Les légendes vivantes Sick Of It All reviennent prêcher la bonne parole du hardcore à coup de gros son.
Et ils ne sont pas venus tous seuls puisqu’ils ont amené dans leurs valises le groupe DO OR DIE. La formation belge monte sur scène à 20h15 et nous propose un set de quasiment quarante-cinq minutes ! La salle, pleine mais sans être étouffante (pour le moment), réagit favorablement au hardcore/métal du groupe.
Do or Die propose un son efficace sans être révolutionnaire mais différent de la tête d’affiche de ce soir. Les rythmes de batterie sont plus lents, les riffs de guitare inspirés du metal et la basse ronflante. On est plus proche du metalcore/punk que du hardcore pur et dur.
Malheureusement le son est médiocre sur la voix du chanteur Chris. Celle ci est par moment quasiment inaudible. Le problème est rapidement résolu mais le chant reste peu mis en avant pendant le set.
Les Belges font en tout cas un excellent travail de chauffeur de salle. Ils incitent les fans à mosher, danser et donner tout ce qu’ils ont pour faire de cette soirée un excellent moment. Et ça ne manque pas puisque dès la première chanson un circle pit se crée.
Les fans resteront relativement “timides” (si on peut être timide à un concert de hardcore), et il faudra attendre les derniers titres pour que l’ambiance monte d’un cran. Le groupe nous propose également quatre titres inédits, présents sur leur prochain album qui doit sortir à la rentrée.
Do or Die termine son set avec le morceau du même nom. La formation a eu le mérite de chauffer le Gibus Live, qui n’en peut plus d’attendre la tête d’affiche.
Une heure plus tard…
Il fait une chaleur d’enfer dans la salle, les balances prennent du temps et le public piaffe d’impatience devant l’écran en fond de scène représentant le dragon-King Kong de la pochette du dernier album de SICK OF IT ALL, “Wake The Sleeping Dragon”.
La salle s’est remplie et pas mal de monde se retrouve relégué derrière les poteaux massifs du Gibus. La moyenne d’âge est plutôt haute et le public très masculin. Ce qui augure des pogos, circle pits et mosh pits particulièrement bagarreurs…
Tout semble tranquille avant la montée sur scène du groupe mais l’atmosphère est électrique, suffocante et les effluves de bière renversée sont très fortes. Un vrai concert de hardcore comme on les aime !
… Finalement les lumières s’éteignent. A l’instant où les quatre musiciens déboulent sur scène la salle est métamorphosée. Le pit devient instantanément une zone de guerre. Les premiers slams démarrent et on se retrouve chahuté de tous les côtés, poussés vers le centre de la salle.
“Inner Vision” ouvre le concert en mettant tout le monde d’accord (même ceux massés derrière les poteaux) : ça envoie du très, très lourd et ça fait très, très mal. Les musiciens sont en pleine forme, même si la voix de Lou Koller a tendance à se briser. Le son est loin d’être parfait et on est gêné par la basse trop mise en avant selon les morceaux.
C’est l’hystérie collective avec l’enchaînement “Us Vs Them”/ “Clobberin’ Time” / “Injustice System”.
“On vient en France depuis 1992 !”
Lou Koller, Sick Of It All
Le public en redemande constamment, beuglant les paroles de tous les titres dont l’hymne hardcore “Take The Night Off”. On voit des verres de bière voler, des gens sauter dans tous les sens et il y a même quelques circle pits près du bar !
Petite pensée pour toutes les paires de Vans que nous avons vu dans les airs ce soir, la boule à facettes du Gibus Live et l’une des enceintes qui ont failli se décrocher grâce à quelques crowdsurfers particulièrement chauds !
“Let’s celebrate like we don’t give a fuck!”
Le groupe a le sourire aux lèvres et ne manque pas de remercier les fans venus en nombre pour cette soirée. On sent une véritable communion entre le pit et la formation de New York City.
Il n’y a aucun temps mort. L’hystérie repart de plus belle dès les titres “That Crazy White Boy Shit” et “Sanctuary”. “Bull’s Anthem”, dédicacé à tous “les underdogs”, nous met une nouvelle claque derrière la tête. On ne peut qu’écarquiller les yeux devant l’anarchie qui règne dans le pit à ce moment là : les slammeurs se succèdent sur scène, les gens hurlent les paroles à tue tête et on sent que le concert arrive à un niveau supérieur.
On n’est plus dans un concert de hardcore lambda : on assiste au concert de hardcore ultime, celui qui met tout le monde d’accord. Celui qui assène encore une fois que sans Sick Of It All le hardcore n’existerait pas. Le vrai, le pur, le punk.
Mais comme les chansons sont courtes et les interactions limitées, on arrive très vite à la fin du set d’une heure. Le public reprend en choeur “Scratch The Surface”. Puis “Step Down” est annoncé. Une dernière fois ça hurle, ça saute et ça danse dans tous les sens.
La formation de NYC remercie chaleureusement l’assemblée, vient serrer quelques mains et s’éclipse en toute modestie.