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SHINING @ Divan Du Monde (18/11/15)

Ce milieu de semaine marquait, pour beaucoup de fans de metal et de musique, le retour en concert depuis les tragiques évènements du 13 novembre qui nous ont tous bouleversés. Le producteur Garmonbozia et le groupe Shining avaient fait part de leur forte volonté de maintenir ce concert. Entre appréhension et impatience, retour sur ce concert qui restera longtemps dans les esprits.

Les Norvégiens de JACK DALTON sont les premiers à monter sur scène devant une foule clairsemée mais assez impliquée. Le hardcore de la formation, bien qu’un peu brouillon, et l’énergie de ce dernier donnent la pêche. On sent les musiciens, et notamment le chanteur, extrêmement motivés et décidés. On sent les membres et les gens dans la salle particulièrement touchés, et rapidement on pressent que la soirée sera particulière. Peu importe les approximations, peu importe le fait que le groupe ne révolutionne rien : la musique remettait un sourire sur les visages et Jack Dalton aura réussi à lancer la soirée efficacement.

Vient ensuite le tour de CALIGULA’S HORSE. Le changement de style est marquant puisque les Australiens évoluent dans un rock/metal progressif assez technique, avec des sonorités aux relents des années 80/90 ou de groupes comme Dream Theater. Le frontman a une voix et une maitrise impressionnantes, et les musiciens ne sont pas en reste, le guitariste notamment s’en donnant à coeur joie avec les solos. La salle s’est bien remplie et le public semble réceptif à la musique du combo, malgré sa technicité et des morceaux très longs. Plus froid et détaché, peut-être par pudeur, le combo n’en est pas moins impliqué, et le chanteur délivrera un message de paix et de liberté. Une belle prestation plus en retenue.

A l’initiative du “fan club” français des Norvégiens, certaines personnes sont maquillées et portent des bracelets jaune fluo pour rappeler l’imagerie de “International BlackJazz Society“. Lorsque SHINING monte sur les planches, la fosse est maintenant bien compacte. Et là surprise, le leader Jørgen Munkeby se lance dans une interprétation de “La Marseillaise” au saxophone, et l’assemblée de se mettre à chanter par dessus. Cette attention touche tout le monde et lance un concert qui va s’avérer d’une intensité rare. Le morceau qui suit, “I Won’t Forget”, est d’une puissance extrême. Le groupe, et notamment son frontman, dégage une énergie et une rage positives impressionnantes, et l’audience n’est pas en reste et lance pogos, sauts et slams. Cette attitude ne changera pas tout au long du concert, et jamais l’intensité ne fléchira, ni d’un côté ni de l’autre. Les nouveaux morceaux, peut-être un peu moins “fous”, passent très bien l’épreuve du live, et les fans sont autant réceptifs à ces derniers qu’aux plus anciens. Si nous avons droit à une telle ambiance ce soir, c’est en grande partie grâce au leader qui impulse à lui seul une énergie communicative, mais aussi à la folie maîtrisée de la formation et de sa musique. Et c’est peu dire que l’auditoire répond présent et se lâche en prenant son pied, pour le grand plaisir des cinq Norvégiens. Comme un véritable échange et une communion, chaque personne présente aura apporté sa contribution à l’ambiance générale qui régnait dans le Divan Du Monde en ce mercredi soir.

Un seul et unique rappel avec le long et excellent “The Madness And The Damage Done” qui clôt de fort belle manière une prestation intense et poignante. Puis Shining saluera sous les lumières aux couleurs du drapeau français un public conquis et heureux.

Comme le dira le groupe lui-même sur les réseaux sociaux, il aura joué ce soir un des concerts les plus touchants et les plus forts en énergie de sa carrière. Et c’est peu dire que nous sommes d’accord et que ce concert a été un véritable exutoire et un grand moment de bonheur pour les fans. Le 75 Rue des Martyrs avait fière allure dans ce qui était une fête de la musique et de la liberté, mais aussi un bel hommage. Une soirée qui restera longtemps dans les mémoires, et un dernier mot à adresser aux formations et au producteur Garmonbozia : merci !

Setlist :

La Marseillaise
I Won’t Forget
The One Inside
Fisheye
My Dying Drive
House Of Control
HEALTER SKELTER
The Last Stand
Last Day
Thousand Eyes
Burn It All
Need
—-
The Madness And The Damage Done