Il est (enfin) venu le temps du Bataclan. Une première fois troqué contre une Machine Du Moulin Rouge en octobre dernier, il a donc fallu attendre jusqu’au 22 mars afin de s’emparer de la célèbre salle du XIème arrondissement de Paris. Un deuxième album en poche répondant au nom de “Can Be Late“, les français de Skip The Use, toujours en tournée, continuent à partager leur bonne humeur comme ils savent si bien le faire. Reconnus pour leurs performances live, c’est de nouveau à guichet fermé que le public parisien les accueille.
Dans la famille Sirkis, on demande la nièce ! Après avoir acquis une expérience certaine suite à, entre autres, plusieurs ouvertures d’Indochine, la petite Lou (chant/guitare) accompagnée de Madeleine (basse) et Pierre (batterie) commence à se former un public conséquent. Multipliant les dates, un album au compteur, Toybloïd dévoile un garage punk très énergique. Quelques adeptes semblent avoir fait le déplacement ce soir, pour le reste c’est une très sympathique découverte qui sera faite. Ce coté rock féminin rappelle vaguement Izia, le groupe fera ses preuves à travers sa demi-heure de jeu. Un show très professionnel, les deux filles iront rejoindre leur batteur afin de mettre en place une sorte de trio de percussion. Séduit très vite, le public finit par s’agiter en fin de set, nous voilà fin prêt pour la suite.
Est-il encore nécessaire de présenter nos lillois ? Après avoir fait le tour des festivals, joué aux quatre coins de la France et fini par être nominé aux Victoires De La Musique plus récemment, Skip The Use a su se faire remarquer à travers les années. Un second album qui a su se faire désirer mais qui a finalement valu le coup, c’est avec plaisir que l’on retrouve un set à neuf. C’est d’ailleurs “People In The Shadow” qui vient ouvrir avec succès. Les nouveaux morceaux sont repris en chœur par bon nombre, le tout dans une ambiance toujours aussi folle. “Give Me Your Life”, titre qui les a mis au devant de la scène, joué dans les débuts du show ne fait qu’accentuer le tout. Au bout d’un quart de set, il fait déjà une chaleur à mourir mais Mat Bastard (chant) en demande encore plus. C’est tout un Bataclan qui se voit retourné, les personnes en gradins n’ont pas tenu longtemps assises. “Ghost”, nouveau single du combo est déjà devenu une hymne pour chacun d’entre nous et le tout s’enchaine à merveille. Une folie qui se tient jusqu’à la fin, “She’s My Lady” sera alors suivi d’une petite pause qui permet de souffler un coup. Alors que la gente masculine a depuis un petit moment laissé les T-shirt de coté, on souligne que les filles sont de la partie aussi et bougent tout autant. Une fête générale qui ne tarde pas à recommencer dès leur retour sur scène. Leurs classiques feront office de rappel en commençant par “Don’t Want To Be A Star”. C’est au milieu de “Bullet” que Mat fera asseoir la fosse pour repartir de plus bel. Par la suite, ce dernier reviendra sur l’épisode des nominations aux Victoires De La Musique. Il nous expliquera d’une part la fierté d’en avoir fait partie mais précisera de façon humoristique le regret de ne pas avoir remporté de prix dans la mesure où un discours avait été préparé pour l’occasion. Il profite alors de ce soir pour s’exprimer en remerciant toute l’équipe qui les suit depuis le début, Skip the Use est un groupe qui a toujours été extrêmement reconnaissant tant pour son staff que pour son public qu’ils saluent bien évidemment au passage. Il nous invitera d’ailleurs à continuer de chanter avec eux sur leur reprise de Blur, “Song 2”. Cerise sur le gâteau, c’est naturellement “Bastard Song” qui vient clôturer l’événement.
Skip The Use est définitivement increvable. A l’instar de la Machine du Moulin Rouge, nous avons cette fois eu droit à une première partie, jolie découverte qui a rempli sa part du contrat comme il se doit. S’en est suivi la tornade habituelle. Comme nous l’a affirmé notre Kele Okereke national, le rock français était plus que présent ce soir. Au risque de se répéter encore et encore, c’est une valeur sure en live. Les habitués le confirmeront, le reste n’aura pas regretté d’avoir fait le déplacement. C’est donc avec plaisir qu’on les retrouvera sur la période estivale à travers une bonne partie des festivals.
Setlist :
People In The Shadow
Antislavery
Give Me Your Life
PIL
Fallin’
Ghost
Mirror
Enemy
Darkness Paradise
Dr House
You Are
Hell Parade
Cup Of Coffee
The Face
Off Me
She’s My Lady
—-
Don’t Want To Be A Star
Bullet
Song 2
Bastard Song
Crédit photos : Virginie Schmidt