En ce samedi 25 août, le soleil est enfin au rendez-vous pour cette seconde journée au Domaine National de Saint-Cloud (92) ! Au programme : Maximo Park, Eagles Of Death Metal ou encore The Black Keys !
On inaugure les festivités avec ALBERTA CROSS sur la Scène Cascade. 16h15, le duo anglo-suédois de Brooklyn, qui a écumé tous les grands festivals cet été, fait une halte dans la capitale pour promouvoir son second album “Songs Of Patience” à paraitre le 3 septembre prochain. Influencés par Gainsbourg ou encore Depeche Mode, Petter Ericson Stakee (chant/guitare) et Terry Wolfers (basse) accompagnés sur scène par trois musiciens live, interprètent leur compositions à mi-chemin entre le folk old school et rock’n’roll dont le single “Magnolia”. Sympathique pour débuter cette journée ensoleillée tout en douceur !
Retour vers la Grande Scène pour les britanniques de MAXÏMO PARK. Après trois ans d’absence, la bande de Paul Smith attire pas mal de curieux avec entre autres les nouveaux morceaux du cinquième opus “The National Health” sorti en juin. Sur scène, le frontman est très expressif et sa voix rappelle parfois celle du leader des Kaiser Chiefs, Ricky Wilson. Cependant, c’est beaucoup plus calme et moins rock n’roll que leur pairs du post punk.
Rapide coup d’oeil à la performance de CARAVAN PALACE dont le set est principalement basé sur le dernier album “Panic” sorti en mars dernier. Le côté swing et électro de ce combo parisien électroswing/jazz manouche met rapidement le feu sur la Scène Cascade. Ca danse, ça pogotte, un vrai bordel !
Après avoir fait un tour à l’autre bout du site, on se retrouve comme la veille au stand de Vita Coco histoire de se désaltérer à l’eau de coco. Vendredi, c’était goût ananas, aujourd’hui c’est fruit de la passion, assai et grenade.
On continue notre pause musicale en faisant un tour dans le second Espace VIP du festival à côté de la scène Pression Live où on est accueilli avec une cannette de Kronenbourg 50 cl à l’effigie d’Iggy Pop. Ces nouvelles boites en série limitée seront en vente de mi-août à mi-septembre en grande distribution ainsi que dans les réseaux et points de vente de consommation hors domicile distribuant des boîtes 50 cl. A noter que celui que l’on surnomme “L’Iguane” sera en concert le 25 septembre au Casino De Paris, un évènement organisé également par Pression Live.
Au même moment, THE BOTS, duo punk rock formé par deux jeunôts de 18 et 15 ans, dégage une incroyable énergie et envoie le bois sur la Pression Live. On retrouve chez eux la furie des Yeah Yeah Yeahs, le punk n’blues des Black Keys et les lignes efficaces des Black Flag, de vrais prodiges !
Comme Rock En Seine ce n’est pas seulement de la musique, mais aussi des projets et créations, particulièrement à l’occasion des dix ans du festival. On va donc d’abord faire un tour à l’exposition ROCK’ART avec 62 affiches à l’effigie des 62 groupes de la programmation crées par 62 dessinateurs avant de traverser la pelouse des Grandes Cascades où a lieu l’exposition originale LEGENDES dont le concept est la projection monumentale du public rock créée par Clément Briend mettant en lumière l’osmose entre les fans de musique et le monument historique qui les accueille. En journée, on peut également voir sur la pelouse gardée par des bénévoles toutes les affiches de Rock En Seine de 2002 à aujourd’hui et observer l’évolution des line up en une décennie.
Direction le ROCK’N’ROLL CIRCUS pour un voyage au coeur de l’étrange, entre Barnum et cour des miracles : on y retrouve la tribu Maori, Georges Christen l’homme le plus fort du monde, Jean Pierre Francky recordman des fakirs, Antiquithon – Cie des Femmes à Barbe, la Cie 220 vol, des numéros d’évasion de Marcel Bouffard, Armel Richard et Pascal Tourain en Monsieu Loyal, un taureau mécanique et bien plus encore. Bref, une véritable fête foraine à l’intérieur même du Domaine de Saint-Cloud qui attire toujours beaucoup de monde chaque jour.
On continue notre chemin vers la Grande Roue, du haut de laquelle on assiste au show de DEUS, fers de lance du rock belge sur la Grande Scène. A noter que cette Grande Roue dont l’accès est gratuit, est sans doute l’attraction des dix ans qui a attiré le plus de festivaliers durant les trois jours au vu des longues files d’attente.
DEAP VALLY, c’est une gratte et une batterie bien emmenées par deux californiennes non siliconées, mais de la rockeuse de cru. Pour vous faire une idée, c’est comme la rencontre entre Daisy Duke de “Shérif Fait Moi Peur” et Samantha Stephens de “Ma Sorcière Bien-Aimée”. Ca fleure bon les 70’s dans le ton et dans le look, légèrement kitsch et désuet, sans être cliché cow-girl. Maintenant que les présentations sont faites, parlons musique : ce n’est pas révolutionnaire, un son blues rock nuancé au cours des titres tantôt ballades, tantôt plus échevelés, une belle présence scénique et un vrai côté authentique. Un bon moment passé sur la Scène Industrie !
Un peu plus loin sur la Scène Cascade, les australiens de THE TEMPER TRAP qui étaient déjà à l’affiche du festival en 2010, reviennent offrir un show rock énergique avec des touches de reverb. A part le tube “Sweet Disposition”, les autres morceaux du répertoire sont moins catchy et paraissent à un niveau inférieur. Serait-ce à cause des basses insupportables ?
Au même moment, BASS DRUM OF DEATH se produit sur la Pression Live. Trois jeunes aux cheveux longs distillant un son à la Ramones/Nirvana bien énergique. Ces derniers ont d’ailleurs fini leur set avec une reprise de “Territorial Pissings” de la bande de feu Kurt Cobain.
Direction l’Espace VIP pour un apéro organisé par l’EMB Sannois à l’occasion de ses 20 ans. Cette scène de musiques actuelles située à Sannois dans le Val d’Oise (95) a vu le jour le 14 novembre 1992 et est aujourd’hui l’une des salles les plus renommées de la région parisienne qui a accueillie plus de 10 000 artistes.
Pendant ce temps, NOEL GALLAGHER’S HIGH FLYING BIRDS enflamme la Grande Scène devant une foule on ne peut plus compacte. Il faut dire que l’ainé de la fratrie Gallagher et compositeur d’Oasis qui avait splitté sur ce même festival en 2009 juste avant sa prestation, est attendu au tournant. Outre les titres du premier album de sa nouvelle formation avec entre autres “If I Had A Gun” ou encore le single “The Death Of You And Me”, Noel n’oublie pas de satisfaire les fans de l’ex-groupe mancurien et tente de se faire pardonner en jouant deux morceaux dont les cultissimes “Whatever” et “Don’t Look Back In Anger” en fin de set. C’est réussi au vu de la réaction de la foule, qui semble n’avoir aucun remord alors que le coup qu’avait fait Oasis était osé. La classe à l’anglaise !
21h, Scène Cascade. les EAGLES OF DEATH METAL font leur retour à l’occasion des dix ans de Rock En Seine trois ans après leur dernier passage même s’ils n’ont aucun album à défendre. Le concert dédié au crew du groupe, débute avec un gros larsen sous les acclamations du public. Le ton est donné : ça joue fort. Jesse Hughes et ses acolytes débarquent après une intro et le leader, vêtu d’un T-shirt ironique en référence à la tête d’affiche de la soirée “The Black Keys Are My Brothers”, se coiffe avant de mettre ses lunettes noires avant le premier morceau, “I Only Want You”. Que ce soir sur scène ou dans la fosse, c’est la folie. L’ambiance est sexuellement bestiale ! Niveau son, le groupe lorgne du côté du glam rock et du rock garage qui tache avec une attitude totalement déjantée et assumée, le tout avec le sex appeal de la moustache ! EODM ne propose rien de nouveau en surfant uniquement sur ses anciens succès tels que “Wannabe In L.A.”, “Cherry Cola”, “Don’t Speak (I Came To Make A Bang!) et bien sûr le tube qui a révélé le groupe en 2008 au grand jour, “I Want You So Hard (Boy’s Bad News)”. En vrai showman qui fait le spectacle à lui seul, le frontman nous a confié que le groupe préparait un nouvel album qu’il souhaite appeler “Karate Kiss” et promet de revenir d’ici cinq mois pour une tournée réservée aux filles où les mecs devront se travestir pour accéder aux shows. Ca promet ! Les Eagles, fidèles à eux-mêmes, ont offert THE concert le plus rock n’roll de cette dixième édition devant un public déjà conquis !
En parallèle, ED SHEERAN, le chouchou roux des ados, qui a récemment joué à la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Londres 2012, a donné un show quasi-identique à celui de La Cigale début juillet. Rien à signaler concernant la prestation du jeune anglais de 21 ans donc.
Une heure plus tard, c’est au tour de THE BLACK KEYS, la tête d’affiche de la journée d’enflammer la Grande Scène, chose qui ne sera pas difficile au vu de la fosse noire de monde. Il faut dire que le duo formé par Dan Auerbach (chant/guitare) et Patrick Carney (batterie) est l’un des groupes les plus attendus même si sa notoriété n’est pas comparable aux autres Placebo ou encore Green Day. Niveau prestation, la machine US est bien rodée grâce à plus d’une décennie d’expérience scénique. D’ailleurs, il est marrant de voir que le grand public pense que The Black Keys est une jeune formation alors qu’ils ont tout de même sept albums au compteur depuis leur création en 2001. C’est seulement à partir des deux derniers, “Brothers” (2010) et “El Camino” (2011) que le groupe a percé pour devenir mainstream, leur morceaux parmi lesquels le single “Lonely Boy” ont tourné en boucle sur toutes les radios. La preuve : le blues rock rassemble 30 000 festivaliers, vieux et moins vieux. Accompagnés de deux musiciens, le duo, qui a enchainé tous les festivals européens et américains comme Coachella ou encore Reading & Leeds, est capable de mener et faire groover le Domaine de St-Cloud avec ses tubes entêtants tels que “Howlin’ For You”, “Everlasting Light” ou encore “Tighten Up” durant 1h15 de show.
Alors qu’AGORIA clôt cette seconde journée sur la Scène Cascade, MARK LANEGAN fait quant à lui une sorte d’after, une paranthèse avec l’agitation de ce samedi chargée. Seulement quelques personnes assistent à ce show sur la Pression Live à l’ambiance douce et mélancolique, presque religieuse. Mark Lanegan en impose alors qu’il ne bouge presque pas, ne parle que très peu au public et ne communique pas avec ses musiciens (des belges). C’est un géant à la voix rocailleuse et pourtant la musique est dansante. Parfois plus rock, parfois new wave, mais toujours un peu stoner.
Il est minuit et c’est déjà l’heure de quitter Rock En Seine. Une seconde journée placée sous le signe du rock sous un beau temps, what else ?
avec la participation de Mathilde Mime & Timothy