Troisième et dernière journée de l’édition 2019 du Ramblin’ Man Fair : il s’agit certainement de la plus attendue, avec Foreigner et surtout Airbourne qui devrait faire le plein de festivaliers. Avec en prime, toujours un temps magnifique !
LIVING COLOUR (Planet Rock Main Stage) – Musicalement intrus, ce groupe n’en reste pas moins une formation à voir en live. D’emblée, Corey Glover (chant) arrive sur scène en blaguant et les quatre musiciens ont tous le sourire avant de brancher leur instruments. Tous sont talentueux à l’image de leur musique qui reste unique et pas toujours accessible. Cependant, l’énergie aide justement à passer outre.
Le set, qui passe très vite, ne comprend qu’un titre issu du dernier album “Shade” (2017), le reste étant tiré du premier album “Vivid” (1988) tels que “Elvis Is Dead” sans oublier le hit “Cult Of Personality”. Sur ce dernier, le frontman, au top de sa forme et sortant des notes aiguës soutenues par l’époustouflant bassiste Doug Wimblish à la pédale whammy, descend même dans le pit pour chanter avec les premiers rangs. Le guitariste Vernond Reid sera, quant à lui, égal à lui-même : drôle, impressionnant et incontrôlable. L’une des prestations les plus marquantes de ces trois jours.
CROBOT (Grooverider Stage) – On continue avec une autre très bonne découverte qui ne déçoit pas en live. Les Américains, originaires de Pennsylvanie, qui ont deux albums à leur actif, mettent surtout en avant leur excellent “Welcome To Fat City” (2016) au cours des quarante-cinq minutes de set.
Comme d’habitude, le son est d’enfer et les riffs groovy du guitariste envoient du lourd, oscillant entre du pur stoner, du hard rock et même une touche de blues. Le chanteur Brandon Yeagley fait le show. Ce dernier est est très démonstratif sur scène et possède une puissante voix et haut perché, boostant les titres qui possèdent déjà, de base, des refrains très catchy. Avec un nouvel album à paraître en septembre, Crobot fera assurément reparler de lui par chez nous !
RICHIE KOTZEN (Blues Stage) – Pas de pause, car de l’autre côté du site se produit déjà le chanteur et guitariste de The Winery Dogs. Le show de ce guitariste hors pair, l’un des rares à avoir deux modèles signatures dans la célèbre firme américaine Fender, va être sans fioriture.
Sur scène, il n’y a aucun backdrop, mais seulement le talent des trois musiciens, qui font le job. Si les titres ne sont pas tous accessibles, la voix chaude et remplie de soul de Richie Kotzen permet de toucher un large public malgré des impressionnants solis techniques. Musicalement, on oscille entre le rock, le blues et la soul. Il faut avouer que le bassiste et le batteur complètent incroyablement bien le guitariste au style unique qu’est Richie Kotzen. Très bon concert, un grand moment musical : mission accomplie !
CHRIS ROBINSON BROTHERHOOD (Planet Rock Main Stage) – De retour sur la scène principale pour le groupe de l’ex-chanteur de The Black Crowes. Si ce dernier a pris un coup de vieux, même si la voix reste intacte, il faut bien avouer que, musicalement, ce blues rock hippie typé 70 est assez mou.
De bons morceaux certes, mais sans aucune présence scénique, chacun joue dans son coin. Même si l’assemblée n’a pas droit à une reprise de The Black Crowes, cette dernière sera nombreuse à applaudir le groupe.
AIRBOURNE (Planet Rock Main Stage) – Transition radicale avec les hard rockeurs australiens survitaminés d’Airbourne, courant et sautant partout. Et ce, non stop, tout au long du set. Comme d’habitude, Joel O’Keeffe et ses acolytes se donnent à fond.
Véritable showman, le frontman, porté sur les épaules d’un vigile, descend dans l’auditoire pour aller exploser sa canette de bière sur le crâne. Effet garanti ! Assurément le concert le plus explosif du week-end, même si la musique reste très répétitive.
FOREIGNER (Plant Rock Main Stage) – A la suite d’Airbourne, de nombreux festivaliers ne restent pas pour le headliner, public différent oblige. Néanmoins, la formation britannico-américaine fait son entrée devant encore une audience conséquente. D’emblée, Kelly Hansen (chant) se donne en spectacle et présente déjà les musiciens dès le début du show. A noter que Mick Jones n’est sur scène qu’au cours de trois chansons. Ce dernier est en effet remplacé pendant le concert. Le guitariste et fondateur de Foreigner aurait des problèmes de mémoire liés à un traitement médicamenteux.
Qu’importe, le groupe enchaîne ses nombreux hits comme “Cold As Ice” “Starrider” ou “Urgent”, pour ne citer qu’eux, et Kelly Hansen se donne au maximum pour faire participer le public en tendant son pied de micro. Cependant, le chanteur est vocalement en dessous de ses capacités vocales, sûrement en raison de l’enchaînement des dates. Une prestation correcte pour une tête d’affiche digne de ce nom, mais on sent que Foreigner est un peu sur les rotules avec l’enchaînement des tournées et des festivals.
Encore une fois, une magnifique édition du Ramblin’ Man Fair, avec beaucoup de surprises mais aussi des découvertes. Une qualité de son incroyable pour tous les groupes sans exception et une affluence parfaite pour que la circulation dans le festival reste facile. Il n’y a presque pas d’attente pour les stands de nourriture ou des boissons. Ce festival reste très agréable à tous points de vue. Si les headliners de cette édition 2019 n’étaient pas des plus pertinents, il faudrait aussi que des groupes plus jeunes puissent y accéder.