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SUM 41 @ Zénith (22/02/17)

Qu’il est bon d’être fan de Sum 41 actuellement en France. Un an jour pour jour après son doublé au Trianon et quelques mois après ses concerts remarqués en festival, notamment sur la Grande Scène de Rock En Seine, la troupe canadienne est de retour en Europe pour défendre son dernier album, “13 Voices”. De passage à Paris dans une salle qu’elle connaît bien, la formation en profitera pour filmer son prochain DVD.

En plus d’être une soirée spéciale, celle-ci sera également l’une des seules de cette tournée à accueillir deux premières parties. Déjà présents au Trianon, c’est aux rockeurs d’HOLLERADO d’ouvrir le bar à 20h pétante, agenda serré oblige. Arrivant sur scène sur un sample, les cinq musiciens sont très espacés ici. Une configuration qui n’empêche pas aux Canadiens d’être complices et de faire participer le public. Musicalement, leur indie rock n’a pas perdu de sa superbe comparé à la dernière fois, à en écouter l’interprétation du single “Americanarama”. Les vingt minutes qui leur sont accordées passent vite et leur passage est vivement applaudi.

A la suite d’un rapide changement de backdrop et d’équipements, les lumières s’éteignent à nouveau. Attendus par certains puisqu’à domicile ce soir, les Parisiens de PAERISH sont d’attaque pour leur dernière date aux côtés de Sum 41. Portés par la sortie de son album “Semi Finalists” en 2016, le quatuor se donne à coeur joie de mélanger riffs noise, parties de batterie complexes et envolées vocales singulières. La voix du chanteur Mathias Court est particulièrement discernable du reste, rendant encore plus appréciables les lives de “ShaqFu”, “Winona Ryder” et du classique “Undone”. Malgré quelques soucis du côté du pied de micro du bassiste Martin Dupraz, quel plaisir de voir en ce lieu un petit groupe bien de chez nous.

21h35, après un dernier changement de plateau rythmé, entre autres, par Nirvana, Green Day et Ramones, le Zénith, plein à craquer, plonge une dernière fois dans l’obscurité, sur les intros de “All Killer No Filler” (2001) et “13 Voices” (2016), respectivement “Introduction To Destruction” et “A Murder Of Crows”. Quelques jeux de lumières sur le drap blanc dressé entre la scène et la fosse laissent le temps à SUM 41 de s’installer et d’ouvrir le bal, sans préavis comme à l’accoutumé. L’audience démarre elle aussi sur les chapeaux de roue, criant les évident “take me away” et “you’re all dead to me”, avant l’arrivée de “Fake My Own Death”. Ce que l’on remarque d’entrée, c’est que la formation est forte au sens littéral du terme : alors que la voix du chanteur Deryck Whibley n’est plus aussi puissante qu’auparavant, le reste des instruments, notamment la basse et la batterie, est au dessus du reste. Une situation qui s’explique peut-être par le contexte d’enregistrement mais qui entache la perception de la performance.

 

 

Alors qu’on aurait pu pensé que le quintette aurait changé ses habitudes au vu du contexte, Sum 41 reste fidèle à lui-même et suit comme prévu ses différentes mises en scène préparées au préalable. Entre le fameux “who wants to be on stage?” durant “The Hell Song”, l’énorme “sacrifice” provenant de la fosse de “We’re All To Blame” ou encore l’intro calme à la guitare de “Screaming Bloody Murder”, chacun des membres sait ce qu’il a à faire, tout comme l’assemblée. Les nouveaux morceaux sont quant à eux bien intégrés et retravaillés pour le live, à l’instar du break de “Goddamn I’m Dead Again”, “War” aka la chanson “à propos de la Sum 41 Family” ou le solo de batterie en fin de “God Save Us All (Death To POP)”. Un show millimétré très américain qui manque au fond de spontanéité, même si certains moments resteront moins prémédités que d’autres, comme lorsque Whibley reçoit de façon impromptu un ballon durant “Underclass Hero”, ou lorsque le frontman vient jouer sur une petite estrade la fin de “Makes No Difference” et une version diminuée de “With Me”.

 

 

Alors que Sum 41 propose un set conséquent, niveau scénographie, cette dernière reste soft, sauf lors de “No Reason”, où un gigantesque squelette géant fait son apparition, reprenant le fameux Sum 41 Salute. Finalement, à la suite du fédérateur duo “Still Waiting” / “In Too Deep”, le quintette s’en va quelques minutes, après plus de quatre-vingt-dix minutes de set. Face à un piano, Whibley introduit le rappel avec “Crash” et “Pieces”, véritable moment émotion, avant que l’excitation ne prenne du galon avec “Welcome To Hell” et “Fat Lip” en guise d’au revoir… ou presque ! Toujours déconneurs après vingt ans de carrière, les musiciens reviennent pour un dernier plaisir coupable, “Pain For Pleasure”, avec perruques et Tom Thacker (guitare) au chant !

 

 

Qu’on se le dise, Sum 41 n’est pas là pour faire dans la demie-mesure. Avec un show travaillé au millimètre près, ressemblant aux précédents donnés dans la capitale, les Canadiens savent où ils vont et ce qu’ils donnent. Une setlist complaisante, riche en nouveautés et en classiques, en plus d’une ambiance relevée, la formation a de l’énergie à revendre et de la bonne humeur à offrir.

Setlist :

Introduction To Destruction
A Murder Of Crows
Fake My Own Death
The Hell Song
Over My Head (Better Off Dead)
Goddamn I’m Dead Again
Underclass Hero
Screaming Bloody Murder
There Will Be Blood
War
Motivation
The Trooper
Grab The Devil By The Horns And Fuck Him Up The Ass
We’re All to Blame
Walking Disaster
Makes No Difference
With Me
God Save Us All (Death To POP)
No Reason
We Will Rock You
Still Waiting
In Too Deep
—-
Crash
Pieces
Welcome To Hell
Fat Lip
—-
Pain For Pleasure