Pour le dernier concert de sa tournée, le groupe norvégien Sløtface avait choisi La Boule Noire de Paris ce vendredi 27 octobre. Un set mitigé pour lequel peu de monde s’était déplacé. Mais le prometteur groupe français MNNQNS a assuré une première partie pop rock et sauvage !
Lorsque MNNQNS monte sur scène, La Boule Noire est presque vide. Seules quelques vingt personnes s’approchent de la scène mais parmi elles, des fans de la première heure. Le quatuor masculin venu de Rouen a vu son line up changer moult fois depuis la formation du groupe à Cardiff (Pays de Galles) en 2013. Seul Adrian, le chanteur et guitariste est présent depuis le début. Et l’actuel line up est âgé d’à peine six mois.
Pendant près d’une demi-heure, les jeunes garçons aux look 70’s interprètent les morceaux travaillés de leur premier EP, “Capital” (2016). Chacun est investi, le chanteur, tout comme le bassiste, le batteur et le guitariste à la sangle flanquée de l’inscription “Beatles Abbey Road”. Les morceaux sont variés et sexy. Adrian assure le show et adopte des attitudes scéniques maîtrisées. Le pied de micro se fait maltraiter, pour le plus grand bonheur d’une Boule Noire séduite. MNNQNS semble taillé pour la scène; à suivre de près !
La petite salle parisienne se remplit un petit peu pour le concert des Norvégiens mais reste globalement bien plus vide que d’habitude. Dommage pour SLØTFACE, ce sera son dernier concert à Paris cette année !
Le quatuor punk nous avait habitués à des concerts endiablés d’où personne ne ressort le T-shirt sec; Haley Shea se jetant dans le public ou venant au moins chanter au milieu de ses fans. Rien de tout cela ce soir. S’ils chantent et jouent toujours avec passion et que leur musique sonne toujours aussi bien en live, les membres de Sløtface reste bien sagement à leur place, excepté le bassiste, Lasse Lokøy, qui sautera sur la batterie d’Halvard Skeie Wiencke pendant “Slumber”.
Haley Shea donne pourtant de la voix dans son micro doré et interprète chaque morceau avec passion. Mais La Boule Noire est bien sage ce soir. La chanteuse encourage plusieurs fois l’assemblée à danser et à se lâcher. Seules quatre ou cinq personnes répondent à son appel et pogottent joyeusement pendant tout le reste du concert. Un comportement passif qui a peut-être agacé la formation qui n’a pas vu là la nécessité de pousser la folie plus loin. Ou peut-être que les Norvégiens étaient tout simplement fatigués de leur tournée de six semaines. Sløtface jouera moins d’une heure et sans rappel.
Malgré ces points négatifs, Sløtface reste ce groupe confidentiel doué pour créer des titres rythmés, engagés et dansants. Haley Shea sautille en permanence sur scène, indéniablement habité par sa musique et pleine d’énergie, notamment sur la très entraînante “Nancy Drew”. Les autres musiciens ne sont pas en reste : le batteur assure dans l’ombre tandis que le bassiste et le guitariste torturent leurs cordes.
Côté setlist, presque toutes les compositions du premier album “Try Not To Freak Out” (2017) sont jouées, ainsi que les classiques “Empire Records” et “Bright Lights”. Parmi les nouvelles chansons, on remarque la plutôt drôle “Pitted”, la très réussie “Sun Bleached” mais surtout “Magazine” qui sonne comme un coup de gueule contre les diktats de minceur des magazines féminins. La formation est pratiquement plongée dans le noir quand les premières notes de “Slumber”, “la plus calme” selon le groupe, retentissent. Un mélange parfait de nostalgie et de douceur.
Belle découverte du côté de MNNQNS, petite déception avec Sløtface, qui n’a certes pas baissé en qualité, mais dont on attendait un concert un peu plus fou. Dommage qu’aussi peu de personnes se soient déplacées.
Setlist :
Magazine
Pools
Bright Lights
Pitted
Galaxies
Night Guilt
Sun Bleached
Spong State
Try
Empire Records
Slumber
Nancy Drew
Backyard