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SLAM DUNK FESTIVAL FRANCE 2024 (22/06/24)

Le pendant français du festival britannique Slam Dunk Festival a remis les pieds à Lyon pour une deuxième édition à la Halle Tony Garnier. Après le succès de l’édition 2023 avec The Offspring en tête d’affiche, il était naturel que la fête de la musique alternative revienne dans la cité des Gones. Pas moins de huit groupes sont programmés pour ce Slam Dunk Festival France 2024, avec en point d’orgue Sum 41, pour sa tournée d’adieu.

NOT SCIENTISTS – Quinze heures, début des hostilités. Les premiers à se lancer sont les locaux de la journée, le groupe étant originaire de Lyon. Le public est encore épars, mais dès les premières notes, il en prend plein les oreilles. Dans leur style punk/rock progressif, les Lyonnais mettent d’emblée tout le monde d’accord. “Push” et “Perfect World” rameutent la foule et offrent un échauffement bienvenu. On notera aussi une belle communication avec le public de la part du groupe, qui partagera le chant sur plusieurs morceaux. Trente minutes de show qui paraissent bien courtes tant l’entrée en matière du festival était jouissive. Après un dernier “Leave Stickers On Our Graves”, Not Scientists peut laisser sa place avec le sentiment du devoir accompli.

HOLDING ABSENCE – Les Gallois arrivent dans une Halle Tony Garnier qui commence doucement mais sûrement à se remplir. Autant le dire tout de suite, le groupe est une belle découverte pour un grand nombre de spectateurs. D’abord calme, les headbangs commencent pendant le premier titre “Like A Shadow”, et les quelques retardataires restés aux nombreux bars affluent devant la scène. Le chant de Lucas Woodland fait des merveilles. Alternant entre une voix claire et des hurlements de souffrance, l’ensemble retranscrit bien le son metalcore/prog du quintette. Là encore, les trente minutes accordées paraissent bien trop courtes. La conclusion “Afterlife” offrira même les premiers slams de quelques spectateurs.

ATREYU – C’est au tour des Californiens d’entrer en piste. Avec en intro “Sandstorm” de Darude, les cinq pensionnaires du comté d’Orange se mettent le public dans la poche sans même jouer une note. Ce dernier, chauffé à blanc, se déchaîne d’emblée sur “Drowning”. En cette fin d’après-midi, l’ambiance monte d’un cran. Le style metalcore ravit l’audience, qui le rend bien au groupe. Pogo et moshpits sont au rendez-vous. Kyle Rosa dédicacera même une chanson à la peluche qui lui a été offerte par une spectatrice. De “Right Side Of The Bed”, “Ex’s And Oh’s” à “Gone”, le scream viscéral du chanteur fait un tabac. On notera aussi un moment humoristique pendant lequel ce dernier s’amuse avec une tour de gobelets offerte par l’assemblée. Dépassant allègrement le mètre, le frontman arrivera à jouer quelques notes en la maintenant à bout de bras, à la grande joie de l’audience. Le final “Blow”, un peu plus dansant, conclura magnifiquement le set d’Atreyu, et une belle complicité entre le groupe et son auditoire.

CHUNK! NO, CAPTAIN CHUNK! – Après un léger contretemps technique, les Parisiens arrivent sur la scène de Tony Garnier. Le frontman Bertrand Poncet a, entre-temps, bien tenu la baraque, en discutant avec le public, non sans humour. Ce dernier raconte la joie du groupe de se produire pour la première fois dans la mythique salle lyonnaise. L’ouverture “Bitter” et “Playing Dead” met de suite les choses au clair. La bande a soif de scène, et les spectateurs le ressentent. Une énergie communicative se dégage du groupe et elle est bien rendue par les fans. L’influence blink-182, Sum 41 voire While She Sleeps est parfaite pour ce Slam Dunk. La dualité douceur/scream de Chunk! No, Captain Chunk!, si particulière, est un régal. Encore une fois, quelques pogos et moshpits agrémentent le show, notamment sur “The Other Line” et bien sûr sur la reprise de Smash Mouth “All Star”. Parfaits de bout en bout, les Franciliens quittent la scène avec “Haters Gonna Hate” et “In Friends We Trust”, un bel adage qui colle bien à l’esprit du festival.

UNDEROATH – 18h35, l’heure de l’apéro avec les Floridiens parfois identifiés comme rock chrétien. Après une entrée en fanfare sur “Take A Breath” qui porte mal son nom pour le coup, et “Writing On The Walls”, le côté christique ne se fait pas du tout ressentir. Si ce n’est sur le côté grand-messe du metalcore, véritable fil rouge de la journée jusque-là. Même avec “Hallelujah”, qui démontre la maîtrise de la formation en alliant parfaitement électro et metal pur. Un bon pasteur, Spencer Chamberlain communique régulièrement avec son public et l’incite à chanter avec lui sur les titres. Sur “In Regards To Myself” ou encore “Reinventing Your Exit”, ce dernier a clairement de quoi s’égosiller. Les quarante minutes allouées à la bande ont été parfaitement rentabilisées. Le public, presque au complet, est encore une fois réceptif aux sons qui lui sont proposés. “Damn Excuses” et “A Boy Brushed Red Living In Black And White” viennent enfoncer le clou et clôturer le set des Américains de bien belle manière.

PALAYE ROYALE – Après cinq groupes de qualité, collant parfaitement à l’esprit Slam Dunk, arrivent les trublions qui se qualifient de rock de mode. Et de mode, il en sera question tant le style vestimentaire et de maquillage fait la part belle aux styles glam rock et punk londonien des années 80/90. Mais assez parlé chiffons. Dès son entrée sur scène sur “Little Bastards”, la claque est prise. Bien que ses sonorités soient plus calmes et maîtrisées que celle des groupes précédents, Palaye Royale fait son effet sur les spectateurs. Plus pop, plus électro mais avec une production aux petits oignons, la Halle Tony Garnier est conquise. Enchaînant les hits tels que “No Love In L.A.” (ils en auront eu à Lyon), “Lonely” ou “Just My Type”, le fringant quintette assure le show avec une maîtrise saisissante. Le chanteur Remington Leith s’offre même une petite incursion dans le public sur un bateau gonflable. Ça fait toujours son petit effet. “Mr. Doctor Man” fera office d’au revoir, sur un style plus punk, qui attisera d’autant plus l’impatience de l’audience pour le main event de la journée.

THE INTERRUPTERS – Un samedi de juin, à la Halle Tony Garnier, quasiment une personne sur deux portait le T-shirt de Sum 41 et de The Interrupters. La notoriété de la bande n’est pas à démontrer tant les spectateurs semblaient acquis à la cause des Californiens même avant leur arrivée sur scène. Et d’emblée “Gave You Everything” pose les bases d’un set qui va transcender la foule. Le style alliant punk et ska fonctionne du tonnerre. Il n’y a aucun moment de blanc durant les trois quarts d’heure du concert rondement mené. La voix si reconnaissable d’Aimee Allen est un modèle du genre. Infatigable, elle met ses fidèles à genoux, notamment sur les tubes “On A Turntable”, “Raised By Wolves” et “Take Back The Power”. Ces derniers prennent tout leur sens en live. Les clapping et autres chants de l’assistance en témoignent. Une belle communion public/groupe qui se conclura avec “She’s Kerosene”, dernière déflagration punk avant l’arrivée d’un groupe mythique pour une génération d’ex-ados. The Interrupters aura fait plus que d’échauffer les spectateurs. Ils leur auront offert un vrai moment de musique sincère.

SUM 41 – Sur l’intro “TNT” d’AC/DC, le moment tant attendu arrive enfin. La salle lyonnaise fait salle comble, essentiellement constituée de trentenaires dont l’adolescence a été bercée par les mythiques Canadiens. Arrivant sur “Motivation”, la bande met le feu d’entrée. Deryck Whibley fait montre d’une énergie débordante et, c’est à noter, son chant a retrouvé son niveau d’antan. Les hits s’enchaînent : “The Hell Song”, “Over My Head” et “No Reason” représentent un début de set parfait. Le public est déchaîné. Circle pits, pogos et slams se succèdent tout au long du concert. Ce dernier est un vrai best of du groupe, regroupant tous ses albums. Un melting-pot parfait. Les récents “Landmines” et “Dopamine” se suivent idéalement entre “Some Say” ou “We’re All To Blame”.

L’une des forces de Sum 41 est de conjuguer plusieurs styles, allant du punk au metal, et parfois sur du rock plus doux voire romantique. Preuve en est faite avec la succession de “Walking Disaster” et “With Me”. Un milieu de show tout en douceur, agrémenté des flashs des smartphones du public du meilleur effet. Et oui, les briquets c’est fini.

Le show repart de plus belle avec le classique “Makes No Difference” et un medley de “My Direction”, “No Brains” et “All Messed Up”. L’énergie des Canadiens est folle. Deryck ne cesse d’haranguer la foule qui le lui rend bien. Plus de confettis et autres effets pyrotechniques viennent même agrémenter le tout. Le point d’orgue de ces une heure trente arrive avec le trio “Fat Lip”, “In Too Deep” et “Still Waiting”. Le second nommé, véritable hymne d’une génération née début 90, est le climax de la journée. Le public et le groupe se lâchant complètement, comme vingt ans auparavant, à la sortie du titre.

Et comme Sum 41 sont des petits farceurs, ils se permettent même un rappel inattendu, sur “Summer”, pourtant très peu présent lors de leurs concerts.

Pour une tournée d’adieu, c’est une totale réussite. Les Canadiens ont de quoi être fiers, et partiront par la très grande porte. Les fans, bien que tristes, en garderont à coup sûr un magnifique souvenir.

La seconde édition se conclut donc sur un show magnifique et rempli d’émotions. Voir un groupe tel que Sum 41 aura été un vrai bonheur pour beaucoup de fans. Force est de constater que pour une deuxième année, le festival semble parfaitement rôdé. Tant au niveau des groupes que des infrastructures, c’est un quasi sans faute. Petit bémol cependant quant au temps accordé aux premiers groupes. Trente minutes étant vraiment peu. Peut-être faudrait-il prévoir la chose sur deux jours, ou réduire le nombre de ces derniers. Tous auraient mérité au moins le double de temps. Mais ne faisons pas la fine bouche. Ce Slam Dunk Festival France 2024 était une réussite de bout en bout. Espérons une troisième édition en 2025 !

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Thomas Schneider
Né en 91, fan de rock et de musique depuis toujours. Au fil des années, cette dernière est devenue une véritable passion.