Si certains ont choisi un dîner aux chandelles pour célébrer la Saint-Valentin, d’autres ont préféré une soirée bien plus électrique au Trabendo. Ce 14 février, Set It Off offrait un cadeau de choix à ses fans parisiens : un concert survolté dans une salle comble, prête à chanter à l’unisson. Et avec un plateau explosif composé de TSS, Call Me Amour et Point North, l’amour de la musique l’a largement emporté sur les roses et les chocolats. Retour sur une soirée où la passion s’est exprimée à grand renfort de refrains scandés et de fosses en mouvement.
Des mises en bouche percutantes
Dès l’ouverture des portes, la tension est palpable. Premier à monter sur scène, TSS – encore méconnu du public français – met un point d’honneur à réveiller les premiers rangs. Son mélange de post hardcore et de mélodies accrocheuses fait mouche, et si l’audience est encore timide, les riffs massifs du groupe finissent par briser la glace.
CALL ME AMOUR prend ensuite le relais avec une énergie brute. Porté par une attitude scénique affirmée, le groupe enchaîne les morceaux avec une intensité qui ne laisse personne indifférent. Le chanteur, véritable pile électrique, harangue la foule avec des refrains calibrés pour être repris en chœur. Un premier round efficace, qui chauffe progressivement le Trabendo pour la suite.
La nouvelle génération pop punk frappe fort
Si POINT NORTH n’avait jamais joué en Europe jusqu’à présent, il ne lui aura fallu que quelques minutes pour conquérir Paris. Portés par une ambition claire : incarner la nouvelle génération pop punk, les Californiens affichent une maîtrise impressionnante pour une première sur le Vieux Continent. Avec “WORLD {vs} PEACE” un pit énergique se forme au cœur du Trabendo. Le groupe ne laisse aucun répit à la foule. Son dernier album, Prepare For Despair, sorti en 2023, a marqué un tournant avec des influences plus sombres, tout en conservant une énergie brute irrésistible. Ce soir, cette intensité transparaît dans chaque morceau, et le public réagit avec enthousiasme.
Le point d’orgue du set arrive lorsque le chanteur de Set It Off les rejoint sur scène pour leur duo “Below The Belt”. Une vague d’ovations se déclenche dans la salle. Le set se clôture sur “Safe And Sound”, un final explosif où la fosse redouble d’intensité. Impossible de rester immobile tant l’énergie du groupe est communicative. Une formation à suivre de près, qui pourrait bien s’imposer comme un incontournable de la scène pop punk moderne.
Un show taillé pour les fans
Lorsque les lumières s’éteignent pour SET IT OFF, le Trabendo entre en ébullition. Un compte à rebours résonne dans les enceintes et la salle se fait entendre. Les fans connaissent les paroles de chaque titre par cœur et ne tardent pas à le prouver. “Wolf In Sheep’s Clothing [REBORN]” lance les hostilités avec une efficacité redoutable. Le chanteur Cody Carson joue volontiers le maître de cérémonie. Il prend le temps de donner un peu de contexte avant de lancer les titres et se plait à donner quelques consignes à ses fans.
Les paroles “no one will love you like I do” du morceau “The Haunting” ont une résonance particulière pour cette soirée de Saint-Valentin. Et le public n’a pas fini de donner de la voix. C’est une immense chorale qui se met en place sur “Creating Monsters”. Un titre porté par une rythmique de batterie qui entraîne tout le Trabendo. L’ambiance est électrique, et il suffit d’un regard autour de soi pour voir que personne n’est resté indifférent. “Lonely Dance” offre une respiration bienvenue, où l’auditoire prend le relais sur le refrain. Un morceau qui fait l’apologie du rester chez soi et qui devient l’emblème d’une soirée karaoké.
Une communion permanente
“Hypnotized”, quant à lui, se démarque par une performance vocale impressionnante : en fin de morceau, Carson pousse sa voix dans les aigus avec une aisance bluffante. Un moment marquant du set. Le groupe, qui en est à sa cinquième ou sixième venue parisienne (la dernière étant au Petit Bain), n’oublie pas d’exprimer sa gratitude. Un discours sincère, qui renforce encore davantage la connexion entre l’audience et les musiciens. Parmi les surprises du soir, “I’ll Sleep When I’m Dead” fait sensation : Cody Carson s’installe derrière la batterie, laissant son batteur prendre le micro. Un changement de dynamique qui fonctionne à merveille, la foule ne se faisant pas prier pour encourager ce passage inattendu.
Le set monte encore en intensité avec “Parasite”, où la fosse se déchaîne littéralement. Sur “N.M.E.”, le groupe explore des sonorités plus lourdes, et le public, loin d’être fatigué, répond avec ferveur aux sollicitations. C’est d’ailleurs l’occasion parfaite pour un classique du genre. Toute la salle s’accroupit avant d’exploser en saut au moment du drop. L’un des temps forts du show reste “Win Win”, où Carson invite le public à un wall of death. Une montée en puissance jouissive, qui apporte un soupçon d’agressivité bienvenue dans un set jusqu’ici relativement sage. Le passage en rap rapide est parfaitement exécuté, ajoutant une touche d’énergie brute à la prestation.
Un final en apothéose
Alors que la soirée touche à sa fin, le groupe délivre un discours poignant avant “Killer In The Mirror”. Un morceau qui parle de briser les apparences et d’embrasser ses échecs. Le un message résonne fortement auprès des fans. Mais c’est sur “Why Worry” que l’ambiance explose réellement. La salle s’embrase et le refrain est repris à plein poumons. Un moment d’union intense, où le groupe et le public ne font plus qu’un.
En guise de conclusion, “Punching Bag” ramène tout le monde aux débuts du groupe. Premier titre passé à la radio, premier morceau autoproduit. Autant dire que les fans de la première heure sont en extase. Ici, pas besoin que le groupe chante : la foule assure le show. En quittant la salle, les visages sont radieux. Set It Off a une fois de plus prouvé qu’il savait livrer un show millimétré, alliant émotion et énergie avec une justesse rare.
Grâce à une setlist équilibrée et une interaction permanente avec le public, Set It Off a réussi son pari : offrir à ses fans une soirée qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.
