Une vague de froid s’est abattue sur la capitale : l’automne est bien là. Heureusement, il y a des nouvelles qui mettent du baume au cœur. Un concert de Shake Shake Go après quatre ans d’absence est un excellent remède pour échapper à la morosité ambiante. RockUrLife y était et vous raconte ce retour très attendu.
Erotic Market
20h tapantes, un claviériste et une chanteuse investissent la petite scène tamisée de La Boule Noire. Quelques notes fantomatiques s’accouplent à la voix d’EROTIC MARKET, une artiste et productrice lyonnaise à la musique aussi hybride qu’envoûtante. Le clavier, plutôt minimaliste, sert de réceptacle et de faire-valoir à la voix polyvalente de la chanteuse. Trip hop rauque, r’n’b au phrasé rythmé et pop aux belles ascensions dans les aigus : Erotic Market s’empare des styles et se moque bien des étiquettes. Très à l’aise sur scène, la chanteuse propose un mélange de nouveaux et d’anciens titres, concluant de manière puissante sur “Backfire”. Un tour de chauffe réussi qui donne envie de creuser davantage le répertoire de sa génitrice, dont le prochain album est prévu à l’automne 2024.
Hands up, enjoy the ride!
L’entracte a permis aux derniers arrivants de former une foule plus compacte. Rien d’étonnant à cela : la date était complète seulement quarante-huit heures après son annonce. Un bassiste, un guitariste, une claviériste et un batteur montent sur scène et entament un jam qui monte crescendo jusqu’à l’arrivée de la chanteuse Poppy Jones, acclamée par un public impatient. Le trio franco-gallois devient donc un quintette pour les besoins du live. Sans surprise, Shake Shake Go entame son set avec “Red Woman”, premier single du nouvel album Double Vision, à paraître le 20 octobre. Limpide mais puissant, le son offre une amplitude qui permet de distinguer nettement chaque instrument. Difficile à croire que le groupe n’a pas foulé les planches depuis quatre longues années !
Faites comme chez nous
L’enthousiasme et l’énergie débordants du groupe n’ont aucun mal à passer de l’autre côté de la scène. De “Hands Up” où Poppy demande au public d’effectuer le geste à “Zest For Life” et “IDWTSYA”, Shake Shake Go dévoile avec énergie les titres dansants de son troisième disque. Si l’accueil est plutôt bon, c’est quand le quintette ralentit le tempo qu’il perd une partie de l’assemblée (“One Touch”). Il faut dire que le pari de jouer principalement des morceaux que le public ne connaît pas est osé. Heureusement, le groupe joue le jeu à fond et n’hésite pas à improviser pour rallonger certains titres, donnant l’impression d’assister à un jam du dimanche entre potes ! Cette ambiance feel good et décontractée est renforcée par les quelques interventions (en français s’il vous plaît !) de la chanteuse.
Là où tout a commencé…
Mais c’est sur les titres qui ont fait sa renommée que SSG rallie pleinement la foule à sa cause. Après une belle introduction qui ménage le suspense, le quintette entonne “England Skies”, qui fait chanter le public d’une seule et même voix. L’acoustique et les percussions de “Lead Me To The Water” renouent un court instant avec la folk dansante des premiers jours. On aurait apprécié d’autres morceaux du même bois ! En effet, l’absence de “Dinosaur”, “Fake Love” et “Come Back To Me” se fait sentir. Seul “Blackbird” représente l’album Homesick (2018), grand oublié de la soirée. Après un court rappel, Poppy et ses camarades réinvestissent leur terrain de jeu favori avec “All In Time”. Sans baisse de régime, le groupe fait monter des fans sur scène pour un ultime moment de communion. Shake Shake Go conclut en apothéose avec le single “Diamond Eyes”, dont les accents rétro donnent des allures de discothèque à La Boule Noire.
À vos agendas !
Pendant près d’une heure et demie, Shake Shake Go a livré une prestation à la hauteur de l’attente. Aussi enthousiaste que professionnel, le groupe franco-gallois incarne un visage festif de la nouvelle scène folk indé. Le prochain rendez-vous dansant est déjà pris : le 6 février 2024 à La Maroquinerie de Paris. Et cette fois, nouveaux titres comme anciens, soyez-en assurés : tout le monde chantera !
