Leur dernier passage dans la capitale remontait à 2018. Une pandémie et un album live plus tard, revoici les Britanniques de TesseracT, venus présenter leur dernier album, War Of Being, devant un Bataclan acquis à leur cause.
Son décevant
THE CALLOUS DAOBOYS montent sur scène pour livrer un show absolument barré. À la limite, même, du foutoir. Les compositions partent dans tous les sens, le chant passe de cris gutturaux à des mélodies plus accessibles. Malgré une certaine absurdité autant dans la prestation que dans la musique, cela fonctionne plutôt pas mal. Le public ne réagit malheureusement pas aussi bien qu’il l’aurait pu. La faute, peut-être, à l’horaire précoce et au mix qui noie autant les guitares que la basse ou le violon. Seuls la batterie et le chant arrivent clairement à la surface. Bien dommage.
Le problème de mix continuera d’ailleurs sur la seconde première partie. Les Allemands de UNPROCESSED montent sur scène une vingtaine de minutes seulement après leurs collègues américains. La foule est plus compacte cette fois-ci et beaucoup arborent des T-shirts à l’effigie de l’excellent dernier disque du groupe, …And Everything In Between. Le quatuor arrive donc en terrain quasiment conquis. Ceux qui ne l’étaient pas déjà ont pu alors vivre la fusion de styles (entre Polyphia et TesseracT, entre autres) de la formation. Seulement le souci est le même que pour les Daoboys. Le mix noie les nuances des guitares et de la basse derrière la batterie et le chant. On a beau constater une amélioration en fin de set, le mal est déjà fait.
Malade, vraiment ?
Peu avant le début du set (il est environ 20h55), une surprise attend l’auditoire. Dan Tompkins, le chanteur de TESSERACT, arrive sur scène un peu en avance. Il a le regret de nous annoncer qu’il n’est pas tout à fait au top de sa forme et qu’il aura besoin de l’aide de l’audience pour chanter certaines parties. Le Bataclan accepte, évidemment.
Et si, en effet, on peut déceler de la fatigue dans la voix du chanteur, notamment lors de quelques chants clairs et certains screams, la performance reste tout bonnement impressionnante. À tel point que l’on en viendrait presque à se demander si Tompkins est réellement souffrant (à l’évidence il l’est). Entre les différents cris, chants de tête, falsetto, la technique est irréprochable.
Toute-puissance
Côté son, les choses vont mieux, dès le début du set. Les Anglais livrent un set percutant et puissant. Entre les complexes motifs de batterie et les riffs, tantôt lourds et bien djent comme il faut, tantôt sinueux, la fosse est montée sur ressorts. Les moshpits et circle pits se font et se défont au gré des moments de furie et d’accalmie. Le tout est dominé par le charisme indéniable de Tompkins. Un maître de cérémonie, qui, lorsqu’il ne chante pas, vit presque littéralement la musique, assénant des coups de poing dans l’air en rythme avec la batterie et/ou les riffs. Face à lui, dans la fosse, le chaos est tel que le trou béant laissé pour le moshpit constitue presque la moitié de la salle à certains moments. Un champ de bataille.
La setlist est majoritairement dominée par les morceaux issus de War Of Being, le dernier album de la formation sorti en 2023. On retient en clou du spectacle, placé au milieu même de la setlist, le morceau éponyme et épique de l’ensemble, ou encore “The Grey”. Bien sûr, TesseracT a aussi à cœur de satisfaire les fans plus anciens (qui sont évidemment nombreux ce soir) en jouant des titres tirés de ses premiers albums. “Of Mind – Nocturne” (Altered State), ou les deux premières parties de “Concealing Fate”, issu quant à lui du tout premier album, One, et joué en rappel pour conclure la soirée.
Une soirée chaotique et cathartique qui, malgré la puissance employée par TesseracT, nous laisserait quelque peu sur notre faim.