Reports

SCORPIONS @ Fête De l’Humanité 2014 (13/09/14)

La Fête de l’Humanité, s’est tenue, comme chaque année, au Parc Départemental Georges Valbon situé à La Courneuve (93). Du 12 au 14 septembre, cette manifestation politico-culturelle organisée par le Parti Communiste Français a accueilli en tête d’affiche Scorpions, la seule raison de notre présence !

Et aussi parce qu’on a été gracieusement convié par la Guinguette Pelforth, qui a tenu ses quartiers à l’Huma pour l’occasion. Un vrai village se distinguant des autres stands régionaux, tellement identiques qu’on peut facilement tourner en rond et se perdre sur le site du festival. Des jeux à l’ancienne, des bières et de la nourriture, des animations (concerts live, DJ set, bal musette…), pas le temps de s’ennuyer avec l’ambiance festive omniprésente.

La Fête de l’Huma, c’est aussi et surtout la programmation musicale diverse et variée avec cinquante concerts durant trois jours et trois scènes. Ainsi, la journée du samedi a vu les rappeurs d’IAM faire danser le Mia sur la Grande Scène, juste avant le gros headliner de cette édition 2014. L’enchainement avec Scorpions est improbable, et pourtant, on passe du revival 90’s aux 70-80’s. Avant l’arrivée des hard rockeurs, se produisant pour leur seule date française en 2014, une personne de l’organisation demande à ce que les lasers cessent, au risque de mettre en péril la tenue du show (consigne qui ne sera pas tellement respectée au cours des deux heures de concert).

Que dire de la prestation des Allemands, qui ont finalement décidé de ne plus prendre de retraite, en raison de l’engouement intergénérationnel les liant avec ses fans. La Courneuve en a eu la preuve au vu de l’âge des personnes présentes, de 7 à 77 ans. Dès l’intro diffusant des images sur les écrans géants et une voix annonçant : “Ladies and Gentlemen, please welcome the almighty Scorpions!” suivi de “Sting In The Tail” débutant également le dernier album “Sting In The Tail” (2010), Klaus Meine, Rudolf Schenker, Matthias Jabs, Pawel Maciwoda, bien qu’ayant eu un peu de mal à démarrer, proposeront exactement le même set qu’à Bercy en 2012. Les décors, mises en scène et animations sont les mêmes que lors de la dernière date dans la capitale, à l’exception des effets pyrotechniques, ayant ponctué tout au long du spectacle (flammes, feux d’artifices, explosions). Les papys du hard rock en mettent plein les yeux, comme quand la guitare de Rudolf crache des étincelles ou lorsque ce dernier se déguisera en savant fou, accompagné de sa guitare à fumée sur “Blackout”. Par contre le son, c’est tout autre chose. Comme toujours, Scorpions applique sa recette pour un bon show : Klaus Meine, que nous avions rencontré fin 2013, ne cessant de faire répéter ses onomatopées à la foule, tandis que guitaristes et bassistes, tout sourires, ne cesseront de courir dans tous les sens de la scène ou à taper la pose pour le grand bonheur des photographes. Tous ensembles, ils n’hésiteront pas à se réunir au centre de la scène, dont une avancée a été créée spécialement pour l’occasion. La seule chose intéressante du set de Scorpions, c’est la découverte du batteur suédois Johan Franzon, remplaçant temporairement James Kottak, suite à ses problèmes d’alcool ayant causé son arrestation à Dubaï en avril dernier. Si le nouveau membre, perché au fond de la scène, ne possède ni le charisme ni le jeu de Kottak (il n’y a qu’à voir le faible solo de ce dernier, qui a dû être prolongé par un instrumental), le musicien gringalet, chauve et moustachu, aura attisé la curiosité des fans. Si la carrière musicale sera passée en revue (“Holiday”, “Tease Me Please Me”, “Big City Nights”…), aucune trace des gros hits attendus par l’assemblée à l’exception de la ballade “Send Me An Angel” dédiée à leur manager Peter Amend décédé le 1er septembre.

Ce sera finalement qu’au rappel que LE moment de la soirée aura lieu avec l’enchainement “Still Loving You” / “Wind Of Change” / “Rock You Like A Hurricane”. Ce dernier aura quelque peu été gâché par les braillements de quelques personnes du public (composé de beaufs gens ayant abusé de toute sorte de substances, nos oreilles en souffrent encore…). Ironie de la soirée : l’interprétation de “Wind Of Change” hymne anti-URSS, donc anti-communiste, à la Fête de L’Humanité. Il fallait oser ! Alors que la majorité des spectateurs, ayant eu ce qu’ils attendaient, ces derniers se dirigeront vers la sortie pour ne pas louper les navettes et les derniers transports en commun, laissant le terrain dans un état apocalyptique. Au même moment, le quintette interprétera, pour finir, “When The Smoke Is Going Down” en acoustique, avant de récupérer les cadeaux des fans, distribuer médiators et baguettes et disparaitre.

La grosse berline allemande Scorpions aura offert une performance fidèle à elle-même, pour le plus grand plaisir des 80 000 fans français et autres curieux. Certes, l’ambiance est très loin d’un festival metal ordinaire tel que le Hellfest, et même si le concert était identique à celui du dernier passage parisien, on prendra autant de plaisir à voir ou revoir ces légendes vivantes du hard rock. En espérant que la formation teutonne reviendra vite avec son nouvel album pour célébrer comme il se doit ses cinquante ans de carrière en 2015 !

Setlist

Sting In The Tail
Make It Real
Is There Anybody There?
The Zoo
Coast To Coast
Loving You Sunday Morning
The Best Is Yet To Come
Send Me An Angel
Holiday
Raised On Rock
Tease Me Please Me
Hit Between The Eyes
Drum Solo
Blackout
Six String Sting
Big City Nights
—-
Still Loving You
Wind Of Change
Rock You Like A Hurricane
—-
When The Smoke Is Going Down

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife