C’est à la troisième et dernière date de leur mini-résidence au Trianon que RockUrLife a assisté. Les désormais incontournables Rodrigo Sanchez et Gabriela Quintero sont venus transformer la capitale en énorme fiesta mexicaine. Sold out tous les soirs, voilà une belle occasion de présenter en live, leur dernier excellent cru, “Mettavolution”.
Voyage au Brésil
Afin d’ouvrir le bal, une prestation guitare-voix proposée par l’artiste brésilien LUCAS SANTTANA. Originaire de Salvador De Bahia, celui-ci se fait le porte parole des opprimés en proposant des chansons aux accents patriotiques. Les chansons sont jolies mais la non-connaissance du dialecte et les structures assez basiques de son jeu lassent assez vite l’auditoire. Audience d’ailleurs trop bavarde et à la limite de l’irrespect. Toutefois, le sourire et la bienveillance de notre hôte rendent la tâche moins difficile.
Réussissant même à décrocher quelques retours chantés à ses refrains et de polis applaudissements. On retiendra l’engagement sincère du chanteur sur des thèmes forts comme l’amour plurisexuel ou les révoltes étudiantes. Malheureusement, l’artiste ne trouve pas complètement sa place au milieu d’un public quasi en mode resto. Le pain quotidien de beaucoup de premières parties. Dommage.
Fiestaaaaa
Alors que résonnent dans les enceintes “Invincible” et “The Pot” de TOOL, voici débarquer le duo tant attendu. Les applaudissements nourris en disent long sur la popularité dont jouissent les deux comparses de RODRIGO Y GABRIELA. S’installant sur une marche, le sourire déjà vissé jusqu’aux oreilles, les valeureux six-cordistes peuvent alors débuter leur show.
Lights rouges et quelques vidéos en fond suffisent à nous plonger dans l’ambiance. “Krotona Days” et “Witness Tree” s’enchaînent naturellement et, premier constat, passent l’exercice du live sans difficulté. “Mettavolution” est d’ailleurs joué dans son intégralité, preuve d’une grande confiance accordée à celui-ci. Muni d’une Fender électrique, Rod insuffle à ses nouvelles compositions une jolie prestance et magnifie les rythmiques endiablées de Gab à l’électro-acoustique.
Rodrigo salue l’auditoire et se lance alors dans un court discours moralisateur sur notre avenir et notre évolution. Celui-ci constitue sa seule prise de parole de la soirée. Loin des groupes bavards, le duo s’apprête alors à enchaîner une série de pépites toutes plus étincelantes les unes que les autres.
Association de bienfaiteurs
Le choix de la setlist s’avère alors judicieux tant l’équilibre entre classiques et nouveautés est respecté. Ce qui impressionne, c’est l’accueil égal réservé à chaque titre. “The Soundmaker” et “11:11” font danser la foule mais “Diablo Rojo” la fait littéralement exploser de joie. Il faut dire que ce morceau à tiroirs est on ne peut plus jouissif !
Gabriela prend à son tour la parole. Celle-ci se révèle être très drôle dans sa tentative de converser en espagnol et en français. Nous annonçant “Echoes”, mythique morceau des Pink Floyd, les poils se dressent alors vingt minutes durant. Une reprise toute en technique et d’une beauté sans pareille, jouée avec une émotion palpable.
L’enchaînement très funky avec “Mettavolution” laisse sans voix. Les deux prodiges font ce qu’ils veulent de nous et transforment le Trianon en un gigantesque trampoline. Accueilli comme un classique instantané et couplé au tubesque “Tamacun”, cette association nous fait presque vérifier l’état du plancher.
La demande de rappel est alors totalement déchaînée et nos hôtes nous régalent à nouveau de nombreux breaks et montées en puissance. Single très récemment sorti, “Clandestino”, reprise du méga tube de Manu Chao, crée la surprise et se voit scandé par toute l’assemblée. L’ambiance est alors à son paroxysme et ce n’est pas la claque “Hanuman” qui calme le jeu.
C’est pourtant “Terracentric” qui clôture les festivités dans un final en apothéose. Preuve que leur dernière offrande en a réellement dans le ventre pour finir d’achever nos corps épuisés. Épuisés mais heureux d’avoir assisté à cette véritable célébration de la vie et de la joie.
Viva la vida, viva la musica y viva Rodrigo y Gabriela!