C’est sous un temps pas trop mauvais que nous avions rendez-vous au Domaine National de St-Cloud (92) pour le dernier jour du festival francilien. Une journée résolument rock avec entre autres Simple Plan, My Chemical Romance, Deftones ou encore Archive !
CROCODILES
Les rockeurs neo psychédéliques de San Diego ont sûrement réalisé une des meilleures prestations de ce festival 2011. Un look, une attitude, et merde, du bon son, bien exécuté, et franchement puissant. Un groupe pas assez médiatisé en France, mais c’est tant mieux car la découverte est appréciable. Guitares saturées, batterie lourde, claviers vintage planants, une recette qui donne envie de boire des coups avec ces cinq californiens en parlant musique et expériences psychédéliques.
THE VACCINES
Prix spécial aux Vaccines qui en moins d’une semaine ont joué aux festivals de Leeds, Reading et Rock En Seine. La fatigue s’est fait un peu sentir dans leur jeu scénique mais musicalement c’était carré entraînant. Un bon concert pour commencer un dimanche où la pluie n’a pas encore pointé le bout de son nez. Le seul reproche c’est que les Vaccines nous avait habitué à plus d’ambiance lors de leur précédents passages.
SIMPLE PLAN
Seulement quelques mois après s’être produit à l’Alhambra pour un concert privé à l’occasion de la sortie de son nouvel album “Get Your Heart On!”, le quintette de Montréal était de retour en France pour la seule date française de sa tournée estivale. En effet, le chanteur Pierre Bouvier a dû annuler de nombreux concerts en Europe pour cause d’inflammation des cordes vocales. C’est donc après deux semaines de convalescence que nous retrouvons le groupe en forme pour la performance du festival. 16h25, les membres débarquent sur la Grande Scène avec “Shut Up” qui fera chanter tout le monde et lever les mains, chose qui se poursuivra sur “Can’t Keep My Hands Off You”. “Comment ça va les cousins français ?”, lance le groupe à la foule tout aussi heureuse d’être là que les guys avant de demander à tous de sauter sur “Jump” qui sera interrompu par quelques paroles du “I Got A Feeling” des Black Eyed Peas. Pour sa première fois à Rock En Seine, Simple Plan offre un show plutôt énergique comme le montre les sing along sur le refrain de “When I’m Gone” et le pont de la “veille chanson” “Addicted” issue du premier album de SP, “No Pads, No Helmets…Just Balls” (2002). A noter que la voix du frontman est plutôt juste alors qu’il vient de se remettre à chanter. Cette dernière, encore fragile, est légèrement recouverte par les instruments sur “You Love Is A Lie”, ce qui n’est pas bien grave puisque Pierre est aidé par toute la fosse qui reprend les “Lie !” du refrain de vive voix ! Le groupe en profite pour faire la promo de son nouvel opus qui signifie en français “Erection” et démarre “You Suck At Love”, la première piste du CD. En plein milieu du set, SP s’accorde une interlude sous forme de medley constitué du “Fuck You” de Cee-Lo, “Dynamite” de Taio Cruz et du “Raise Your Glass” de Pink, le tout à la sauce pop punk. Puis, le groupe annonce qu’à ce stade du concert, il faut qu’une fille soit sur scène pour “mieux faire la fête”. Il fait donc appel à la québécoise Marie-Mai pour interpréter le tube “Jet Lag” comme en juin à l’Alhambra avant d’enchainer sur “Welcome To My Life” qui sera repris par tout le monde. SP remercie une énième fois le public avant de jouer “I’ll Do Anything” et finir l’heure de concert par une touche d’émotion avec la ballade “Perfect” qui voit Pierre commencer seul à la guitare acoustique avant d’être rejoint par ses compères. Bref, une heure de party, de sing along, de blagues potaches, du Simple Plan tout craché ! Seul bémol, le show fut un brin identique à celui du 7 juin dernier. Un air de déjà vu donc, en plus court.
MY CHEMICAL ROMANCE
Une japonaise apparaît sur chacun des écrans géants situés de chaque coté de la Grande Scène et y prononce un discours. Petit à petit, les écrans sont brouillés et vont jusqu’à ne plus donner de signal. Gerard Way (chant), Ray Toro (guitare), Frank Iero (guitare), Mikey Way (basse) accompagnés de Michael Pedicone (batterie) et James Dewees (claviers) font leur entrée tels des superhéros sur “Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na)”, le premier single tiré du dernier effort studio, “Danger Days: The True Lives Of The Fabulous Killjoys”. On remarque d’emblée les cheveux rouges vifs du frontman Gerard Way dont la teinture fraichement effectuée coulera tout au long du set. Les premiers rangs sont déchainés alors que le reste du public regardera ce show pop punk très “teenage” de façon passive en attendant Deftones. Niveau prestation, les américains sont carrés et se donnent à fond. Il n’y a qu’à voir le guitariste Frank Iero s’éclater durant “I’m Not Okay (I Promise)” qui est repris à tue-tête par les fans ! Après avoir avoué que Rock En Seine était le premier festival dans lequel MCR joue en France, “c’est l’heure de danser !” annonce le chanteur avant “OK Planetary (GO !)” durant lequel des ballons géants multicolores sont lâchés sur la foule. Les premières notes au xylophone de “Mama” se font entendre, et c’est déjà la folie dans la fosse. Ça pousse, ça slam de tous les cotés et cela ne cesse de s’intensifier jusqu’à “DESTROYA”. L’ambiance est désormais digne d’un concert de hardcore puisque Gerard Way demande la formation d’un moshpit (plus ou moins réussi). S’ensuit des “wohoo” annonçant “Helena” chanté à l’unisson par les Killjoys. Avant “Teenagers”, le chanteur explique que le groupe est un peu creuvé puisque les musiciens ont enchainé les festivals de Leeds et de Reading la veille et Rock En Seine. Cela n’empêchera pas My Chemical Romance d’assurer 45 minutes de show pour finir par “Welcome To The Black Parade” repris par tous, les poings en l’air. Une petite messe rock qui s’est passée à vitesse grand V ! De la joie, du bon son, que demander de plus ?
CAT’S EYES
Bienvenue dans l’univers emo de Faris Badwan qui est le seul artiste à s’être produit deux fois avec deux groupes différents. Avec la chanteuse alto Rachel Zeffira au sein de Cat’s Eyes et avec Josh Hayward, Tom Cowan, Rhyss Webb & Joe Spurgeon pour The Horrors. Deux sons radicalement différents mais ancrés dans un univers sombre, triste… emo. Cat’s Eyes décevant, problèmes de retour, chant moyen, instruments trop présents qui couvrent la voix de Rachel. Bref, la moitié de la fosse part avant la fin.
THE HORRORS
The Horrors cependant remontent la barre, c’est garage, shoegaze, il ne faut pas trop se pencher sur les paroles si on ne porte pas un frange qui cache le visage et que l’on a plus de dix-huit ans. Musicalement ça donne envie de grimper sur son voisin de devant et de se faire porter par les personnes présentes dans la fosse qui n’attendent qu’un peu de folie pour vraiment se défouler.
Un bon échauffement avant d’aller se presser dans la fosse des légendes : Deftones.
DEFTONES
La tension est palpable dans l’air humide des bords de Seine, le concert n’a pas encore commencé que ça pousse déjà pour se positionner au plus près de la scène. L’ouverture sur “Diamond Eyes” montre que Chino Moreno n’a pas perdu son chant clair et aérien, ses acolytes Stephen Carpenter (guitare), Sergio Vega (basse), Abe Cunningham (batterie) et Frank Delgado (claviers/samples) ont pris un petit coup de vieux, mais ils sont toujours un des plus grand groupe de rock des deux dernières décennies. “Rocket Skates” fait partir les premiers pogos, il fait bon être grand dans ces cas là, car la fosse devient si compacte que l’on peut à peine bouger. Les dix premiers rangs sautent en rythme sur “My Own Summer” ou encore “Knife Party”. La puissance vocale de Chino est contagieuse, il rend visite à la fosse de façon régulière. Une énergie calmée lors des passages plus doux qui feraient presque tirer une larme aux fans. Pas de répit pour les neo metalleux qui chantent leur tubes comme dans les années 90. Sortie magistrale sur “7 Words”. Un des meilleurs concerts de cette neuvième édition de Rock En Seine.
ARCHIVE
Tout le monde se souvient de la clôture de l’édition 2010 avec Arcade Fire. Cette année c’est Archive qui s’y colle. Le groupe britannique est accompagné pour l’occasion d’un orchestre symphonique. Un condensé de rock, de trip hop, de classique, de sons électroniques. Un cocktail planant. On s’assoit dans la boue et on écoute. Un petit côté Woodstock se fait sentir, nombre de personnes dansent calmement, écoutent en fermant les yeux, apprécient le moment tout simplement. On retiendra les interprétations superbes de “Fuck U”, “Sane”, “Finding It So Hard”, “Kings Of Speed” et “Bullets”. L’orchestre les accompagnant donne une réelle dimension à la musique, elle devient pénétrante, voire possédante. Une vraie composition ambiant qui donne envie de rester sur le site du festival. Le set se clôt avec “Again” qui est salué par un tonnerre d’applaudissements. La foule se disperse, encore groggy de la claque musicale qu’elle vient de se prendre.
Cette neuvième édition de Rock En Seine a eu son lot de nouveautés avec l’agrandissement du site de 10 000 m2 permettant l’ajout d’une quatrième scène, un record de fréquentation avec 108 000 festivaliers et une programmation éclectique. De bonnes surprises devant certains groupes, quelques déceptions… Mais au final, tout le monde y aura trouvé son compte.
par Anthony BE & Pete C.
Crédit photos : Nicolas Brunet
Nous tenons à remercier Rock En Seine, Ephélide et tout ceux qui ont rendu possible cette 9ème édition. Rendez-vous les 24, 25 et 26 août 2012 pour le 10ème anniversaire de Rock En Seine !