Pour la deuxième date française de la tournée du dernier album 16 Dreams A Minute, Stuck In The Sound a conquis un Point Ephémère ravi de retrouver son chouchou de la scène alt-rock française. Une prestation quasi-parfaite, entre nostalgie, nouveauté et débordement d’énergie.
Serje
La première partie est assurée par SERJE, accompagné seulement par sa guitare, son synthé et ses boucles électroniques. Avec beaucoup de désinvolture et de naturel, il se livre à coup de textes poétiques et introspectifs, évoquant chacun des sujets à la fois personnels et universels, comme l’effet d’une rupture amoureuse. Certains titres sont particulièrement dansants, et l’audience s’autorise quelques hochements de tête approbateurs. Le tout, ponctué de blagues et de remerciements pour Stuck In The Sound, particulièrement le chanteur José Reis Fontao, qui a prêté sa voix pour l’enregistrement de quelques chœurs, et qui l’a encouragé à partager ses chansons. Une entrée en matière tranquille mais agréable, qui instaure déjà une ambiance conviviale.
Stuck In The Sound, décontraction punk
Place à STUCK IN THE SOUND, qui fait son grand retour parisien post-COVID. Dans une ambiance familiale permise par l’intimité du Point Éphémère, les Français enchaînent 1h30 de vieux tubes et de nouvelles pépites, mettant à l’honneur leur tout dernier disque, 16 Dreams A Minute, sorti en février, auquel ils consacrent sept places sur la setlist. Les morceaux sont redoutablement efficaces, mais sont moins plébiscités que les classiques passés, renforçant ce goût de nostalgie qui colle aux retrouvailles. Lorsque José Reis Fontao, chanteur et guitariste, tease “Toy Boy” en début de concert (elle sera jouée en avant-dernière position), ou exprime son amour pour “Criminal”, les fans s’excitent, criant le nom de leurs préférées. Lorsqu’il mentionne le nouvel album, les exclamations sont aussi au rendez-vous, mais se font plus discrètes.
Pourtant, le groupe déroule avec maîtrise et énergie du début à la fin. Des ultra-dansantes “Alright” et “Toy Boy” à l’électrique “Pop Pop Pop”, en passant par les magnifiques “Criminal” et “Tender”, Stuck In The Sound montre qu’il a toujours su jouer dans toutes les cours. Sa capacité à écrire des riffs aussi lourds qu’entraînants comme sur “Dies Irae”, et des progressions plus épiques comme sur “Riots” impressionne toujours autant et permet d’ajouter du relief à la performance. Les titres du dernier disque sont d’ailleurs particulièrement utiles pour les variations d’intensité et de couleurs musicales. “Adios” et “Visions” permettent de calmer les esprits l’espace de quelques minutes planantes, tandis que “Sensational” et “All I’ve Heard” ajoutent une alléchante touche pop.
Ces instants de douceur et de fraîcheur sont d’autant plus appréciables que la formation a aussi ajouté à son arsenal deux nouveaux morceaux explosifs et heavy à souhait : “Sonora” et “B/W Rainbow”, sublimés en live, véritables rouleaux compresseurs qui se hissent parmi les titres les plus punk du groupe, et qui auraient mérité leur lot de pogos. Des instants cathartiques qui trouvent leur apogée avec la très populaire “Pop Pop Pop”, offrant quelques minutes de transe absolue à coup de “POP POP POP” hurlés par le public, d’accélérations de tempo, et d’un superbe half-time breakdown comme on les aime pour clôturer le show. Redoutablement efficace. Ces instants de frénésie sont compensés par une ambiance générale de décontraction absolue, de spontanéité et de partage. On ne reprochera même pas à José Reis Fontao d’avoir quelque peu modifié la mélodie vocale de “Criminal” pour échapper aux notes suraiguës de la version studio, tant la performance vocale qu’il livre pendant 1h30 est remarquable. Comme le groupe l’a mentionné lui-même, sa réapparition sur les setlists est récente, et on espère qu’elle y restera.
De façon générale, la prestation des cinq musiciens est excellente, et bien mise en valeur par une qualité de son impeccable. Difficile de sortir de la salle sans avoir le sourire aux lèvres, d’autant que Stuck In The Sound n’en a pas fini avec son public parisien, puisqu’il se produit le 4 avril à La Boule Noire et le 4 octobre à La Cigale. Il reste des places pour cette seconde date, et de notre côté, pas d’hésitation : on fonce !
😘 ❗️
Une heure trente de moments suspendus, un régal, bravo