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RAG’N’BONE MAN @ Salle Pleyel (03/12/24)

C’est à Paris qu’incombe la responsabilité de clôturer la tournée européenne de Rag’n’Bone Man, venu célébrer son tout dernier album à l’occasion du What Do You Believe In? Tour. L’audience francilienne, rassemblée dans l’élégance de la Salle Pleyel, a largement rempli le contrat en impressionnant l’hôte de la soirée.

Caity Baser

À 20h, alors que la salle s’installe, un rayon de soleil perce les murs de la belle Pleyel. Son nom : CAITY BASER. La Londonienne, accompagnée de ses deux musiciens de tournée, propose un show solaire débordant d’énergie, de malice et de bonne humeur. Entre authenticité et glamour, l’artiste fait glisser sa voix comme du velours sur des textes piquants et accessibles : elle nous conte tour à tour ses sentiments partagés pour deux personnes différentes, ses disputes avec ses amis, ses bêtises sous l’emprise de l’alcool… L’ensemble du groupe rayonne, contaminant l’audience de ses sourires d’excitation. Caity Baser incarne complètement ses chansons, proposant une interprétation quasi théâtrale, lui donnant l’allure d’une diva sans arrogance. Très pop, le set invite à danser, d’autant que les Britanniques ont inséré au milieu d’un morceau un extrait de la célèbre “Another One Bites The Dust” pour faire chanter le public. Les solos de guitare apportent une touche rock à l’ensemble. On retient une performance joyeuse et extravertie, mise en valeur aussi bien par la prestation musicale que scénique.

Rag’n’Bone Man, force tranquille

Quand la modestie rencontre le talent, on obtient plus ou moins un concert de RAG’N’BONE MAN. Quoique très occupée (le chanteur est accompagné de sept musiciens et choristes) et agrémentée d’effets de lumière et de projections travaillés, la scène ne donne jamais l’impression d’être surchargée. Tout semble parfaitement dosé pour nous offrir un mélange subtil de simplicité et de transmission émotionnelle.

La setlist ne fait pas exception. Hormis la populaire “Skin”, les six premières places sont occupées par des morceaux du dernier album, proposant une entrée en matière vitaminée et colorée. “The Right Way” et “All I Know” amènent une fraîcheur bluesy et pop à laquelle “Hideaway” répond de son charme jazzy. La touchante et puissante “Wreckage” initie une partie plus solennelle, poursuivie par “Grace”, qui voit Rory Charles Graham (de son vrai nom) et son guitariste s’isoler, élégamment éclairés d’un faisceau de lumière rose, pour un début acoustique tout en intimité. “Old Habits” prolonge le sentiment de familiarité, avant que le concert reprenne de l’aplomb grâce à l’énergique “All You Ever Wanted” et à la touche rock de “Hard Came The Rain”.

Ce sont néanmoins les passages les plus retenus qui confèrent à l’expérience une dimension magique, puisqu’ils donnent à Rag’n’Bone Man le loisir d’emplir la salle de son vibrato profond et vulnérable. Identique aux versions studio, voire encore plus percutante, sa prestation vocale fait entièrement honneur à sa réputation et titille des recoins insoupçonnés de notre sensibilité. Et il n’est pas le seul : Desri Ewart, une des choristes, remplace avec brio l’iconique voix de P!nk sur “Anywhere Away From Here”, si bien que l’ovation qu’elle reçoit s’éternise. Les musiciens, dont l’amusement transparaît à travers leurs sourires et leur langage corporel, ont aussi droit à des passages solistes, notamment à la guitare (“Hard Came The Rain”) et à la trompette (“Giant”).

“Life In Her Yet” touche aussi à notre corde sensible, d’autant que le chanteur nous confie l’avoir écrite il y a dix ans au sujet de sa grand-mère. “Iron” sera la dernière ballade jouée en set principal avant l’ascension finale, lancée par le funk “Lovers In A Past Life”, où les effets de Calvin Harris sont efficacement remplacés par la guitare. L’esprit est à la fête, et la communion avec le public atteint bien entendu son apogée sur les refrains cultes de “Human”, que Rag’n’Bone Man revisite un peu pour la version live. Les musiciens reviennent rapidement sur scène pour conclure : “Giant” (le deuxième featuring avec Calvin Harris) donne aux occupants des gradins le loisir de se lever pour danser avec la fosse.

Le groupe tarde à quitter la scène, profitant aussi longtemps que possible des applaudissements et des cris. Le chanteur assure que le public français remporte la palme de la meilleure audience de la tournée (et pour une fois, on le croit !). Après des remerciements aux équipes techniques et une photo collective, la joyeuse troupe laisse Pleyel dans une ambiance d’allégresse.

Pour leur deuxième passage à Pleyel, Rag’n’Bone Man et ses musiciens ont enchanté un public qui s’est laissé convaincre sans effort de communication. La transmission est purement musicale, dans une ambiance pop/soul rafraîchissante laissant leur place autant aux passages dansés qu’aux instants pleurés.

Rag’n’Bone Man Setlist Salle Pleyel, Paris, France 2024, What Do You Believe In?

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