Ce 14 décembre, la perle rare du metal alternatif, Skindred, a donné rendez-vous aux fans français au Trabendo pour une soirée sous le prisme de Smile, la dernière sortie de la formation galloise. RockUrLife y était et vous raconte !
Defying Decay
Le début de cette soirée, sous le prisme de l’éclectisme, débute avec DEFYING DECAY, une formation thaïlandaise qui débarque non pas à trois, ni quatre, mais six membres sur la petite scène du Trabendo. Le sextuor propose une musique metal à la frontière de Linkin Park, où se glissent des passages de pop. Avec sa guitare headless, le guitariste Chitipat Wanyasurakul envoie des riffs électriques d’une grande maîtrise, sur des morceaux engagés contre les abus du pouvoir politique en place en Thaïlande. Une fraîcheur se dégage de ce jeune groupe qui, malgré la fosse qui peine à se remplir, s’occupe du Trabendo comme s’il s’agissait d’un stade. Tout y passe : circle pit, jumping, et même un pogo dont le chanteur Poom Euarchukiati est à l’origine, se trouvant même dans la fosse pour une fin de passage des plus remarquée.
Raging Speedhorn
C’est dans un bruit assourdissant qui retentit dans les haut-parleurs du Trabendo que RAGING SPEEDHORN entre sur scène. Cela en dit long sur ce qui nous attend. Une nouvelle fois, c’est un sextuor qui se trouve devant nous. Le groupe, qui oscille entre le heavy metal et le neo metal, sert un set millimétré porté par ses deux chanteurs, Frank Regan et Daniel Cook, qui occupent la scène comme personne. Avec ces riffs à la Rage Against The Machine, headbanger devient une nécessité. Ce soir, l’ambiance visuelle se joue clairement au niveau de l’éclairage. Le Trabendo est plongé dans une lumière rouge telle une chambre noire et cela donne tout son effet à la prestation de Raging Speedhorn. Devenu monnaie courante, Daniel Cook s’élance dans la fosse qui a fini par bien se remplir pour un slam interminable qui clôture ce prélude des plus qualitatifs.
Skindred
En attendant l’arrivée de SKINDRED, l’auditoire reprend en chœur et avec joie “Don’t Stop Me Now” de Queen qui passe dans les haut-parleurs du Trabendo, suivi de “Blitzkrieg Bop” des Ramones, et de “Thunderstruck” d’AC/DC. Rien de mieux pour chauffer un public. Finalement, c’est très vite le moment pour les Gallois d’entrer sur scène, tout en sobriété, sur “La Marche Impériale” de la franchise Star Wars du compositeur John Williams.
Hey ho, let’s go
C’est vêtu d’un costume trois pièces et brillant de mille feux que Benji Webbe arrive sur scène pour interpréter “Set Fazers”, qui d’entrée de jeu rend l’assemblée incontrôlable. Niveau scénographie, on peut observer depuis le début de la soirée ces panneaux de bois de part et d’autre de la scène avec des haut-parleurs peints multicolores reprenant le visuel de la pochette de Smile. Un smiley jaune est également apposé sur l’un des amplis sur scène. Cependant, le vrai plaisir pour les yeux sont les multiples vêtements de scène, tous plus loufoques les uns que les autres, portés par Benji Webbe. Du bob en fourrure rose pour le titre “L.O.V.E (Smile Please)”, en passant par la veste en cuir à franges sur le classique “Nobody”, ou encore un imposant manteau de fourrure pour le rappel, le chanteur gallois nous en met plein les yeux.
Smile à l’honneur
L’énergie de la fosse ne désemplit pas de titres en titres, et Skindred donne son maximum durant ce show d’une vigueur étonnante. La bande propose un set qui s’organise autour de l’ambivalence de ses influences musicales entre reggae et metal. Smile reste tout de même le principal acteur de ce spectacle, occupant près de la moitié du set. L’assistance n’en est pas mécontente, au contraire, l’intensité des pogos et la chaleur dans le Trabendo ne font que grimper.
Benji Webbe questionne même les fans sur leur appréciation du disque, et quelle chanson ils veulent entendre. Sans surprise, c’est “Gimme That Boom” qui fait l’unanimité. Il faut pourtant patienter jusqu’à la fin du concert pour pouvoir nous défouler sur ce riff taillé pour le live !
Proche de la fin du set, le quatuor surprend avec une interprétation acoustique de “Life That’s Free”, une facette méconnue du potentiel de Skindred et de la voix de Benji Webbe qui s’adapte à toutes les situations. Le show se termine finalement avec l’habituelle “Warning” et un parfait lancer de T-shirt à la demande du groupe, qui tombe à pic pour l’audience qui sort lessivé de cette soirée hors du commun.