STEVEN WILSON @ Le Trianon (04/05/12)

Steven Wilson se produit ce soir au Trianon, la seconde fois à Paris après son passage il y a six mois également pour sa tournée “Grace For Drowning”. L’artiste est très connu en tant que leader du groupe Porcupine Tree, mais également pour ses autres projets tels que Blackfield, Bass Communion, IEM, ou encore pour ses collaborations en tant que producteur d’autres créations.

Ce soir il est à nouveau entouré de cinq musiciens de talent, à savoir Niko Tsonev (gui­tare), Nick Beggs (basse), Marco Minnemann (batterie), Adam Halz­man (cla­viers) et Théo Tra­vis (saxo­phone/cla­ri­nette/flûte/piano).

La première partie sera identique à celle du concert au Bataclan, quelques morceaux de l’album “Cenotaph”, nouvel album de Bass Communion, le tout sur bande et assaisonné de trois images fixes projetées qui se succèdent très lentement sur le rideau tendu devant la scène. Cette mise en bouche a pu paraître aride aux quelques membres du public déjà présent qui devront écouter cette musique experimentale debout, patiemment, pendant un peu plus de 40 minutes… Le drône, basé sur de longues plages musicale uniforme avec de faibles variations aura raison de certains auditeurs qui se coucheront à moitié sur les barrières ou finiront par s’asseoir sur le sol sur les côtés de la salle. C’est certes un pari risqué mais intéressant, excepté peut-être les soundchecks des instruments sur scène qui viennent perturber le principe même de nappes sonores et qui font se demander l’intérêt d’une telle démonstration si elle n’est même pas respecter jusqu’au bout…

Le concert commence enfin, le groupe se présentant sur scène toujours derrière le rideau sur lequel des les projections s’accélèrent. Eclairés en ombres chinoises, leurs silhouettes prennent un côté onirique qui colle parfaitement à l’univers de Steven Wilson et à sa musique. Les vidéos projetées sont plutôt sombres dans ce qu’elles représentent et toujours très inspirées, comme à chaque fois que Steven se produit sur scène, en solo ou en groupe. Alors que les musiciens nous accueillent avec “No Twilight Within The Court Of Sun”, la salle qui s’est remplie semble se réveiller et l’excitation est au rendez-vous. Lors de son entrée sur scène, Steven sera acclamé. Les titres s’enchaînent, les univers musicaux également, touchant au progressif, au free jazz et parfois au metal, le public vibre sur “Sectarian”, “Remainder The Black Dog” et “Raider II”. Point d’orgue de la soirée, toute l’audience frémit lors de “Harmony Korine”, en particulier sur le solo de batterie phénoménal. Tous les musiciens sont irréprochables, la musique emporte et fait voyager avec un Steven Wilson très investi aux commandes. Outre la mise au placard de son masque à gaz, nous aurons droit à deux nouveautés par rapport au concert précédent : “Insurgentes” et “Luminol” seront offert en live aux oreilles conquises d’un public sous le charme.

Un très beau concert qui malheureusement ne renouvelle pas assez l’univers de Steven Wilson, déjà bien connu par les fans et qui peine parfois à se renouveler. L’exécution était impeccable et le plaisir était tout de même là, mais l’intérêt d’un concert quasi identique dans la capitale à six mois d’intervalle peut se poser, surtout en pensant au tarif des places…

Setlist :

No Twilight within The Court Of The Sun
Index
Deform To Form A Star
Sectarian
Postcard
Remainder The Black Dog
Harmony Korine
Abandoner
Insurgentes
Luminol
No Part Of Me
Raider II
—-
Get All That You Deserve

Crédit photos : Virginie Schmidt