Après une excellente première journée, nous revoici au Domaine National de St-Cloud (92) pour le second jour du festival affichant sold out tout comme la veille. Au programme : Cage The Elephant, BB Brunes, The Streets et bien évidemment Arctic Monkeys, toujours sous un temps capricieux.
HUSHPUPPIES
15h30, Grande Scène : premier concert de la journée… sous la pluie. Les interprètes de “You Gonna Say Yeah!” sont carrés et pros sur scène. Musicalement, c’est assez basique et répétitif. Le public semble passif et n’est pas compact à l’exception des premiers rangs qui semblent kiffer et bouger.
CAGE THE ELEPHANT
La pluie s’est miraculeusement absentée pour laisser place au soleil devant la Scène De La Cascade. C’est l’occasion d’aller se défouler en allant voir le quintette composé de deux frères et de potes du lycée, qui distribue une énergie contagieuse et un rock rapide, presque punk. Matt Shultz au chant se donne entièrement au public, si bien qu’il ne se gène pas d’aller faire plusieurs visites en fosse, sur et au milieu d’un pit survolté. Son frère Brad assure la guitare rythmique, Lincoln Parish aux solos, Daniel Tichenor à la basse et Jared Champion derrière les fûts. Les gars originaires du Kentucky sont super bons dans ce qu’ils font, et c’est agréable de voir des groupes autant s’éclater sur scène et ne pas prendre la grosse tête en même tant que le succès.
17h35, le quatuor instigateur du mouvement des “baby rockers” débute les hostilités avec “Cavalier Noir”. Premier constat : Adrien Gallo (chant) en costard-cravate-lunettes noires, Félix Hemmen (guitare) et ses cheveux blonds, Karim Réveillé (batterie) qui n’est plus imberbe (oh, une petite barbe !) et le dernier arrivé Berald Crambes (bassiste), ont passé l’âge de la puberté. Malgré le bon accueil que leur a réservé le public, il en est tout autre pour le temps au vu de l’énorme nuage noir planant au dessus de la Scène De l’Industrie… Tout allait bien pour les protégés de Philippe Manœuvre sur “Dynamite”, “Dis-Moi” jusqu’à la reprise du regretté Alain Bashung, “Gaby Oh Gaby”, qui a été légèrement interrompu par la pluie battante. Est-ce un signe ? C’est ainsi que sur la phrase de “Perdu Cette Nuit” (“Les gens sont tous de vrais trouillards sous leur parapluie”) que ces derniers sont de sortie et ironiquement, les premiers mouvements dans le public (des pogo, si si on vous le jure !) Niveau prestation, c’est assez correct, assez pour plaire aux jeunes admiratrices des BB Brunes. Même si le groupe est critiqué, ça plait. Il en est de même pour la communication, un chouilla lourd : “ça va Paris ? Vous avez pas trop froid ?”, dixit le frontman (si !) Ainsi les tubes dont “Lalalove You” et “J’écoute Les Cramps”, sur lesquels les refrains sont repris en cœur, s’enchainent. D’ailleurs sur cette chanson, les pogos reprennent et les “hey hey hey” sont scandés par l’audience qui reste malgré le déluge. Le soleil pointe enfin le bout de son nez au milieu de “Cola Maya” alors qu’il pleut encore. Ce ne sera qu’au dernier morceau, “Le Gang”, et lorsque “tout est fini” que la pluie cessera et que le ciel sera dégagé pour le final. La pluie aura duré pendant les 45 min du set. Simple hasard ou coïncidence ? Interprétez cela comme vous le voudrez…
LE CORPS MINCE DE FRANÇOISE
Le mois d’aout en Finlande, il pleut, et ben Rock En Seine avec un groupe de finlandaises, c’est sous la pluie aussi. C’est donc avec une averse que Emma (chant), Mia (guitare/samplers) et Malin (batterie) nous présentent leur électro/rock décalé. Un moment festif qui donne envie de danser avec leur tubes “Cool And Bored” et “Bitch Of The Bitches”. Le public saute en rythme, malgré la surprise que leurs chansons live soit radicalement différentes de leurs versions studio. Qu’importe c’est vite oublié, ne soyons pas “bobo” et dansons joyeusement en attendant la fin de l’averse qui arrive en même temps que la fin de leur set.
THE STREETS
The Streets sauvent la prog en remplaçant au pied levé Q-Tip. Le rappeur anglais Mike Skinner balance son flow sur un son résolument rock. Un crossover agréable entre le rap et le rock, qui a permis à Mike de faire faire une révérence aux milliers de personnes de la fosse. Une performance mémorable car elle marquait la fin de la carrière musicale du frontman. Rock En Seine dernier concert de The Streets. Moment d’émotion dont tous se rappelleront.
COCOROSIE
Deux sœurs (Sierra et Bianca), un human beatbox, un sampler, et une ribambelle d’instruments (harpe, flutes…) sont les éléments poétiques de CocoRosie. On ne pourrait classer ce projet musical tellement il est hors du temps et des genres. La mise en scène, les masques et maquillages des deux sœurs, l’ambiance lourde et onirique séduit, fascine, prends aux tripes. Alternant chant ragga, lo fi et lyrique, Bianca et Sierra envoûtent la foule telles des sirènes attirant les marins du rock. Un moment d’émotion qui permet au public de se reposer un peu et de voyager dans l’univers mystique de CocoRosie.
DEATH FROM ABOVE 1979
Le duo fraîchement reformé (DFA 79 avait splitté en 2006), vient à Rock En Seine pour nous en mettre plein les oreilles avec leur punk rock canadien énervé. La rumeur court que les deux musiciens déjantés ne s’adresseraient pas la parole en dehors de l’activité du groupe. Cela ne transparait pas sur scène et ils nous ont donné un show plus que respectable et juste assez déjanté.
ARCTIC MONKEYS
Et le gagnant en productivité de Rock En Seine avec une vingtaine de titres pliés en trente minutes sont : (roulement de tambours) Arctic Monkeys ! En effet, le groupe de Sheffield assure une promo balaise et carrée. Des titres issus des quatre albums joués de façon très carrée et mature. Nous ne sommes plus en présence des teenagers faisant du rock des débuts. Cependant, il semble que le fait de jouer devant un nombre de personnes assez impressionnant leur ai fait un peu perdre la tête. Alex Turner se donne des airs de diva rock. Ce qui a apparemment divisé la fosse. Les teenagers n’étant là que pour “les stars” et les amateurs des Arctic qui ont été un peu déçus de cette attitude, malgré la qualité de leur set.
Crédit photos : Sylvere & Nicolas Brunet
Nous tenons à remercier Rock En Seine, Ephélide et tout ceux qui ont rendu possible cette 9ème édition. Rendez-vous les 24, 25 et 26 août 2012 pour le 10ème anniversaire de Rock En Seine !