Les tournées communes se font de plus en plus nombreuses depuis quelque temps. Cette fois-ci, ce sont les Anglais de Don Broco et les Américains de Sleeping With Sirens qui se sont alliés pour une tournée européenne se terminant à Paris. Une association surprenante de prime abord mais qui a fonctionné puisque la date est sold out depuis quelques semaines. Retour sur une affiche aussi éclectique qu’efficace, dans la très jolie salle qu’est le Cabaret Sauvage.
Australian groove
OCEAN GROVE se produit ce soir pour la deuxième fois à Paris en moins de quatre mois. Et cela tombe bien car c’est la première partie idéale pour ce soir ! En neuf chansons, les Australiens chauffent la salle et préparent le terrain pour les deux groupes suivants. Le public est un peu timide au début mais la prestance et le charisme du chanteur incitent les fans à bouger. C’est visiblement une bonne découverte pour les personnes qui ne connaissaient pas encore Ocean Grove et un plaisir retrouvé pour les autres !
Un concentré d’endorphines
Quatre ans se sont écoulés depuis le dernier passage de DON BROCO à Paris. Il n’est donc pas surprenant de voir le Cabaret Sauvage s’embraser dès les premières notes de “Bruce Willis” ni d’entendre toute la foule reprendre les “Yippee ki yay motherfucker” ni même de voir un moshpit se former tout de suite. La température grimpe très vite et ne redescendra pas avant la fin du set. Les Anglais jouent tous leurs titres les plus puissants, pour le plus grand bonheur de la fosse qui ne cesse de bouger. Rob Damiani dira d’ailleurs après “Pretty” que c’est le pit le plus fou qu’il ait vu de toute la tournée !
Deux moments de répit nous sont offerts pendant “Endorphins” et la très belle “Anaheim”, durant laquelle des fans forment plusieurs files, puis s’assoient et se mettent à ramer en rythme. Devant une telle énergie, le chanteur reprend la parole pour dire que c’est le soir où il a préféré jouer “Fingernails”. Après tant de compliments, l’intensité monte encore d’un cran pour finir ce set beaucoup trop court en apothéose. Les désormais classiques “Everybody” et “T-shirt Song” mettent tout le monde en transe. Les T-shirts tournent dans les airs, l’ambiance est vraiment bon enfant et semble ravir le quatuor qui promet de ne pas attendre quatre ans pour revenir.
Emo’s not dead
Difficile de passer après le bulldozer Don Broco. Et pourtant, plus de dix ans après leurs débuts, les Américains de SLEEPING WITH SIRENS peuvent toujours compter sur la fidélité de leurs fans. Et quelle meilleure manière de les remercier que de jouer un condensé de leur discographie ? Cinq morceaux issus du dernier album How It Feels To Be Lost sorti en 2019 sont joués, mais également des plus anciens. À entendre les cris qui retentissent dès les premiers accords de “Kick Me”, “Do It Now Remember It Later” ou encore “Better Off Dead”, il ne fait aucun doute que la venue du quatuor était plus qu’attendue. L’ambiance est un peu différente de celle pendant Don Broco mais tous les spectateurs semblent s’amuser à reprendre les paroles qui ont bercé leur adolescence. Il fait d’ailleurs tellement chaud que le chanteur Kellin Quinn distribue des bouteilles d’eau aux premiers rangs.
Mais le plus beau moment de communion entre la formation et ses fans, c’est quand les chansons “Scene Five: With Ears To see, And Eyes To Hear” et la reprise de Goo Goo Dolls “Iris” sont jouées en acoustique. Le leader remercie longuement toutes les personnes ayant fait le déplacement ce soir et enchaîne avec LE tube de Sleeping With Sirens : “If I’m James Dean, you’re Audrey Hepburn”. Le set touche déjà à sa fin et un dernier titre est joué. Mais pas des moindres puisqu’il s’agit du classique “If You Can’t Hang”. Tout le Cabaret Sauvage chante en chœur les paroles “If you can’t hang then, here’s the door, baby“. It wasn’t just a phase.
Encore une belle soirée pour les emo kids ! Avec un regret tout de même, que Don Broco n’ait pas joué en headline étant donné le raz-de-marée que fut la prestation des Britanniques.