Fort d’une prestation remarquée en première partie d’Imagine Dragons, Sunset Sons revient en France mais cette fois-ci à l’occasion d’un concert en tête d’affiche. Alors que le premier effort “Very Rarely Say Die” ne sort que le mois prochain en France, les Anglais vont jouer dans une Flèche d’Or pleine à craquer.
Mais c’est d’abord à ØCTAV d’investir la scène. Sous ce mystérieux nom, se cache un duo (ce soir trio pour les besoins du live) français mené par une chanteuse charismatique, sosie de Louise Bourgoin. Malheureusement, dès les premières notes, le charisme s’effondre pour laisser place à un chant un peu fadasse, soutenu par une guitare rythmique, elle, assez énergique. Les paroles dans la langue de Molière – et les thèmes des chansons – n’arrangent en rien les choses : on y parle d’inconnus dans un lit, d’histoires d’amour clichées, entre autres. Au milieu du set, ØCTAV se décide pourtant à dévoiler une autre facette de sa personnalité au travers d’arrangements électroniques qui apportent un peu plus de vie et de nature aux compositions. Les quelques paroles dans la langue de Shakespeare conviennent également mieux au groupe et à son style qu’il définit comme de “l’électro pop spatiale”. Après une demi-heure de set, le trio laisse une foule un peu sceptique, surtout que la musique des Français est très éloignée de celle de la tête d’affiche.
21h et l’obscurité s’empare une seconde fois d’une salle, qui ne pourrait pas supporter beaucoup plus de spectateurs en son sein. Les premiers rangs sont ultra serrés lorsque retentissent les premières notes de “Know My Name”, première piste de “Very Rarely Say Die”. D’entrée de jeu, SUNSET SONS insuffle une chaleur dans la salle, doublée d’une proximité hors norme avec son public. “Medicine”, que l’on peut retrouver sur le jeu vidéo “Guitar Hero Live”, renforce l’ambiance hystérique déjà palpable dans la fosse, où des pancartes avec divers messages ne tardent pas à s’ériger sous les visages réceptifs et souriants des musiciens. C’est dans la chaleur et l’excitation permanente que les Anglais piochent dans leurs EP, tout en variant le plaisir avec d’autres issus du prochain opus (joué en quasi-intégralité), disponible en avant-première sur les tables de merchandising ce soir. Le chanteur l’assure dès le début : “Je sens que ça va être un bon concert Paris”. N’oublions pas que les musiciens, tous fans de surf, se sont rencontrés dans un bar près de Hossegor ! Le premier EP “Le Surfing”, rend d’ailleurs hommage à ce bar.
L’ambiance survoltée ne freine jamais et certainement pas sur un titre comme “Tick Tock” où le flow de Rory Williams impressionne par sa précision et sa rapidité. Tous les yeux semblent rivés vers le musicien qui, en plus de gérer le clavier, nous fait profiter d’un chant clair, puissant, sans faute et ne manquant pas de personnalité. C’est avec classe qu’il s’attèle à faire participer une audience (la tubesque “She Wants”) qui répond au quart de tour. Le guitariste, n’est pas en reste, n’hésitant pas à improviser sur certaines parties. Véritable concert participatif, la formation fournit la musique – grâce à une présence scénique incroyable – l’assemblée se charge de réceptionner les ondes positives et de les restituer en hystérie sonore. Sur l’entraînante “Somewhere Maybe”, les spectateurs sautent même dans tous les sens, chacun semble oublier qu’il est dans une salle de concert. En effet, Sunset Sons et sa musique nous embarquent vraiment dans un road trip sonore où l’où on a aucun mal à avaler les kilomètres de bitumes d’une autoroute californienne chauffée sous un soleil de plomb. Une complicité s’installe et la fièvre ne redescend que lorsque le quatuor s’éclipse pour un court rappel. Puis Rory Williams revient seul et entame “I Can’t Wait” aux claviers. Les briquets insufflent de la chaleur supplémentaire à la voix de ce musicien dont le charisme est indéniable. C’est avec humilité que les autres membres viennent rejoindre leur leader, pour conclure par “On The Road”, le morceau le plus accrocheur de leur discographie.
Si le spectre sonore de Sunset Sons n’est pas très large, le spectre des émotions véhiculées au cours de la soirée est infiniment plus grand. Véritables professionnels, les Sunset Sons ont été aussi touchés que le public de l’accueil reçu et cette heure de set aura su dessiner de nombreux sourires sur les visages. Après ce soir, Sunset Sons ne sera plus jamais “le groupe qui a fait la première partie d’Imagine Dragons”. Il sera “le groupe qui a allumé le feu à La Flèche d’Or”.
Setlist :
Know My Name
Medicine
Tick Tock
September Song
She Wants
Blondie
Gold
Come Easy
Somewhere Maybe
Lost Company Play Video
Watch Your Back
Remember
—-
I Can’t Wait Play
Bring The Bright Lights
On The Road