Débuté le 2 décembre dernier à Birmingham en Angleterre, la tournée de Stray From The Path fait escale dans une capitale ralentie par une grève affectant les transports en commun.
Expérimentations
LOATHE débute cette soirée à La Maroquinerie face à un public réduit à cause des perturbations. Peu importe la taille de l’auditoire, pour le groupe il est quand même question de tout donner ! Le metalcore expérimental du quintette a vu le jour à Liverpool et est mené d’une main de maître par Kadeem France (chant). La scénographie est soignée et le charisme de la formation saisissant.
Cette dernière a l’occasion de nous présenter son nouvel EP “Gored / New Faces In The Dark”, dévoilé en amont du prochain album qui, lui, sortira le 7 février prochain. Quelques jours avant cette date parisienne, les Britanniques ont dévoilé un nouveau single “Aggressive Evolution” également joué ce soir. Celui-ci prouve, une nouvelle fois, la volonté de la formation à vouloir repousser les limites du genre. Une nouvelle prestation remarquable pour un groupe qui, nous en sommes sûrs, n’a pas fini de faire parler de lui.
Direction l’Alabama
GIDEON prend place sur scène avec sous le bras son nouvel disque “Out Of Control”. Résolument plus heavy que ses prédécesseurs, il apporte un souffle de fraîcheur dans la discographie du quatuor. La voix et l’énergie de Daniel McWhorter en imposent, ajoutant une réelle dose d’agressivité aux riffs déjà assassins de ses comparses. Résolument inspiré par le hardcore très 90’s, Gideon affectionne les sing alongs et les gros breakdowns.
Le set regorge de pépites, dont l’ultra efficace “Champions” mais aussi “No Love/No One” et “Cursed”. Le groupe a également ce soir l’occasion de nous faire découvrir des extraits de son nouvel album. Tout d’abord : le très mélodique “TAKE ME”, mais aussi “SLEEP” et “STYLE”. Un chose est certaine, Gideon fait l’unanimité ! Les musiciens quittent la scène sous les acclamations d’un public conquis.
Renouveau musical
C’est au tour de THE DEVIL WEARS PRADA de prendre possession des lieux. Le groupe est un habitué des salles françaises et ne manque pas de faire savoir son amour pour le pays. Issus de la génération Warped Tour, les Américains ont une énergie et une aisance scénique qui ne tarissent pas. Et ce, malgré la setlist éclectique !
Le dernier disque “The Act” est à l’honneur. Le premier titre de la soirée, “Switchblade”, donne le ton ! Au milieu de choix très agressifs tels que “Danger:Wildman”, “Dead Throne” et Assistant To The Regional Manager” se glissent les plus mélodiques “Worldwide”, “Planet A” mais surtout “Chemical”. Le quartette semble vouloir s’orienter vers un son résolument plus rock. Ce renouveau est plus que pertinent à l’aube de ses quinze ans de carrière !
Feel the kickback
“Fortune Teller” résonne dans une Maroquinerie qui instantanément s’embrase. Les premiers pogos éclatent enfin, un certain chaos s’empare de la salle. Les paroles revendicatrices de STRAY FROM THE PATH sont immédiatement reprises à tue-tête par une assemblée déchainée. L’énergie monte d’un cran avec “The Opening Move”, servant d’introduction au très efficace “Outbreak”.
Les Américains sont connus pour leurs slogans sous forme de sing alongs, traduisant les valeurs de ces derniers. Drew York (chant) prend la parole pour justement évoquer la philosophie du groupe et expliquer leur politisation affirmée. En effet ici le sexisme, l’homophobie et le fascisme n’ont pas leur place. Stray From The Path et son auditoire nous le font savoir à grand coup de “nazi punks fuck off” durant l’emblématique “Goodnight Alt-Right”.
S’en suit “Kickback” extrait du dernier album en date, “Internal Atomics”, sur lequel Kadeem France de Loathe vient donner de la voix. Alors que le dantesque “D.I.E.P.I.G.” est toujours aussi efficace en live, une légère accalmie se profile pour “Beneath The Surface” que l’audience reprend en chœur. La relation qu’entretient le groupe avec son public est flagrante. Aux premiers rangs se logent les habitués qui ne manquent pas de solliciter Drew pour partager quelques lignes de leurs chansons préférées.
Pas de répit pour les New Yorkais dont l’énergie ne tarie à aucun instant. “Thinking like everyone else is not really thinking”, scande La Maroquinerie et c’est l’heure de “Ring Leader”. SFTP enchaîne avec “Badge & A Bullet” et c’est une nouvelle fois un chaos total qui s’empare de la salle. Les punk hardcoreux quittent les lieux quelques instants après une courte reprise du culte “Killing In The Name” de Rage Against The Machine. Pas le temps de reprendre notre souffle, le soirée se termine avec “First World Problem Child” dont l’efficacité n’est plus à démontrer.
Un sans faute
Entre stage dive, pogos, mosh, chant à tue-tête et escalade sur ses camarades, le désordre était à l’honneur ce soir. Stray From The Path s’inscrit comme une référence du genre et sa maîtrise de la scène n’est plus à prouver. Plus que jamais, ses valeurs et revendications semblent fédérer un public de tout âge désirant mêler son genre musical préféré à ses convictions. Les New Yorkais transforment l’essai avec leur nouveau disque “Internal Atomics” qui passe l’épreuve du live haut la main !