Après plusieurs reports pour cause de pandémie, le concert tant attendu des Allemands a enfin une date ! La tournée reprend la même scène qu’avant la rupture, mais la setlist a gagné en nouveautés avec la sortie du dernier album Zeit. C’est le fraichement construit stade de l’OL que Rammstein s’apprête à faire trembler au son de ses tubes implacables !
Le piano à l’honneur
Rammstein a le sens de la cohérence musicale. Hors du stade, les morceaux du groupe sont joués dans chaque recoin. Dans le stade, c’est une version piano qui marque le début du show. Le DUO ABELARD prend place sur une petite scène au cœur de la fosse. Piano face à piano, pour lancer “Sonne”. Ces reprises de Rammstein sonnent plus comme une musique d’ambiance que comme un véritable tour de chauffe. Dans le public cela chantonne un peu, mais pas d’engouement très fort.
Le duo annonce qu’elles ont fait leurs études à Lyon et se sentent lyonnaises. Les fans apprécient le côté local de la prestation et se montrent plus attentifs. Le plus beau moment est certainement la reprise de “Ohne Dich”. La mélodie entêtante et douce amère fonctionne parfaitement dans cette transposition. Les paroles ne semblent pas faciles à retrouver pour les gens présents. L’ambiance monte réellement sur “Du Hast”. Démontrant ainsi l’incroyable efficacité du morceau dans toutes ses versions.
Des débuts presque timides
Le scène s’enfume pour accueillir les stars de la soirée. Les musiciens de RAMMSTEIN sortent littéralement de sous l’estrade. Un à un, chacun prend son poste, applaudi par un auditoire devenu impatient. “Armee Der Tristen” et “Zick Zack” ouvrent le bal. Des morceaux issus de Zeit, qui suscitent immédiatement l’adhésion des fans. Des moshs pits s’organisent, malgré la densité de la fosse. L’ambiance est au rendez-vous. Des drapeaux rouges prennent placent derrière les artistes. Une mise en scène très marquante pour “Links 2 3 4”, hymne contre le fascisme.
L’enchainement avec “Sehnsucht” fait exploser la foule. Till Lindemann prend du plaisir à faire chanter une chorale dédiée à sa satisfaction. Les passages orientaux du morceaux sont particulièrement plébiscités. Les premières flammes apparaissent sur “Zeig Dich”. C’est l’émoi dans le public. Un concert de Rammstein c’est avant tout la promesse d’un show pyrotechnique exceptionnel. “Mein Hertz Brennt” offre un spectacle bien connu avec son cœur qui prend feu. L’émotion est palpable au sein du stade, les bras se meuvent avec une rare ferveur. Les mises en scène restent néanmoins peu impressionnantes.
Tout feu, tout flamme
“Puppe” amène son énorme landau, qui termine en feu et source d’un jet de confettis noirs. La nuit tombe sur Lyon et le jeu de lumières proposé par Rammstein commence à prendre une toute autre ampleur. Les téléphones sont de sortie sur le single “Zeit”. La voix de Till et la justesse de son interprétation sont saisissantes. Mais c’est l’intro de “Deutschland” qui élève réellement le show. Dans une ambiance électro à souhait, bombardée de projecteurs, la fosse se transforme en dancefloor géant. L’assemblée va même jusqu’à répondre aux bruits de klaxons des machines de Richard Z. Kruspe.
Le groupe revient sur scène en combinaisons noires, agrémentées de lignes lumineuses. Leur chorégraphie laisse voir des silhouettes uniquement composées de ces lignes pour un spectacle inédit. La grandiloquence des éclairages associés à la modernité de la mise en scène démontrent de la maîtrise du sextette pour produire des spectacles toujours plus fous. Les recettes bien usées de “Mein Teil” fonctionnent encore, notamment l’utilisation des lance-flammes. Quand c’est bon c’est bon.
Toujours plus grandiose
Rammstein sort l’artillerie lourde pour conclure le set principal. “Du Hast” c’est un des titres les plus efficaces au monde. Irrésistible ! L’auditoire entre en transe et se plie aux consignes de chant de Till dans le dernier refrain. Moins festif, mais tellement magique vient “Engel”. Les artistes ont rejoint la petite scène pour la partager avec le Duo Abélard. Les paroles s’affichent sur les écrans pour que tout le stade puisse chanter avec le groupe. Tout simplement magique. Les musiciens voguent dans des bateaux sur la foule pour rejoindre la grande scène et relancer le dancefloor avec “Ausländer”.
C’est un véritable feu d’artifice qu’offrent les Allemands. Du feu, des explosifs, de la pyrotechnie à gogo. Avec Rammstein quand il n’y en a plus il y en a encore. Le bouquet final du groupe fait oublier que les derniers morceaux ne sont pas les meilleurs. “Ich Will” met tout le monde d’accord, évidemment ! La formation conclut avec le cryptique “Adieu”. Personne ne semble prêt à leur dire adieu, tant le show aura fait rêver les fans présents. Rammstein sur scène c’est un émerveillement continuel, les magiciens des temps modernes.
Rammstein donne un spectacle toujours plus beau, toujours plus incroyable et toujours aussi captivant. Les maîtres de la scène c’est eux !