Trois ans après leur premier passage en tête d’affiche en France, Skillet se produit au Bataclan. La salle affiche complet depuis des semaines, bonne chose pour nous présenter son nouvel album “Victorious” ! Pour l’occasion, c’est Devour The Day qui assurera la première partie. Alors, retour triomphant ? On vous dit tout !
Bonne surprise dès l’ouverture
C’est donc DEVOUR THE DAY qui rentre sur scène. Inconnu au bataillon, le trio est originaire de Memphis et offre une musique qui est pour le moins énergique ! Le chanteur, avec ses allures de Kurt Cobain moderne, chante d’une voix grunge, mais parfaitement juste. A noter qu’il se laisse même le luxe de pousser de nombreux screams en fin de phrase.
Côté ambiance générale, on se retrouve dans quelque chose de proche des années hard rock de Linkin Park, en passant par les titres plus modernes d’Of Mice & Men et Bullet For My Valentine sur une base très rock US. Chaque morceau est très entrainant, même les parties plus ballades ne manquent pas d’énergie. Cela semble plaire au public parisien, qui se laisse volontiers entraîner par ce qui nous est servi ici par Devour The Day.
Le seul bémol que l’on pourrait trouver à la performance de la formation, c’est le format trio. Sur certains titres, particulièrement lors des solos, le manque d’une deuxième guitare pour soutenir les riffs fait que cela sonne creux. Dommage, car il faut absolument suivre ce groupe qui s’annonce très prometteur. Et petite surprise plaisante : la comparaison avec Kurt Cobain se poursuit via l’interprétation en milieu de set, d’une reprise du “Smells Like Teen Spirit” de Nirvana ! Bravo.
Et si l’ordre avait été inversé ?
Passons désormais à la tête d’affiche, où règne des airs de déjà vu. L’intro se fait sur une version un peu plus améliorée de “Feel Invincible” avant d’enchaîner rapidement sur les morceaux phares de SKILLET tels que “Whispers In The Dark”, “Awake And Alive” et autres “Comatose”.
Le quatuor, pourtant venu défendre son nouveau disque “Victorious”, ne semble pourtant pas très enclin à nous le faire découvrir en live. Sur une quinzaine de morceaux, seulement quatre ou cinq morceaux du nouvel album sont joués. Il faut le dire, “Victorious” est excellent et l’on aurait aimé en entendre davantage ce soir.
Nostalgie quand tu nous tiens
Ces différents concernant le choix de la setlist ne semblent pourtant pas déplaire à l’auditoire, qui, on peut encore le dire, à chaque fois que Skillet est de passage dans la capitale, lui rend bien en chantant, dansant et sautant sur la quasi-totalité du set. Mais impossible de passer à côté du fait, que peu de chose ont changé en trois ans.
Qualité à demie mesure
Cependant, rien de mauvais sur scène. John Cooper a toujours sa voix impressionnante et est toujours aussi communiquant avec l’assemblée. Il n’hésite pas à nous parler autant d’actualité… que de Jésus. Skillet, pour ceux qui l’ignorent, écrit ses chansons directement en lien avec sa religion. Les autres membres, sont tous impeccables, tant par la performance musicale que par la prestation scénique. Mais encore une fois trop générique, voir trop théâtral.
La formation nous offre un seul morceau en guise en rappel. Pas de surprise encore : “The Resistance”. À noter également que le groupe n’attendra pas trois ans de plus pour revenir. Afficher sold out doit convaincre de plus en plus Skillet que l’audience parisienne les attends. Le groupe nous annonce qu’ils sera de retour l’année prochaine chez nous ! Espérons cette fois-ci que le show sera plus authentique !
Soirée mitigée donc. La première partie reste la vraie sensation. Devour The Day est un groupe au potentiel énorme. Les musiciens jouent déjà depuis de nombreuses années et mériteraient à être plus connus. De l’autre côté, Skillet, malgré une qualité de musique et de performance live, ne bouge pas d’un iota. A part quelques titres du nouvel album, le quartette a, quelque part, l’air d’être trop rodé. Pas de fantaisie, pas de surprise. Et en trois ans, ne rien avoir changé alors qu’un nouveau disque est sorti est très triste. Car à part leur musique, les Américains perdent un univers.