ReportsSlideshow

STUCK IN THE SOUND @ La Cigale (04/10/24)

“La meilleure Cigale qu’on ait jamais faite” : les mots de remerciement de José Réis Fontao donnent une bonne indication du type d’ambiance accueillie par la mythique salle parisienne en ce vendredi soir. Après avoir rempli le Point Éphémère et La Boule Noire en début d’année, l’indie rock électrique de Stuck In The Sound était de retour face à son public francilien pour prolonger la célébration de sa dernière pépite, l’hétéroclite 16 Dreams A Minute.

The Rodeo

Stuck In The Sound a invité l’électro pop sombre et sensuelle de Dorothée Hannequin, alias THE RODEO, pour introduire la soirée. Munie de sa guitare et accompagnée de Mathieu Geghre aux claviers et aux chœurs, la chanteuse déroule un chant piquant et théâtral sur un fond sonore aux colorations mystiques, combinant mélodies de piano cristallines et textures électroniques plus inquiétantes. La douceur de sa voix, parfois joliment maquillée d’harmonies, est mise au service d’une atmosphère flottante et menaçante, produisant un ensemble paradoxal et indéniablement intéressant. Malgré une audience assez dissipée, c’est devant une Cigale quasiment comble que The Rodeo a pu faire la promotion de son dernier album paru en 2023, Arlequine.

Stuck In The Sound, valeur sûre

Après l’excellente soirée passée au Point Éphémère en avril, c’était avec hâte que nous attendions de retrouver STUCK IN THE SOUND, cette fois dans l’une des meilleures salles de Paris. Et nous n’avons pas été déçus par la prestation.

Le groupe donne cette étonnante impression de pouvoir trouver sa place aussi bien dans une fête de famille qu’au Stade De France. L’énergie délivrée n’a d’égale que la spontanéité contagieuse de José Réis Fontao et de ses compagnons de scène. Leur naturel contraste efficacement avec la valeur hymnique de certaines de leurs chansons : on pense bien sûr aux cultes “Let’s Go”, “Toy Boy”, “Criminal”, mais aussi aux riffs saccageurs de “Sonora”, “B/W Rainbow” et “Pop Pop Pop”. Ces morceaux, taillés pour les plus grandes scènes, trouvent évidemment une oreille attentive à La Cigale, dont l’échauffement, quoiqu’un peu long (on regrette le manque d’agitation dans la fosse pendant “Sonora” et “B/W Rainbow”), débouche sur une explosion d’énergie positive dans le sprint final de la soirée.

La réceptivité du public prend plusieurs directions selon l’ambiance sonore proposée : les centaines de millennials présents ce soir plongent dans leur fontaine de jouvence en entonnant les refrains simples et efficaces de “Ouais” (Shoegazing Kids, 2009), “Criminal”, “Let’s Go” (Pursuit, 2012) et “Pop Pop Pop” (Survivor, 2016), tandis que d’autres passages, surtout en fin de setlist, voient la fosse écraser le parquet de ses sauts effrénés (“Pop Pop Pop”, “Riots”, “Toy Boy”, “Teen Tale”). Bien que la même excitation eût été appréciable pour les joyaux les plus récents du groupe, “B/W Rainbow” manque de déboîter certaines nuques tant la lourdeur du riff invite au headbang. De leur côté, “East Zion”, “Sensational” et “All I’ve Heard”, toutes issues de 16 Dreams A Minute (2024) et regroupées dans la setlist, instaurent une atmosphère plus légère et estivale, rappelée plus tard par “Adios” et “Le Soleil”. En dehors de la lourdeur des drops de “B/W Rainbow” et de “Sonora”, les passages les plus saturés de la soirée se retrouvent aussi dans des riffs plus dansants, voire amusants, les entraînantes “Alright”, “Dies Irae” et “Toy Boy” en tête. “Riots”, “Tender” et le bijou “Criminal” (clôturé par une salve d’applaudissements interminable) assurent la partie la plus sensible de la soirée, toutes trois capables de faire dégainer le paquet de mouchoirs.

L’ambiance est tellement au rendez-vous que les musiciens refusent de quitter la salle après la cathartique “Riots”, et offrent exceptionnellement une dernière chanson, “Teen Tale”, pourtant rarement jouée en live. Au terme de cette performance, le groupe semble aussi ravi que son public, et c’est le sourire aux lèvres et le cœur léger que chacun gagne les portes de sortie.

La troisième rencontre de l’année entre Stuck In The Sound et son public parisien est encore une mission réussie. Le chouchou de la scène indie rock française a démontré son explosivité live, contribuant largement à sa longévité. Dans cette histoire, tout le monde vieillit bien, livrant un résultat combinant joyeusement nostalgie et renouveau.

Stuck in the Sound Setlist La Cigale, Paris, France 2024

Ecrire un commentaire