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ROCK AM RING 2012 – Jour 1 (01/06/12)

Les 1, 2 et 3 juin derniers avait lieu le plus gros festival rock d’outre-Rhin : le Rock Am Ring. Apres plus de 25 ans d’existence, ce festival peut se targuer d’avoir accueilli les plus grands groupes rock du globe, de U2 lors de la première édition en 1985 à System Of A Down l’année dernière ou Metallica cette année. Aussi, la réputation de cet évènement qui se veut ouvert à toutes les branches du genre musical (allant du death metal au garage rock en passant par la pop, la fusion ou encore le punk) n’est plus à faire. Ce donc sont des milliers de spectateurs venu principalement d’Allemagne, mais aussi de l’étranger comme des belges ou des français, qui se sont retrouvés sur le circuit du Nürburgring le week end pour assister à cette grande messe.


Vendredi 1 juin, 15h, la dure tâche d’ouvrir les festivités de la 27ème édition du Rock Am Ring sur la Centerstage revient aux britanniques de TRIBES. Le court show (30 minutes) donné par ce groupe influencé par les Pixies ou encore Nirvana est stimulant mais reste un peu timide au regard des artistes qui vont lui succéder.

 

 

Quelques minutes plus tard, c’est un autre groupe londonien, THE SUBWAYS, qui investit la scène et fait monter l’ambiance d’un cran. Il faut dire que Charlotte Cooper la bassiste du groupe y met du sien. La petite blonde est déchainée.  Elle donne tout notamment sur “Kiss Kiss Bang Bang” le nouveau single du groupe. A la fin du concert elle se précipite en bas de la scène pour taper dans la main avec les spectateurs du premier rang qui sont ravis.

 

 

Succède à cette tornade la formation californienne hip hop CYPRESS HILL. Alors que sa présence à un festival rock peu paraitre, a priori, saugrenue, il faut noter ici que le combo n’est pas non plus complètement étranger au milieu rock (cf : sa participation à l’album de Slash sorti en 2010, ou son titre “Rise Up” avec en featuring Tom Morello). De plus, l’expérience de 2010 où le groupe était déjà à l’affiche du festival, avait déjà prouvé que ces papys du rap avaient toute leur place au RAR. Ainsi, à nouveau, pour cette édition 2012 la mayonnaise a pris entre Sen Dog, DJ Muggs, Eric Bobo et le public. Tous amateurs de rock ici réunis se prennent alors pendant presque une heure au jeu du hip hop.

 

Le rock pointe de nouveau le bout de son nez, tranquillement, à 18h20, avec le son indé de KASABIAN. Le troisième groupe british de la journée qui est au programme de plusieurs festivals français cet été (Main Square Festival, Nuits De Fourvière, Vieilles Charrues) fait le job tel une machine à tubes dansants et mélodiques. Parmi les titres interprétés on peut citer : “Underdog”, “Where Did All The Love Go?”, “Empire”, “Reason For Treason” ou encore “Fire”.

 

 

C’est ensuite Beth Ditto et son groupe qui monte sur scène. Deux ans après son passage au festival, la chanteuse revient pour défendre le nouvel album de GOSSIP qui n’a pas fait l’unanimité dans la presse spécialisée (cf : les Inrocks qui s’interroge sur le virage pop opéré dans “A Joyful Noise“). Beth arrive face au public dans une tenue étrangement sobre : petite robe noire assez classe. La féministe et militante pour l’acceptation du corps se serait-elle assagie ? Heureusement non ! La première impression est trompeuse et rapidement, la frontwoman tombe la robe et se retrouve en soutien gorge sur scène. Elle ne démérite pas sa réputation de bête de scène : elle taquine les molosses de la sécurité, harangue l’audience en allemand, se moque de Lady Gaga, passe les barrières et vient pied nu se mêler a la foule à deux reprises. Elle embrasse alors les spectateurs, leur vole leur chapeaux, récupère une couverture de survie dans laquelle elle se drape, etc.

 

 

Une demi-heure après la fin du show de Gossip, c’est l’un des groupes fondateurs du grunge qui prend le relais sur la grande scène. Derrière Chris Cornell, les SOUNDGARDEN qui se sont reformés il y a tout juste deux ans après une pause de douze années, interprètent leurs plus grands titres dont l’incontournable “Black Hole Sun” (single qui s’est vendu l’année de sa sortie (1994) a plus de trois millions d’exemplaires) qui reste aujourd’hui dans la mémoire collective comme étant l’un des plus grand tubes rock des années 1990.

 

 

Au moment ou s’éteint la voie éraillée de Chris Cornell sur la Centerstage retentit celle d’Amy Lee à l’autre bout du festival sur l’Alternastage. Si les prestations d’EVANESCENCE en live sont souvent critiquées du fait des interprétations vocales imparfaites, parfois poussives voire fausses, la chanteuse s’en sort plutôt bien cette fois. On peut par contre déplorée la mise en scène qui se veut théâtrale mais s’avère finalement pauvre, caricaturale et répétitive.

 

 

C’est le groupe de heavy metal né dans les années 70, MÖTÖRHEAD, qui prend le relais sur cette scène. Sur ce concert, s’il n’y a pas de grande surprise non plus, cette fois, c’est dans le bon sens du terme que l’on peut le dire. Certes la voix à la fois gutturale et éraillée du légendaire Lemmy ainsi les décors de scène et l’attitude indéniablement rock des trois musiciens ont un petit coté vintage, mais ils font toujours leur effet. Le trio ouvre le concert par “Bomber” et après une quinzaine de titres qui remuent la foule, il clos le spectacle avec “Overkill”. Petite anecdote, Phil Campbell (guitare) utilise par moment une gratte affublée d’un autocollant “No One Is Innocent”, et fait par la même un petit clin d’œil au groupe frenchy qui a assuré la première partie des concerts de Mötörhead lors de sa tournée française.

 

 

Le dernier concert de cette première journée est assuré par le très controversé MARILYN MANSON. Si à plus de quarante ans ce dernier ne se scarifie plus sur scène comme il le faisait dans les années 90, il n’a pas pour autant perdu son très grand sens de la scène et de la provocation. A titre d’exemple, en fin de concert il n’hésite pas à reprendre la mise en scène habituelle de “Antichrist Superstar” renvoyant à un sujet encore largement tabou outre-Rhin puisqu’elle est ouvertement inspirée de l’Allemagne nazie et des décors des discours du Führer à Nuremberg.

 

 

Au terme d’1h10 de show, la première journée du festival se termine sur le circuit : il est 3h du matin. Après plus de 12h de musique non stop, c’est alors pour certain l’heure d’aller se coucher pour garder des forces pour la seconde journée de festival qui s’annonce elle aussi très riche et pour d’autres, l’heure d’aller poursuivre la fête au camping.

 

Crédit photos : DR