Reports

STEVE VAI @ Olympia (19/11/12)

Après Joe Satriani avec Chickenfoot en tout début d’année, c’est au tour d’un autre guitar hero d’investir Paris et sa mythique salle de l’Olympia. Avec la sortie de son nouvel album, “The Story Of Light”, paru en août, l’envie de voir ce virtuose de la guitare fut naturelle, le rendez-vous été donc pris !

Beaucoup de monde était présent aux abords du Boulevard des Capucines, l’ouverture tardive des portes aura donc permis à beaucoup d’arriver en avance et ainsi de ne manquer aucunement Steve Vai. Concernant la première partie, les informations étaient assez confuses, l’identité du groupe/individu fut finalement dévoilée par la salle, quelques minutes avant le début de son court set. Ainsi, c’est DAVE WEINER, qui monte rejoint la scène quelques minutes après que 20h ait sonné. Mais qui est donc ce Dave ? Il s’agit, tout simplement, du guitariste qui officie aux cotés de Steve Vai, depuis plus d’une dizaine d’années maintenant. Jouant à peine un quart d’heure, Dave reprendra quelques unes de ses compositions, dont l’album était proposé au stand merch. Deployant sa majestueuse technique, ses quelques minutes en sa compagnie auront plutôt été appréciées par le public, qui a grandement joué le jeu, encourageant et tapant dans les mains, rythmant ainsi sa musique. Court, mais plaisant, très agréable même ! Mais place à la suite, pour ce qui sera un show extraordinaire.

 


Alors que tout est prêt sur scène, ce petit “entracte” sera la seule pause avant…longtemps ! Le backdrop reprend la pochette du dernier opus, avec une light incrustée dans l’œil de celui-ci. L’effet sera d’ailleurs plutôt intéressant tout au long du show. En effet, tel l’œil de “Big Brother”, il ne cessera de suivre STEVE VAI, dans ses moindres faits et gestes. Environ 20h40, l’Olympia tombe dans l’obscurité et c’est à partir de là que la magie va opérer. Les jeux de lumières imposants vont d’emblée occuper une grande importance dans la mise en scène du concert. Malgré une sobriété scénique, les lights vont clairement être un atout de taille pour embellir la musique sortante des divers amplis. Pas vraiment d’introduction, c’est avec “Racing The World” que Steve Vai et ses musiciens vont faire leur apparition sur scène. Nul besoin de dire que l’italien d’origine va de suite étaler son talent, à nous rendre jaloux ! Accompagné d’un bassiste, d’un batteur, de Dave Weiner justement mais également d’une harpiste, qui s’occupera également des synthés; évidemment, chacun de ses musiciens excellent dans leur domaine. On ne peut que saluer leurs prestations tellement jouer des concerts quasi instrumentaux est une tache excessivement difficile. Il sera assez difficile de traiter de chacun des morceaux du concert, car la setlist dépasse la vingtaine de titres. Autant vous dire que les soli ont sonné par dizaines et dizaines ! Steve prendra un malin plaisir à communiquer avec l’audience, lors de ses quelques discours introductifs ou présentatifs. Comme il va si bien le préciser, le cadre du concert est en effet sublime, et c’est un très bon Steve Vai qui va nous éblouir tant par son talent musical que par ses mots, parfois remplis d’humour potache. L’enchainement “Tender Surrender”/”Gravity Storm” démontre une nouvelle fois que l’univers de Vai est dantesque. Les différents styles musicaux coexistent et le rendu est d’une sublime beauté. Le cosmique “The Moon And I”, dont l’explication de Steve aura été longue de deux minutes, à tel point que beaucoup se sont perdus en cours de route. Mais pas de panique, les riffs alambiqués du maitre vont immédiatement enchanter l’Olympia. A cette occasion, Steve prendra également place au chant, dans un exercice assez peu commun dans sa longue carrière; en effet, Vai est plus connu pour ses soli que pour ses prestations vocales. Le public est captivé, l’aura dégagé par messire Vai hypnotise l’audience, un atout de plus à sa liste déjà bien fournie; comme ce sera le cas sur “Whispering A Prayer”. Quelques minutes plus tard, c’est Deborah, harpiste, qui effectuera une prestation solo avec son instrument si complexe à manier. Illuminé de leds, la harpe prend des airs de modernité.

 

 

Puis, comme il sera de coutume ces temps-ci, place à la session acoustique ! Durant cinq titres, c’est dans une ambiance un peu plus intimiste que nos musiciens vont s’installer et produire de magnifiques sonorités. Parmi ces morceaux figurent “Sisters” et “Treasure Island”. C’est sur ce morceau là que le batteur, Jeremy Colson, débarquera sur scène avec “The Beast”, sa batterie portative, véritable batterie ambulante, digne d’un marching band des années 2000. Cette séquence verra les deux musiciens se donner la réplique, de façon loufoque tout en gardant cette pointe de sérieux. Le temps passe mais l’énergie est toujours très présente sur scène mais également dans les balcons et bien entendu dans le pit. Malgré le fait que la fatigue guète, le combo va nous sortir “The Ultra Zone” pour animer les débats, avec ce coté funky et speed à la fois. La parfaite occasion pour débouler sur scène dans une combinaison des plus folle, à l’image de la pochette de l’album “The Ultra Zone” justement. Tel un envahisseur de l’espace et muni de sa guitare-épée laser, Vai va ajouter du peps au show, avec ses diverses tenues, guitares et autres déclarations ironiques. Vint finalement l’instant “Build Me A Song”, où le groupe jouera un morceau entièrement improvisé à partir des suggestions de deux heureux élus. Bien entendu, les deux élus arborent deux pass VIP, donc l’effet de surprise est moindre… Quoiqu’il en soit, cette femme et cet homme vont se prêter au jeu, Steve va jouer sur les mots, ce qui déclenchera quelques rires généralisés. Cet exercice mettra en avant les immenses connaissances musicales de chacun, car tout se fera à l’oreille. De plus, Vai se prêtera à une explication pleine de technicité pour mettre en place cette “composition” : tout le monde sera largué ! Et que dire du résultat, sublime, excellent passage, feeling/impro/talent, tout y sera, hallucinant ! Et nous venons de franchir les deux heures et demie de concert ! “For The Love Of God” puis “Taurus Bulba” mettront fin à ce récital qui avoisine fièrement les trois heures de show !

 

Steve Vai et ses comparses rangent donc leurs instruments et viennent saluer le public. Durant de longues minutes, Paris va inonder le groupe d’applaudissement. Steve Vai remerciera l’audience du soir, ne revenant pas de l’accueil extraordinaire qui lui a été fait; l’émotion pouvait se lire sur son visage. Ainsi se termine ce chapitre, jusqu’au prochain concert Steven Siro Vai, qui aura côtoyé le légendaire Frank Zappa.

Setlist :

Racing The World
Velorum
Building The Church
Tender Surrender
Gravity Storm
Daves Solo
Answers
Weeping China Doll
The Moon And I
The Animal
Whispering A Prayer
The Audience Is Listening
Deborah Solo
—-
Rescue Me Or Bury Me
Sisters
Treasure Island
Salamanders In the Sun
Pusa Road
—-
Drum Solo
The Ultra Zone
Frank
Build Me A Song
For The Love Of God
Taurus Bulba