Quelques jours après Motörhead, une autre figure mythique du heavy metal anglais faisait escale à Paris.
Alors que Lemmy et Biff devaient joindre leurs formations respectives pour une tournée commune, les soucis de santé du premier ont contraint l’abandon du projet. De ce fait, le second et son groupe se lancent seul, afin de fêter les trente-cinq ans du groupe ! Mais avant cela, deux autres formations étaient également prévues au Bataclan. Une demi-heure après l’ouverture des portes, c’est un premier groupe américain qui fait son apparition sur scène. HALCYON WAY est un combo US étiqueté metal progressif. Vu à l’Alhambra en 2012, en première partie de Delain, la formation avait dégagé de très bonnes choses et leur frontman avait particulièrement réalisé une excellente prestation. Trois années après la sortie de “Indoctrination” (2011), un nouvel album a récemment vu le jour : “Conquer”. Quatre titres de ce dernier seront interprétés à savoir le titre éponyme, “Web Of Lies”, “Save Your Tears” et enfin “Hatred Is My Cause”. Deux autres titres compléteront leur set. Néanmoins, il sera très difficile d’apprécier quoique ce soit ce soir. Pourquoi ? Car le son est simplement horrible et, excusez du peu, dégueulasse. Il s’avère que le groupe n’a pas eu le temps à un soundcheck en bonne et due forme en raison d’une situation, sans doute, pressée. Difficile alors de décrire les bonnes articulations de leurs morceaux, surtout les passages progressifs et les duos de guitares. Le public n’a d’ailleurs que très peu adhéré, mais à qui la faute ? Pas celle du groupe, lorsque plusieurs centaines de fans paient pour assister à un concert avec trois groupes à l’affiche, le minimum syndical serait que tous les groupes puissent avoir un son correct -certes parfois les premières parties ne sont pas bien mis en avant, or ce soir, ce fut bien pire.
Passé cette déception, place à un tout autre univers musical avec SKID ROW ! Bien qu’il soit assez curieux de les voir sur une affiche pareille, Johnny Solinger (chant), Scotti Hill (guitare), Rachel Bolan (basse), Snake Sabo (guitare) et Rob Hammersmith (batterie) font leur retour dans la capitale. Loin fut le temps où le groupe jouait devant même pas deux cent personnes à l’Elysée Montmartre (en 2006), les voilà devant une salle fournie et prête à les accueillir comme il se doit. “Slave To The Grind” lance le show de façon énergique, tout comme “Piece Of Me” qui suit. Les Américains semblent également en très grande forme. Johnny s’en sort bien, malgré quelques moments de galère vocale, mais épaulé par ses comparses, ces moments passeront presque inaperçus. Le set est un best of, comme toujours, mis à part deux titres tirés de leurs deux derniers EP. “Big Guns”, “Monkey Business” ou encore “Thick Is The Skin” replongent le public dans les belles années du groupe. Cependant “We Are The Damned” et “Let’s Go” ne sont pas pour autant en reste pour les uniques nouveautés. Rachel donnera de sa personne lors de “Psycho Therapy” (reprise des Ramones), un moment agréable mais fort passable. Enfin “Youth Gone Wild” mettra fin à la prestation de Skid Row, comme le veut la tradition avec un public survolté. Le son fut bien meilleur même malgré une emprise côté section rythmique. Prestation convaincante et agréable !
Trente-cinq ans de carrière pour la tête d’affiche de la soirée ! SAXON poursuit cette tournée et fait donc une escale obligatoire à Paris. Biff Byford et ses acolytes sont prêts à enflammer une salle conquise à leur cause. Les patchs, T-shirts et coupes mulets sont de sortie ce soir ! Ambiance old school, British heavy metal is in the house tonight! L’introduction AC/DCesque passée, “Motorcycle Man” va ronronner en guise d’ouverture. Biff Byford, Nibbs Carter, Nigel Glockler, Paul Quinn et Doug Scarratt se lancent ainsi pour deux intenses heures de show. Outre les classiques issus des premiers albums, une bonne partie des albums de la formation sont passées en revue, même les plus récents “Sacrifice” ou “The Inner Sanctum” pour ne citer, bien qu’il ne s’agisse dans la plupart des cas d’un seul titre. Le très en voix Biff communique royalement avec le public tandis que les musiciens déroulent leurs parties de manière professionnelle. Cela n’empêchera tout de même pas Nibbs d’être très agité voir survolté ! Doug est également assez mobile, contrairement à Paul. Saxon se voit servi d’un excellent son, à la fois limpide mais également puissant de quoi envoyer la sauce lors “Power And The Glory”, “And The Bands Played On” ou bien aussi “Heavy Metal Thunder”. Les morceaux s’enchainent sur un bon rythme. Quelques longueurs vont tout de même se faire sentir en milieu de set. Mis à part l’efficacité des British, quelques éléments vont tout de même affecter le show. Biff est un excellent frontman et sait parler aux foules, c’est un fait. Cependant, indiquer l’année de sortie de quasi tous les titres, avec leurs interprétations, est sur la longue assez fatiguant. Scéniquement, Saxon est sobre, le backdrop et les musiciens. Les machines à fumer furent de sortie et furent, malheureusement, utiliser avec abus. Chaque fin de titre s’est vue marquée par celles-ci. Ce n’est bien évidemment qu’un petit détail, mais sachant que musicalement ils sont parfaits, il fallait bien pousser pour trouver quelques petites choses. Biff évoque donc les trente-cinq de la formation, qui se poursuit maintenant en Europe. Mais il parlera à la foule d’une récente conversation qu’il a eu avec Lemmy en déclarant que la tournée commune Motorhead/Saxon pourrait bientôt voir le jour ! Ça mérite bien un “To Hell And Back Again” ! “747 (Strangers In The Night)”, “Forever Free”, les mythiques “Crusader” et “Princess Of The Night” vont tendre vers le rappel de manière phénoménale. C’est un Bataclan des grands soirs ! La grosse ambiance et la standing ovation à la fin du concert conforteront cette réflexion. “Wheels Of Steel” et enfin “Denim And Leather” vont quant à eux embraser Paris pour une dernière fois ! Les paroles étant reprises d’un bout à l’autre de l’enceinte, que ce soit en fosse ou en gradin, ça sent bon les années 80 m’ssieurs dames !
Saxon ne fatigue donc jamais ! Avec un Biff en grande forme, les Anglais ont délivré là un excellent concert long de deux heures ! Ici Paris, à vous les studios.
Setlist :
Motorcycle Man
Sacrifice
Power And The Glory
Solid Ball Of Rock
Lionheart
Strong Arm Of The Law
I’ve Got To Rock (To Stay Alive)
And The Bands Played On
Frozen Rainbow
Heavy Metal Thunder
Suzie Hold On
Valley Of the Kings
The Eagle Has Landed
To Hell And Back Again
747 (Strangers In The Night)
Forever Free
Crusader
Princess Of The Night
—–
Wheels Of Steel
Denim And Leather
