Après le Hellfest, c’est dans l’est de la France que nous avions rendez-vous pour assister à un autre festival de metal, le Sonisphere, qui s’est tenu pour la première fois sur notre territoire les 8 et 9 juillet au Snowhall Parc. A l’affiche, Slipknot et le Big 4 (Metallica, Anthrax, Slayer, Megadeth) parmi tant d’autres !
Nous arrivons sur le site aux alentours de 11h30, et beaucoup de festivaliers sont déjà devant les portes en train d’attendre l’ouverture. Nous nous rendons à l’entrée “médias” pour récupérer nos accréditations et découvrir le point presse et le carré VIP, qui sont très bien aménagés pour l’occasion. Nous nous retrouvons plus tard au cœur du festival : les deux scènes (Apollo et Saturn) se font face, la fosse de la scène principale (Apollo) est séparée par une barrière horizontale, qui permet d’éviter les “grosses” compressions pour les premiers rangs de la fosse “VIP” conçue pour 3000 personnes maximum. Cette dernière n’était d’ailleurs pas du tout “VIP” puisqu’il suffisait d’arriver parmi les premiers pour y avoir accès.
RISE TO REMAIN inaugure ce premier Sonisphere français sur la Saturn stage. Le son n’est pas mauvais. On ressent une hargne dans la voix de Dickinson junior. Le groupe est plutôt en forme, nous offrant un set de 30 minutes, carré, mais néanmoins, le public ne semble pas très réceptif.
Nous passons à l’Apollo qui voit les français de BUKOWSKI débarquer, et nous offrent une toute autre ambiance avec les premiers mouvements de foule. Il faut dire que la tâche n’est pas si simple pour le groupe, puisque c’est sur la plus grande scène que les premiers français ont joué. Cependant, ils ont réussi avec brio à convaincre le public présent à coups de riffs ravageurs. Les membres nous transmettent l’envie de bouger, à l’image du bassiste, Julien, qui n’hésite pas à mettre l’ambiance et à nous demander de montrer qu’on en a “dans le pantalon”, mais c’est le formation qui a montré qu’elle en avait. Un grand merci donc à Mathieu, Nico et Julien qui nous ont offert du bon son pendant leur set et qui ont montré que le rock français est bien représenté.
On retourne sur la Saturn stage pour le power metal de SYMFONIA. On écoute, mais on n’a pas vraiment accroché même si le son n’était pas mauvais et que les musiciens jouaient plutôt justes.
De retour sur la scène principale avec un groupe qui divise surement beaucoup de personnes : BRING ME THE HORIZON. Pour ne rien vous cacher, après leur dernier passage à Paris qui est vraiment à oublier, on appréhendait beaucoup ce set. En cette journée ensoleillée, Oli et ses camarades nous livrent un set furieux. Les musiciens jumpent, courent, headbangent, escaladent les structures de la scène, lancent des bravehearts. Oliver Sykes (chant) est en très très grande forme vocale. Les titres comme “Chelsea Smile”, “Fuck”, “It Never Ends” entre autres sont enchaînés de manière propre, frénétique ne laissant aucun répit au public. Si le passage des anglais au Bataclan en janvier dernier vous a déçu, sachez que leur prestation à Amnéville était juste époustouflante ! Que l’on soit fan ou non, Bring Me The Horizon nous a mis une vraie claque !
MASTODON succède à BMTH sur l’Apollo. Un son pas trop mauvais, un groupe en forme à l’image de son bassiste grimaçant et headbanguant. Mais aussi des guitaristes qui ne manqueront pas d’occuper toute la scène.
Autre formation française de la journée, GOJIRA sur la scène Saturn. Les basques nous livrent leur puissant metal en dix titres. Un son pas si parfait que cela, mais ça n’empêchera pas Joe Duplantier & Co de nous gratifier d’un “Backbone”, “Oroborus”, “Vacuity” où encore un “Ocean Planet”.
Le metal progressif de DREAM THEATER investit l’Apollo stage. Une démonstration technique de la part de Petrucci et sa bande, qui sera marquée par trois coupures de son.
AIRBOURNE livre un set fou, comme à son habitude. Les potards à fond, ils feront headbanguer la foule du Sonisphere pendant une bonne heure.
Nous arrivons enfin à la tête d’affiche du jour, les déjantés de Des Moines, SLIPKNOT. Plus d’un an après la disparition de leur bassiste Paul Gray, le gang remet les pieds dans l’hexagone pour nous offrir un show tout aussi émouvant que joyeux. L’intro “Iowa” suivi de “742617000027” retentit, les membres investissent la scène tels des marionnettes. Slipknot apparaît comme au bon vieux temps : combinaisons rouges et premiers masques à l’exception du frontman Corey Taylor. Les musiciens masqués enchaîneront leurs plus grands succès tel que “(sic)”, “Wait And Bleed”, “Before I Forget”, “The Blister Exist”, “Left Behind”, “Spit It Out” et son célèbre JumpDaFuckUp qui sera respecté par toute la fosse ! “Duality”, sera dédiée à Paul et pendant laquelle Sid (DJ) ira grimper sur la structure de la régie afin de slammer et rejoindre la scène. Ça repart avec “Surfacing”, “The Heretic Anthem”, “People=Shit”, ” Psychosocial”, mais aussi des titres comme “Purity”, “Only One”, “Libertade”, “Pulse Of The Maggots” où encore “Eyeless”. Comme le dira Corey, “Nous avons perdu un ami, un frère, mais ce n’est pas une nuit pour la négativité, c’est une nuit de positivité. C’est une célébration.” On sentait néanmoins une ambiance assez émouvante après ce discours poignant du chanteur qui n’aura pas manqué de “checker” le mannequin de Paul en montant sur scène. Joey (batterie) le prendra même dans ses bras pendant de longues minutes en fin de concert. Le show est doté d’effets pyrotechniques, qui ne feront que nous donner encore plus chaud. Joey Jordison nous gratifiera d’un solo sur sa batterie en mouvement, Shawn (percussions), Chris (percussions) et Sid ne manqueront pas de “jouer” avec la sécurité en descendant un bon nombre de fois au niveau des festivaliers. Les américains sont en forme, heureux d’être là et veulent nous le faire savoir. Nous avons donc eu droit à 1h30 de show intense qui se clôturera par “‘Til We Die” en outro, laissant les festivaliers épuisés retourner se reposer avant d’attaquer une nouvelle journée sur le festival !
Une première journée qui s’achève d’une fort belle manière, malgré le gros point noir des navettes qui ont été annulées, obligeant ainsi des centaines de festivaliers à parcourir à pied les quelques kilomètres séparant le camping Walygator et le site du festival.
Crédit photos : Jennifer Wagner