Rob Zombie, absent de nos contrées jusqu’en 2011, nous fait l’honneur de passer par la France lors d’une tournée européenne éclaire de trois petites dates. C’est donc logiquement à guichets fermés que le Trianon accueille l”Américain pour son quatrième passage en France après deux Hellfest en 2011 et 2014, et un Bataclan en 2014.
Pas de première partie à proprement parler, puisqu’il s’agit ce soir d’un DJ set. Cette pratique s’avérant heureusement peu courante et restant incompréhensible pour beaucoup, il n’est pas nécessaire de s’étaler sur la prestation d’un DJ masqué passant des titres (dont du Rob Zombie) sur son Mac. Frustrant de ne pas se voir proposer une véritable première partie pour démarrer la soirée.
Il est 20h30 pétante lorsque l’intro du dernier album “The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser“, sorti plus tôt cette année, se fait entendre. L’ambiance est électrique dans la salle et dès que le groupe monte sur scène, les fans exultent. Cependant, revoir la même scène et le même décor que lors des trois passages précédents de la formation en France est forcément un tantinet décevant. Mais le public ne s’attarde pas sur ce point et fait savoir à Rob Zombie et sa troupe qu’il est plus que ravi de les voir passer chez nous. Lui qui a boudé notre pays durant de nombreuses années, a maintenant l’air d’être tombé sous son charme, et les fans apprécient. La fosse est en forme et ne semble pas vouloir se reposer; la température monte rapidement dans la salle. Sur le déjanté “Well, Everybody’s Fucking In A U.F.O.”, le chanteur fait monter sa femme, Sheri Moon Zombie, sur scène afin d’amener quelques aliens gonflables à offrir à l’audience. Hormis ce nouveau gimmick, et quelques ballons gonflables lancés en milieu de set (et qui dureront quasiment jusqu’à la fin de la soirée), rien de neuf niveau visuel donc. Et malheureusement, à part quelques (courts) titres du dernier opus, rien de bien neuf niveau setlist non plus. 80% de cette dernière est donc du déjà vu, que ce soit au Hellfest en 2011 et 2014, ou au Bataclan en 2014. Et même si la plupart des morceaux font partie des hits incontournables comme “Living Dead Girl”, “Superbeast”, ou encore “Dragula”, un renouvellement aurait du bon.
Si l’on parvient à occulter ces points le temps de la soirée, on se rend compte que le frontman et ses musiciens s’amusent plus que d’ordinaire et sont plus proches du public. Ils semblent même laisser place à plus d’improvisation (ou tout du moins ils jouent très bien la comédie, mais peu importe après tout). Ainsi, lors du dernier morceau, “Thunder Kiss ’65”, de feu White Zombie, John 5 donne l’impression de prendre le leader par surprise en lançant la reprise du “Blitzkrieg Pop” des Ramones, avant d’enchaîner sur les plus classiques “School’s Out” d’Alice Cooper et “Am I Evil?” de Diamond Head. Avant que les quatre membres ne quittent les planches après cinquante petites minutes de jeu.
Mais c’est surtout après le deuxième rappel sur l’archi classique “Dragula” que le combo surprend tout le monde en remontant sur scène pour un troisième rappel (prévu ?) et demande à l’auditoire ce qu’il veut entendre. Un fan réussira à se faire entendre en hurlant “Ging Gang Gong”, et bien que Rob Zombie annonce qu’il s’agit du seul morceau qu’ils n’ont pas répété, le groupe s’exécute et lance le titre “Ging Gang Gong De Do Gong De Laga Raga”. Avant de réitérer l’expérience et de s’exécuter sur “Sick Bubblegum” et “Pussy Liquor”, puis de cette fois quitter la scène pour de bon, laissant l’audience conquise et agréablement surprise par tant de fraîcheur et de spontanéité, quand bien même le renouveau n’était pas de la partie. Et c’est bien en cela que Rob Zombie aura été très fort ce soir.
Même s’il était agréable de voir une salle comble avec une telle ambiance, même s’il était plaisant de voir le groupe passer par la France lors d’une tournée européenne de trois dates et de, semble t’il, prendre son pied, la frustration est tout de même de la partie. Un show, c’est le mot, de Rob Zombie est très rarement décevant, et la majeure partie des fans y trouve toujours son compte. Mais quand on sait les énormes spectacles scéniques et visuels que le quatuor peut donner aux Etats-Unis, on ne peut s’empêcher d’attendre enfin la même chose en Europe. Quant à la setlist, même si elle reste ultra efficace et fait largement le boulot, il serait bon de la voir être renouvelée un minimum. Quatre passages en cinq ans, et quatre concerts bien trop similaires. Attention à “l’overdose” donc, un comble quand on sait que Rob Zombie aura mis quatorze ans avant d’enfin nous rendre visite.
Setlist :
Dead City Radio And The New Gods Of Supertown
Superbeast
In The Age Of The Consecrated Vampire We All Get High
Teenage Nosferatu Pussy
Living Dead Girl
Scum Of The Earth
Well, Everybody’s Fucking In A U.F.O.
More Human Than Human
Never Gonna Stop (The Red, Red Kroovy)
The Hideous Exhibitions Of A Dedicated Gore Whore
House Of 1000 Corpses
Guitar Solo
Thunder Kiss ’65 / Blitzkrieg Bop / School’s Out / Am I Evil?
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The Lords Of Salem
Get Your Boots On! That’s The End Of Rock And Roll
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Dragula
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Meet The Creeper
Ging Gang Gong De Do Gong De Laga Raga
Sick Bubblegum
Pussy Liquor