En concert le 19 avril 2023 dans la superbe salle de La Seine Musicale, l’ancien guitariste de Genesis Steve Hackett reprend l’album Foxtrot en tournée. Récit d’une soirée riche en guitare et en souvenirs vifs de Genesis.
Le guitariste, qui a appartenu à la formation britannique dans les années 1970 (jusqu’en 1977), est en concert à La Seine Musicale en ce 19 avril. La dernière date de Hackett avait lieu à la Salle Pleyel. Upgrade donc, même si la salle mettra du temps à se remplir avant le début du concert. Parlons donc de la structure de ce show : un début à 20h pour environ cinquante-cinq minutes de show; un entracte d’une vingtaine de minutes, et un deuxième set d’une heure et demi environ. Les aficionados de l’artiste seront donc servis par un set de près de deux heures trente !
Entouré d’une solide équipe de musiciens de très grande qualité (qu’Hackett présentera d’ailleurs rapidement dans la soirée), le groupe s’installe à 20h tapantes sur la scène dépouillée de La Seine Musicale. Pas de grand écran ou de backdrop : juste un jeu de lumières variés qui mettra en valeur les musiciens tout au long de la soirée.
Pour ceux qui ont déjà vu l’artiste sur scène, ce ne sera pas surprenant : Steve Hackett ne fait pas preuve d’exubérance tant il est concentré sur sa guitare. Il prend malgré tout le temps, et régulièrement, de parler à son public dans un français plus ou moins aléatoire. Le geste est agréable et plaisant, et lance quelques rires dans le public plutôt endormi. Il faut dire que la première partie du set semble peu convaincre les fans présents ce soir, puisqu’il s’agit des compositions de l’artiste (et non celles de Genesis, qui seront jouées dans un deuxième temps).
Reprenant globalement la setlist du dernier concert de la Salle Pleyel, on prend plaisir à entendre “Shadow Of The Hierophant” ou “The Devil’s Cathedral”, deux titres particulièrement recherchés et travaillés. L’auditoire reste dans l’expectative et s’anime assez peu sur les autres compositions. Il faut dire aussi que cette partie peut sembler longuette. Ce sont des morceaux quasiment instrumentaux et pour certains très longs, et toutes les personnes présentes ce soir ne sont pas forcément rentrés dans l’univers assez austère de l’artiste.
Deux salles, deux ambiances
Après cette première partie achevée, et l’entracte d’une vingtaine de minutes clôturée, le noir se fait de nouveau dans la salle. Cette fois-ci on ressent un peu plus d’animation et d’anticipation dans l’audience. Le plaisir de pouvoir entendre les titres de Genesis se fait plus palpable, et le groupe est accueilli très chaleureusement.
Saluons l’arrivée de Nad Sylvan, sorte d’hybride entre Dracula et un Alice Cooper blond, chanteur errant par instants sur scène et prêtant sa voix aux morceaux de Genesis. Avec un timbre proche de celui de Peter Gabriel, il incarne parfaitement les morceaux du groupe, y ajoutant une dimension gothique particulièrement intéressante.
La formation va donc dérouler les morceaux de Foxtrot, comme indiqué dès le début de la soirée. La salle s’anime un peu plus et semble apprécier de pouvoir redécouvrir les morceaux de l’album de 1972. Les non fans risquent de nouveau de trouver le temps assez long malgré les titres un peu plus rythmés : “Get ’em Out By Friday”, “Horizons”, et l’immanquable “Supper’s Ready” achèveront de chauffer la salle et de faire des applaudissements très nourris après chaque chanson. Il n’empêche que le spectacle peut être réservé aux vrais fans du groupe, tant les constructions complexes et parfois rébarbatives des plus anciens titres peuvent faire naître l’ennui.
Entre les derniers titres “Firth Of Fifth” et “Los Endos”, nous sommes gratifiés d’un solo de batterie. Étrange placement dans un set que ce solo, mais c’est un vrai plaisir de noter la dextérité du batteur.
Un concert qui aura su animer les plus fans du groupe, mais qui pourra avoir ennuyé les moins connaisseurs de Genesis ou de Steve Hackett. A réserver à un public averti.
