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SUEDE @ La Cigale (28/01/16)

En ce pluvieux jeudi 29 janvier, le drapeau de l’Union Jack flotte Boulevard de Rochechouart. Le groupe londonien Suede prend possession de la jolie Cigale pour un show exceptionnel.

À peine entré dans la salle que nous pouvons voir la scène cachée derrière un écran. Pas de première partie au programme, mais une expérience inédite. En effet, le dernier album “Night Thoughts” a été mis en images par le photographe Roger Sargent. Les musiciens ont prévu de le jouer intégralement pendant que le film sera projeté sur l’écran. Une seconde partie sera consacrée aux “hits and treats”.

Les minutes passent et la formation se fait attendre. Une assemblée majoritairement composée de quarantenaire sortant du bureau prend place petit à petit. 20h40, les lumières s’éteignent enfin. Suede entre en piste et entame “When You Are Young” alors que les images d’un homme avançant dans la mer sont diffusées sur l’écran. L’effet est surprenant. L’audience est captivée, hypnotisée par ces images, emportée par la musique. Les membres semblent tous très concentrés. Nous pouvons les apercevoir par intermittence à travers l’écran. L’exercice n’est pas évident. Il faut faire coller la musique aux images. Un vrai ciné-live. Si cela semble plutôt original de découvrir un nouvel album de cette façon, le set reste tout de même un peu figé. Ce concept laisse peu de place à l’improvisation. L’auditoire est très sage, très attentif mais on sent bien qu’il a besoin de se dépenser. Heureusement que la deuxième partie va nous faire revivre les grandes heures du combo.

 

 

 

Après un petit break de vingt minutes et quelques changements de plateau, les Londoniens reviennent sur scène pour entamer le second round tant attendu. Brett Anderson peut enfin se lâcher, mouvoir son corps longiligne, serrer des mains, faire virevolter son micro comme il a toujours adoré le faire. Le sourire qu’il gardera tout le long du show est un bon indicateur du plaisir qu’il prend à chanter à Paris. Le quintette interprète ses plus grands hits mais pas seulement, puisque quelques “treats” se sont glissés dans la setlist. La bande va, pour la première fois en live, jouer “Sadie”, titre profond sombre et dense, extrait de l’album de B-sides “Sci-Fi Lullabies”. Magnifique. Durant “The Drowners,” le frontman n’hésite pas à prendre un petit bain de foule et c’est toute chemise ouverte qu’il remontera sur scène. Le lightshow reste sobre. On passe du vert au bleu, puis du rouge ou violet. Le tout collant parfaitement avec l’émotion dégagée par les chansons. “The Living Dead” est interprété en unplugged, mais on sent bien Sieur Anderson quelque peu agacé par un son de guitare trop élevé. Personne n’en tiendra rigueur tellement la foule apprécie ce doux moment. Le public scande chaque morceau. C’est très libérateur et ce dernier va encore plus se lâcher sur le bouquet final. L’enchaînement “So Young”, “Metal Mickey” et  “Beautiful Ones” enflamme la salle comme à la belle époque avant la conclusion par la festive “New Generation”.

 

 

Retour gagnant pour les Anglais qui ont su se renouveler en proposant un spectacle original et de qualité. La bouffée de nostalgie, mêlée à la nouveauté, fut des plus appréciées par le public parisien.

Setlist :

Night Thoughts
When You Are Young
Outsiders
No Tomorrow
Pale Snow
I Don’t Know How To Reach You
What I’m Trying To Tell You
Tightrope
Learning To Be
Like Kids
I Can’t Give Her What She Wants
When You Were Young
The Fur & The Feathers
—-
This Hollywood Life
Killing Of A Flashboy
Trash
Animal Nitrate
Sometimes I Feel I’ll Float Away
Sadie
The Drowners
Heroine
The Living Dead
For The Strangers
So Young
Metal Mickey
Beautiful Ones
—-
New Generation