Annoncé depuis quelques mois, ce co-headline 100% américain avait tout pour plaire. Malheureusement, la soirée à laquelle nous avons assisté, fut décevante. Quelques explications sont, ainsi, nécessaires.
Alors que le concert approchait, une étrange nouvelle tomba : BREED77, le groupe anglais prévu en ouverture de cette soirée, annule sa participation. Premier couac, car ces anglais semblent plutôt prometteur, mais nous n’aurons pas eu la chance de les voir se produire au Trabendo.
N’étant pas remplacé numériquement par une autre formation, l’affiche se résume donc aux deux groupes US. Alors que les portes ouvrent sur le tard, ce n’est clairement pas la foule des grands soirs qui va enflammer le Trabendo. Ne faisons pas la fine bouche, la majorité des personnes présentes sont venues voir FOZZY. Pourquoi donc ? Et bien, si vous ne le saviez pas, en raison de son frontman. En effet, le chanteur n’est autre que Chris Jericho, superstar de la WWE. Accompagné d’ex-Stuck Mojo, dont l’excellent guitariste Rich Ward, la formation a su s’imposer au fil des années, lorsque Jericho n’était pas sur le ring. Avec la sortie de leur nouvel album “Sin And Bones”, l’été dernier, c’est une nouvelle étape pour le groupe, qui a récemment signé chez Century Media Records. Malgré diverses réactions à son égard, cette nouvelle réalisation studio est plutôt bien réussie. Il sera d’ailleurs mis en avant lors de leur set, d’une heure environ. Lancé sur “Have A Drink On Me” d’AC/DC, c’est avec “Spider In My Mouth” que le combo va débuter. Bien que peu rempli, l’ambiance fut bonne durant leur passage, avec une très belle complicité entre le groupe et les fans présents. “Sandpaper” suit, ainsi que la reprise de “Eat The Rich” de Krokus (qui va faire, prochainement, son retour dans les bacs !), qui rythmeront parfaitement le déroulement de la soirée. “Pray For Blood” fera la part belle à l’album précédent “Chasing The Grail”, sorti en 2010. Côté musical, rien à redire, la prestation est bonne et énergique ! Le seul petit accroc sera la voix de Jericho. Plutôt aigue à la base, il sera notable que certains passages lui sont encore difficiles, mais Y2J n’en sort très bien, on sent une progression de ce côté-là. “She’s My Addiction” suivi de “God Pounds His Nails” se révéleront efficaces. “To Kill A Stranger” tiré du second opus “Happenstance” fera son apparition, avant que la formation ne termine sur “Sin And Bones”, “Enemy” et finalement “Blood Happens”. La bonne ambiance et l’énergie déployée sur scène par le groupe sont donc les points positifs de cette première partie de soirée.
Alors que les techniciens se démènent sur scène, c’est avec stupeur qu’il sera possible de voir quelques dizaines de personnes quitter les lieux… Le pit n’était déjà pas bien fourni lors de Fozzy, qu’en sera-t-il pour le second groupe ? Quatuor américain originaire de Chicago et sujet à de nombreuses modifications de son lineup, SOIL a tout de même vendu plus d’un million d’albums depuis ses débuts. La formation se compose d’Adam Zadel, Tim King, Ryan McCombs et de Jon Wysocki; qui fut remplacé par Mitch Gable, à la batterie, pour cette partie de la tournée. Bien que la salle soit encore plus vide que durant Fozzy, les fans restants semblent bien connaitre le groupe. Bien qu’un peu éméché, le chanteur Ryan McCombs assure ses parties avec maitrise, tout comme les trois autres musiciens. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour constater que Ryan est fan de Black Label Society, en raison de son tatouage SDMF sur le bras, mais également de sa petite ressemblance visuelle avec Zakk Wylde, bref, passons. Le set devait, à l’origine, durer un peu plus d’une heure. Le groupe débute sur “Breaking Me Down”, suivi de “Pride”. Articulé autour d’un gros son heavy, c’est typiquement du hard heavy US que propose la formation sur scène. Malheureusement, avec si peu de monde au Trabendo, la performance en prendra un coup. Le chanteur, bien qu’un peu alcoolisé, fait face à une venue peu fournie… On sentira une certaine déception, le groupe n’étant pas au top, disons cela ainsi. Quelques irréductibles connaissent toutes les chansons jouées et apportent un brin de dynamisme, mais il n’y aura rien à faire… Cette impression de vide est omniprésente et cela fait plutôt mal au cœur de voir un groupe se démener pour si peu. McCombs se faufilera et viendra chanter toute une chanson dans la fosse, autour de la petite centaine de fans, créant une belle proximité quasi intimiste à notre encontre. Les minutes défilent, les titres également, l’heure est venue et c’est l’inévitable hit “Halo” qui achèvera la soirée.
Soil n’aura même pas joué une heure, le set étant sans doute raccourci pour X raisons, et nous n’aurons donc pas le droit au rappel, qui n’est autre qu’une reprise de “Black Betty” de Ram Jam, dommage… A n’en pas douter, la plupart de l’audience était venue pour voir Fozzy et son frontman. Il n’est tout de même pas très chic de quitter les lieux sans avoir vu le second groupe. Fozzy aura mieux plu que Soil; finalement, nous pouvons également s’interroger sur le choix d’une salle telle que le Trabendo, à défaut d’une plus petite salle; les aléas du rock’n’roll…
Setlist Fozzy :
Spider In My Mouth
Sandpaper
Eat The Rich
Pray For Blood
Inside My Head
She’s My Addiction
God Pounds His Nails
To Kill A Stranger
Sin And Bones
Enemy
Blood Happens
Setlist (prévue) de Soil :
Breaking Me Down
Pride
Need To Feel
Redefine
37 Stitches
My Own
The One
My Time
Inside
Unreal
Halo
Crédit photos : Baptiste Fernandez