Après un premier album très remarqué “Sun Structures” (2013), le quatuor anglais Temples se produisait lundi lors d’un concert complet à l’Elysée Montmartre pour défendre son nouvel effort “Volcano” sorti en mars dernier. On y était.
En ce lendemain de soirée électorale, le public de la salle parisienne est bien décidé à se changer les idées. C’est CREATURES qui ouvre le bal. Les cinq Britanniques arrivent sur scène avec un style d’un autre temps. Le batteur, avec son grand chapeau et sa cravate texane, annonce la couleur western de certaines des chansons. Le chanteur, qui porte la moustache et les pattes longues comme personne, occupe la scène de façon presque théâtrale. Il minaude, se déhanche pour accompagner une voix très maîtrisée. Un groupe qui diffuse sa bonne humeur sur des compositions entraînantes le temps de son set.
Vers 21h, les membres de TEMPLES font leur entrée sur scène. Le chanteur James Edward Bagshaw salue la foule parisienne une bière à la main avant que la formation n’entame son set avec “All Join In” du dernier album “Volcano”. La plongée dans l’univers rock psychédélique des Anglais est immédiate. Les jeux d’ombres et de lumières forment une aura lumineuse autour de la chevelure bouclée du frontman. Les quatre musiciens arborent un look british inspiré des 70’s. Le vocaliste affiche une tenue noire agrémentée d’une veste à paillettes. Physiquement et musicalement, Temples impose son style psyché moderne.
Les British alternent les morceaux du premier opus et les nouvelles compositions comme le dansant “Roman God-Like Man” ou encore le dernier single “Certainty”. Une vraie réussite dans la salle. Les compositions de ce deuxième effort, parfois jugées trop lisses, sont jouées plus rock sur scène. Une belle surprise. Les claviers se mélangent aux riffs de guitares. On n’en oublie pas les introductions longues et planantes comme sur “Sun Structures” : la réverb est poussée à son maximum sur les chœurs, le tout réveillé par la batterie. Le morceau emporte la salle, l’entraîne dans une frénésie totale avant de terminer sur une fin instrumentale, bande-son d’un trip aux mille couleurs.
Au début du concert, le bassiste Thomas Edison Warmsley est le plus communicatif sur scène. Mais au fur et à mesure, on découvre la fausse nonchalance du chanteur qui échange de plus en plus avec l’assemblée, se lâche jusqu’à jouer avec son côté sexy sur “Keep In The Dark”. On a devant nous un groupe plein de maîtrise qui dévoile plusieurs facettes. Les sons de synthétiseur se mêlent à la pop psyché joyeuse de “Mystery Of Pop” qui fait transpirer la foule. Le leader quitte sa guitare pour faire envoler sa voix sur “How Would You Like to Go?” avec un bassiste maintenant au piano. Mais le reste du temps, c’est un groupe résolument pop rock, avec une batterie très présente et des guitares surplombant les morceaux.
On avait peur de la caricature du quatuor surjouant le mystère et la profondeur mais Temples arrive à rendre excitantes des pauses instrumentales de plusieurs minutes comme pendant “Mesmerise”. La formation acclamée se lâche de plus en plus et met feu à l’audience. James Edward Bagshaw reprend sa bière et envoie un baiser à la foule avant de quitter la scène. Après une très courte pause, des jeux de lumières attisent une foule qui fait vibrer le plancher de la salle parisienne. Temples revient avec “A Question Isn’t Answered”. L’instru est plus lourde. Cette soirée se termine sur le tube “Shelter Song” dans une ambiance des plus festives.
Ceux qui n’étaient pas encore convaincus par le quartette d’outre-Manche ont pu découvrir un ensemble rock. Le public a senti un vrai travail de scène de la part de ce jeune quatuor qui ne tombe dans aucun cliché. Pendant une heure et demi, Temples a emmené son public dans une rêverie psyché ponctuée de riffs et a affirmé une identité belle et bien originale.
Setlist :
All Join In
Colours To Life
Roman God-Like Man
Sun Structures
Certainty
(I Want To Be Your) Mirror
Keep In The Dark
Move With The Season
Mystery Of Pop
How Would You Like To Go?
Open Air
Mesmerise
Strange Or Be Forgotten
—-
A Question Isn’t Answered
Shelter Song