Le 20 mars dernier, le Brésil était à l’honneur à l’Elysée Montmartre. Pour cause, Sepultura était de passage dans la capitale pour défendre son quatorzième album “Machine Messiah”. Retour sur un concert haut en couleur.
Le premier groupe à prendre possession de la scène devant une salle encore très peu remplie est FIT FOR AN AUTOPSY. Ce sextette deathcore se présente pour la première fois devant un public parisien, et pourtant il va en falloir plus pour déstabiliser la bande originaire du New Jersey. Malheureusement, on peine à distinguer le growl bien que très puissant de Joe Badolato. Sa voix semble quelque peu étouffée par les instruments. Mais ce petit problème de son n’empêche pas la bande de proposer un set plaisant et plein de testostérones. On perçoit même quelques T-shirts à l’effigie de FFAA et ces quelques supporters s’en donnent à cœur joie sur les morceaux de “The Great Collapse”, le dernier album en date de Fit For An Autopsy.
Non moins délicat, le second groupe à se présenter sur la scène parisienne est GOATWHORE. Malgré son pied dans le plâtre, le charismatique Sammy Duet impressionne de par son chant guttural à la fois ultra effrayant, effarant et efficace, mais aussi par sa présence scénique. Et pourtant il ne bouge pas de ce qui lui fait office de tabouret. L’ancien guitariste de Crowbar nous interprète les morceaux comme s’il nous contait une histoire. Goatwhore nous propose quatre morceaux tirés de l’excellent “Vengeful Ascension”, sorti l’année dernière.
Encore un peu de patience avant l’arrivée très attendue de Sepultura. C’est au tour d’OBSCURA de s’emparer de la scène. La bande de Steven Kummerer donne tout de suite le ton au concert avec “Ten Sepiroth” extrait du dernier album en date, “Akroasis” (2016). Certains fans au premier rang ont fait le déplacement seulement pour le quatuor, et repartent déçus car les Allemands ne joueront qu’une quinzaine de minutes. Mais ils nous promettent de revenir pour une tournée française au courant de l’année, nous voici donc satisfaits. A son habitude, Obscura nous offre un set propre, carré à la limite de la perfection. Tout est dans la technique et la précision, pas étonnant quand on sait que certains membres ont étudié la théorie de la musique. En transmettant son savoir dans sa musique, Obscura nous gratifie d’un death metal habile et ultra maîtrisé à en donner des maux de tête aux musiciens tant c’est complexe et technique.
Quelques drapeaux du Brésil se hissent dans une foule bondée, pas de doute, on est fin prêt à accueillir SEPULTURA. Un an après sa dernière venue dans la capitale en première partie de Kreator, Sepultura démarre son set avec “I Am The Enemy” qu’on peut retrouver sur “Machine Messiah”, le dernier opus de la bande. Pas besoin d’échauffement pour le public, les crowd surfeurs et autres pogoteurs ne se font point désirer. L’éclectisme du concert se fait tant par l’audience de tout âge et de toute origine. On distingue des enfants sur les épaules de leurs parents, les cornes en l’air… la relève est assurée. Et puis, on a quelque part l’impression de voyager à travers le son proposé par Derrick Green et ses camarades. Andreas Kisser troque sa guitare électrique contre une classique et nous présente un solo à mi-chemin entre le flamenco et la bossa nova avant de jouer avec Paulo Jr. et Eloy Casagrande l’intro de “Beneath The Remains” pendant que Green reprend son souffle. Les percussions exécutés par celui-ci, comme nous pouvons l’entendre sur le classique “Ratamahatta” par exemple, contribue à notre évasion un court instant. Les morceaux phares de Sepultura tels que “Refuse/Resist” ou encore “Roots Bloody Roots” ne manquent pas à ”appel, pour le plus grand bonheur de la foule en délire.
“Sepultura! Sepultura!”, le nom du quatuor est sur toutes les lèvres, mais pourtant il est bien l’heure de lui dire au revoir.
Setlist :
I Am The Enemy
Phantom Self
Kairos Territory
Desperate Cry
Sworn Oath
Resistant Parasites
Against
Choke
Boycott
Machine Messiah
Iceberg Dances
Beneath The Remains (Intro)
Inner Self
Refuse/Resist
Arise
—-
Slave New World
Ratamahatta
Roots Bloody Roots