Dude! Tenacious D était de retour dans la capitale pour le Spicy Meatball Tour. Ils ont pris d’assaut l’Accor Arena le temps d’une soirée inoubliable. Quand il s’agit du meilleur groupe de rock du monde, ça ne se rate pas !
Crusade
L’ambiance est déjà bien installée dans la salle, particulièrement en fosse. Des ballons volent de main en main, les nouvelles tournées de bière sont accueillies par des haies d’honneur, et des espaces de jeux improvisés voient le jour, où les gobelets vides sont envoyés en mode football. Cependant, le duo CRUSADE se fait désirer. La scène est prête à les accueillir : une batterie attend patiemment son batteur sur le côté droit de la scène, et à sa gauche, le micro du guitariste trône sobrement. Après près d’un quart d’heure de retard, les lumières s’éteignent enfin et la chanson “I’m Gonna Be A Cowboy” de Marty Robbins emplit la salle.
Le duo, formé par John Konesky et Mike Bray (également membres de Tenacious D et du Kyle Gass Band), fait son entrée et enchaîne avec des morceaux de prog rock issus de leur premier album. De part et d’autre de la scène, deux écrans diffusent des visuels représentant la progression d’un vaisseau dans un voyage à travers l’espace. Sous les projecteurs, qui ne changent de couleurs qu’entre les morceaux, le duo dynamique et enjoué réussit à capter l’attention du public pendant un moment. Mais alors, que l’ambiance retombe légèrement, Kyle Gass fait son apparition pour les accompagner au chant et à la flûte, interprétant “Manchild” du Kyle Gass Band. Le set se conclut sur la chanson “Heavy Vessel”, qui se termine sur une montée en puissance.
The Spicy Meatball Tour – Mise en place
Au cours de l’intervalle de trente minutes, la scène se révèle progressivement : grande toile de fond arborant le logo du groupe et, bien sûr, maintenant qu’ils ont vaincu Satan (dans le film en tout cas), ce sont ses bras arrachés qui sont condamnés à porter leurs micros, situés de part et d’autre de la scène. Un peu plus en retrait, une plateforme surélevée accueille la batterie, entourée de spots lumineux. L’anticipation est palpable !
Puis, de nouveau, extinction des feux, et la salle presque comble accueille chaleureusement la formation sur le thème d’ouverture du film Tenacious D et le Médiator du destin. Comme les cinq doigts de la main, les musiciens prennent place et entament le concert avec des classiques comme “Kickapoo” et “Low Hangin’ Fruit”, dont les refrains sont repris en chœur par la foule. Côté tenues, fidèles à leurs habitudes, Jack Black et Kyle Gass sont décontractés, en mode T-shirt-pantalon/short. On remarque tout de même l’ensemble coordonné de JB, tout feu tout flamme, qui arbore le fameux Médiator du destin en plein milieu du T-shirt.
Un spectacle pour les yeux…
Il est indéniable que la complicité entre les deux protagonistes principaux est toujours aussi forte, mais un personnage se démarque un peu plus. Dès le départ, Jack Black installe une énergie incroyable et s’impose comme la rockstar un peu trop exigeante du groupe (à prendre avec humour, bien sûr !). C’est un véritable spectacle qui nous attend, on en prend vite conscience. Les jeux de lumières sont nombreux et imposent une certaine ambiance en fonction des chansons. Ils sont venus jouer pour le public parisien, et les interactions avec nous sont régulières et nombreuses. Alors qu’une roadie vient lui attacher les cheveux au bout de deux titres, parce qu’il “ne voit plus rien” et veut absolument “établir un contact visuel avec son public“, il nous demande comment dire scrunchie en français (avez-vous la réponse ?).
Ainsi, les pauses entre les chansons sont toujours rythmées par une intervention de JB ou KG, que ce soit une conversation ou pour nous expliquer le contexte des chansons à venir. JB pète souvent un câble, s’énervant gentiment dès la moindre contrariété, gesticulant dans tous les sens. Il va jusqu’à engueuler le roadie s’occupant des pyro, Biffy Pyro, parce que visiblement, ça ne marche pas très bien. S’ensuit un échange comique entre les personnes sur scène. Et heureusement que les écrans sont là pour permettre à ceux qui sont plus loin dans la fosse ou les gradins de bien comprendre tout ce qu’il se passe. Parce que TENACIOUS D, c’est du mock rock, oui, mais c’est aussi beaucoup de comique visuel. Dans cette première partie de concert, on a aussi droit à des invités spéciaux. Pendant le cultissime “Tribute”, entre la toile de fond et la plateforme du batteur, la figure gonflable de Satan (celle de la pochette du premier album) fait son apparition et s’anime aussi un peu pendant “Video Games”. Et bien sûr, le Metal lui-même, guerrier invaincu de la musique, est présent pour sa chanson.
Un régal pour les oreilles…
Globalement, Tenacious D nous propose un mélange intéressant de sa discographie. La majorité des titres joués sont tirés de l’album du film ou du premier disque. On notera juste l’absence de chansons de Post-Apocalypto (2018) qui avait eu droit à sa tournée et son passage au Zénith de Paris en 2020. Là où Jack Black brille par sa présence comique et énergique, Kyle Gass brille surtout à travers son talent de musicien : la guitare qu’il maîtrise parfaitement, la flûte (même trois en même temps !) ou encore le Max-a-Boom (une version XXL du Sax-a-Boom de JB). Et quand il prend une énième remarque de Jack Black, un peu trop jaloux de l’attention de son partenaire, c’est le drame. KG quitte la scène en annonçant quitter le groupe et en montrant sa lune à l’auditoire. Forcément, les fans connaissent la suite : “Dude (I Totally Miss You)”, pratiquement un solo de JB, et qui entraîne une levée de briquets et de lampes allumées. Avec le retour de KG sur scène, le duo nous offre un nouveau moment de complicité avec la reprise du “Wicked Game” de Chris Isaak. Pendant qu’ils livrent leur prestation, les écrans diffusent les images du clip où on peut les voir au ralenti, courir le long de la plage… en maillot de bain. Entre éclats de rire et reprise en chœur de la chanson, l’audience se régale. Et alors que tout semble aller mieux, le guitariste du groupe agit étrangement, comme possédé… C’est le moment de “Beelzeboss (The Final Showdown)”. Un autre morceau culte, très attendu et à la scénographie travaillée avec fumées de geysers et serpentins qui voit la défaite de Satan et par conséquent le retour en enfer… de la figure gonflable qui retourne dans sa boîte jusqu’à la fin du concert.
Chacun a droit à son heure de gloire
Quand on pense à Tenacious D, on pense forcément à Jack Black et Kyle Gass. Ils le savent mais prennent le temps de rappeler qu’ils ne sont pas seuls dans l’aventure. Les roadies sont accueillis sur scène et présentés juste après la chanson “Roadie” qui leur est dédiée. Les remerciements sont longs et nombreux pendant la soirée, et s’adressent à toutes les personnes qui rendent ce concert possible. Aussi, pendant près d’un quart d’heure, chaque membre du groupe peut aussi se mettre en avant avec un solo pendant “Double Team”. On reconnaît alors le thème de Top Gun, joué par le guitariste du groupe et Jack Black se laisse aller à une reprise du “Michelle” des Beatles pendant son solo. La technique n’est pas en reste avec des “solos” des ingénieurs sons et lumières très appréciables.
Pour le rappel, pas moins de quatre chansons sont jouées. Dont une version écourtée de la reprise du “Baby One More Time”, un extrait de “Spicy Meatball Song” (sur le thème d’Indiana Jones et chantée pour rassurer Biffy Pyro qui n’a pas réussi à gérer la pyrotechnique lors du concert à cause du stress).
Avec un tableau pyrotechnique flamboyant pour le final de “Fuck Her Gently”, un public plus que conquis, il est déjà malheureusement temps de quitter ce groupe incroyable qu’est Tenacious D qui nous fait rire, chanter et tout simplement passer une soirée mémorable !
