Dix ans après leur tout premier concert au Stade De France, les Red Hot Chili Peppers investissent la mythique enceinte par deux fois en ce mois de juillet. RockUrLife ne pouvait pas rater cela !
Thundercat
Qui dit tournée des stades dit invités de marque. C’est le chanteur californien THUNDERCAT qui ouvre la soirée. Dans un Stade De France encore un peu vide, le chanteur et multi-instrumentiste prodige de la basse livre une prestation d’une demi-heure entre rock, soul et jazz, toute en bonne humeur, parfaite pour accompagner le soleil qui commence à tomber.
Anderson. Paak & The Free Nationals
C’est maintenant au tour d’ANDERSON .PAAK d’assurer le spectacle. Accompagné comme souvent par les FREE NATIONALS, c’est sur un bon “Allons-y, Alonzo !” des familles qu’il lance son show, assis derrière sa batterie. Accompagnée par les applaudissements et les déhanchés de la fosse qui se réveille, la bande livre trente minutes de musique colorée, nous faisant voyager entre disco et hip hop. Anderson .Paak surprend par sa polyvalence : rap, chant, batterie, danse. Le public ne s’y trompe pas et lui répond avec la même énergie.
Red Hot Chili Peppers
Pendant qu’on s’active en plateau, les gradins s’échauffent en initiant une ola. Enfin ! Ceux qu’on attendait en France depuis un petit moment font leur apparition sur la scène de l’enceinte dionysienne.
Venus défendre leur dernier album Unlimited Love (2022) et bien sûr interpréter leurs classiques, les Californiens de RED HOT CHILI PEPPERS introduisent leur show, fidèles à leurs habitudes, par une jam session. Et on est déjà plongés dans le bain : “Around The World” résonne pour retourner le Stade De France dès les premières notes. La foule exulte et témoigne son amour et sa fidélité à la bande. Une entrée en matière qui tient toutes ses promesses.
Torse nu dès le troisième titre, Anthony Kiedis n’a rien perdu de sa voix. Ses trois compères sont survoltés. Flea bondit dans tous les sens avec sa basse et Chad Smith donne tout ce qu’il a derrière sa batterie. Le retour dans le groupe du magnétique guitariste John Frusciante, qu’il avait quitté en 2009, est un petit événement en soit. Celui qui a participé aux plus grands succès de la bande laisse admirer son talent à de nombreuses reprises. Il faut dire que les parties instrumentales ont la part belle, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Malgré tout, on assiste à un concert en dents de scie. Nous savons qu’il est difficile de se connecter à son public dans une telle arène, nous savons aussi que Kiedis est réputé pour sa froideur sur scène et que les RHCP ne sont pas adeptes des transitions travaillées. Mais force est de constater que la longévité de la formation est impressionnante. Alors quand les premières notes des tubes retentissent, la foule est en délire. “Otherside” donne de l’énergie à l’audience, “Californication” fait vibrer le stade entier et “Under The Bridge” illumine l’arène dans la nuit. “Snow”, reprise en chœur par les fans, s’avère être un moment suspendu. Sans oublier l’incroyable “Give It Away”, qui met le feu à l’enceinte.
Toutefois, la sauce a du mal à prendre. Les gradins ne se lèvent et ne se laissent embarquer seulement sur quelques titres intemporels. On regrette également l’absence d’avancée scénique, qui nous aurait permis d’admirer la formation d’un peu plus près. Les morceaux s’enchaînent efficacement, le quatuor ne cherche pas spécialement à maintenir l’ambiance initialement créée. A l’image de leur frontman, le regard dans le vide, les Red Hot ont du mal à communier avec leur auditoire, qu’ils ne font jamais participer pendant les titres.
Au terme de près de deux heures de show clôturé par un rappel de deux titres, les lumières du stade, plongé dans la nuit, s’allument. Les fans râlent un peu, ils n’auront pas pu crier sur l’iconique “Can’t Stop”.
La nonchalance légendaire des Red Hot Chili Peppers fait sûrement partie de la magie du groupe, mais n’est peut-être pas adaptée à de grandes arènes. Pourtant, quand leurs hits prennent vie en live, on oublie tout et on profite. Mais les classiques suffisent-ils à faire d’un concert une expérience inoubliable ?