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SEPTICFLESH @ Le Metronum (13/10/24)

Dès l’arrivée sur place, quel plaisir de constater une foule conséquente bien avant l’ouverture des portes, malgré la concurrence de Myrath au Rex de Toulouse le même soir. Il faut dire que le programme de ce soir est de qualité, avec en tête d’affiche les Grecs de Septicflesh et leur Modern Primitive Tour.

Scar Of The Sun

SCAR OF THE SUN, les compatriotes de Septicflesh, viennent défendre ici leur dernier album Inertia (2021), à l’artwork aussi stylé que chargé. Le premier groupe (sur quatre ce soir) offre un son plutôt bon, même si la batterie manque un peu de puissance et que le chanteur Terry Nikas est trop mis en avant.

Ils interprètent leur metal, qualifié de moderne, de manière assez réussie. “Inertia” est très efficace avec son refrain au riff mélodique rappelant certains In Flames. Sur “I Am The Circle”, le guitariste Jimmy Rokko rejoint le public pour lancer lui-même un circle pit, mais cela tombe à plat, car il est encore un peu tôt pour un auditoire attentif mais passif, davantage en mode découverte. “Transition To Turbulence” (inspiré par l’histoire récente de leur pays), “Anastasia” ou “Gravity” font le job, sans être réellement marquants. À noter que la double voix claire est sur bande, et que le guitariste lead Greg Eleftheriou se charge du backing growl quand nécessaire.

Oceans

Changement d’ambiance avec les Allemands/Autrichiens d’OCEANS venus défendre Happy (2024). L’audience est d’entrée de jeu réactive et participative. Il faut dire que le frontman Timo Schwämmlein a un réel charisme, et commence même à chanter (hurler) a capella sans utiliser le micro sur l’intro du premier morceau. Non seulement il fait l’effort ponctuellement de bien parler français, mais il faut le voir arpenter la scène comme un enragé en demandant une participation du public littéralement avant chaque morceau : “Are you ok?” (avant “We Are Not Okay”), “répétez ces trois mots !” (avant “Breed, Consume, Die”) ou les “Oh Oh” relatifs à “Icarus”.

Le combo de Weidhausen livre un neo/post metal efficace, avec des influences évidentes de Korn, bien intégrées aux mélodies contrastées. Sur “The Awakening”, présenté comme la fausse dernière chanson avant l’énergique “Sulfur”, le mélange fonctionne parfaitement. L’assemblée, qui a spontanément initié quelques mouvements de foule, confirme le succès du passage d’Oceans. Une première dans la “Pink City“, comme l’a souligné Timo.

Equilibrium

Les quarante-cinq minutes des Allemands d’EQUILIBRIUM sont passées à une vitesse incroyable, ce qui est toujours bon signe. Il faut dire qu’avec un tel début de furieux… un public complètement déchaîné. Au moins autant que le frontman Fabian Getto qui bondit partout au point d’en perdre son boîtier de retour micro, qui sera ramassé par son compère Dom R. Crey (guitare/Nothgard). Il faut bien admettre qu’il est impossible de ne pas réagir à des bijoux (dans ce style) comme “Shelter”, “Renegades”, “Blut Im Auge” ou l’hymne “Born To Be Epic”. René Berthiaume (guitare) n’est pas en reste, même s’il semble plus concentré que ses comparses.

Les mini-introductions aux double-tambours disposés sur les deux côtés de la scène font leur effet et rendent l’ensemble encore plus immersif. S’il n’y a pas de bassiste, la bande-son très mise en avant qui reprend les parties claviers indispensables à ces compositions est un délice, encore plus quand doublée par les deux guitaristes, parfois à l’unisson. On peut regretter les lumières un peu faiblardes ainsi que la fumée trop gênante, mais cela participe au show. À l’instar de Finntroll, on sait exactement à quoi s’attendre, mais cela reste un excellent moment, festif et énergique, amplifié par un son à la fois clair et puissant.

Septicflesh

C’est à 22h12 que les géantissimes SEPTICFLESH lancent leur intro. Évidemment, pour ceux qui les connaissent, les Grecs n’ont plus rien à prouver. Leur constance incroyable en termes de qualité d’albums (sérieusement, quel talent de composition) et leur intensité en live parlent d’elles-mêmes. Fraîchement sortis d’un concert aux arènes de l’Acropole d’Athènes le 28 septembre dernier (moment que l’on espère tous voir immortalisé), ils sont maintenant en plein Modern Primitive Tour, qui fait escale dans la Ville Rose.

Et c’est évidemment devant un magnifique backdrop de l’artwork alternatif de ce disque que le carnage démarre. Ça défouraille sévère et les nouveaux titres (cinq joués ce soir), dont l’ultra-heavy “Neuromancer”, démontent les nuques de l’assistance. Le très attendu (et plus connu) “Pyramid God”, malgré qu’il soit interprété très tôt, est toujours aussi impressionnant en live. Le son est presque parfait, et la bande-son joue un rôle crucial. Entre les parties orchestrales et le chant clair de Sotiris Vayenas, qui se fait rare en live, tout s’imbrique parfaitement.

Tous les regards se tournent vers le bassiste et growler principal, l’intense Spiros “Seth” Antoniou. Il hurle régulièrement “Let the games begin!” juste avant chaque passage propice à un circle pit. Et que dire de l’aisance technique, notamment en double-basse, de Kerim “Krimh” Lechner ? Même s’il aurait bénéficié d’une meilleure mise en avant niveau son, son jeu est toujours aussi impressionnant et efficace. On ne peut pas omettre Christos “Chris” Antoniou à la guitare, principal artisan des parties orchestrales.

Seth nous avertit avant “Coming Storm” que c’est un morceau rarement joué. Il ajoute qu’il est difficile à interpréter car “l’orchestre poursuit le groupe“. Le groupe aura donc besoin de notre soutien. L’enchaînement “Martyr” et “A Desert Throne” est dantesque, comme l’ensemble du set, grandiose, magnifique et d’une intensité rare. Retour en 2008 avec “Communion”, suivi de la petite surprise “The Collector”, un nouveau morceau rarement joué. Enfin, le groupe enchaîne avec le culte “Persepolis”. Et pour le rappel, ils font plaisir au public en jouant ‘Anubis”, réclamé par plusieurs spectateurs, puis clôturent avec “Dark Art”.

Septicflesh Setlist Le Metronum, Toulouse, France 2024, Modern Primitive

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