Le 8 décembre, le Bataclan proposait un plateau 100% thrash metal avec Testament, Annihilator et Death Angel.
Quelques mois après son dernier passage à Paris, DEATH ANGEL est de retour en France, cette fois-ci au Bataclan pour la première partie de Testament. Le groupe californien de trash metal commence fort avec “Father Of Lies”, l’un des titres phares du dernier album “The Evil Divide”. Le public est très vite réceptif, Mark Osegueda le chanteur, réussit à mettre l’ambiance rapidement en étant très communicatif avec la foule. Parfois même un peu trop, en effet nous avons le droit à un petit discours avant et après chaque chanson. La setlist ne comptera que deux morceaux du dernier opus, le reste ayant été un mix assez bien réussi des disques précédents. On notera également la performance remarquable du bassiste, Damien Sisson, très présent sur scène. Death Angel finit avec “The Moth”, la seconde chanson du set tirée du dernier effort studio. Les musiciens s’en vont sous les cris de l’assemblée et des quelques fans présents, qu’ils ont réussi à satisfaire en l’espace de seulement six titres.
Le second groupe à se présenter sur la scène du Bataclan est ANNIHILATOR. D’emblée, le trio canadien met l’auditoire dans l’ambiance et entame le joyeux set avec “One To Kill” tiré du dernier essai “For The Demented” paru le mois dernier. Dès le début du show, la formation propose l’une des chansons les plus violentes, agressives et puissantes à l’image du groupe. Ce dernier fait le choix intéressant de n’interpréter que deux morceaux du nouvel album, probablement par manque de temps. A l’opposé de Death Angel, Jeff Waters ne prend pas beaucoup la parole si ce n’est simplement pour exprimer son enthousiasme à l’égard de la foule parisienne (ou pour se plaindre directement à l’ingé light). L’audience n’attendra pas que le leader lui demande pour former des circle pits et des wall of death à tout va, pour le plus grand bonheur de la sécurité. Le set monte crescendo jusqu’à ce que la bande interprète son fameux “Alison Hell”. Le trio semble agréablement surpris de la bonne réception du public. Les membres se regardent et s’échangent des regards qui en disent long. La foule s’amuse sur la musique un tantinet absurde, et tout le monde a l’air de prendre son pied. Annihilator finit avec “Phantasmagoria” et se retire de la scène.
Entre les Américains de TESTAMENT et son auditoire, c’est une histoire d’amour ininterrompue depuis 1983. Le quintette nous a tellement convaincus qu’il n’a pas besoin d’une sortie d’album ou quelconque annonce pour venir mettre le feu aux planches du Bataclan. La bande de Chuck Billy a survécu aux âges du genre sans flancher et sans trahir le leur : in thrash we trust, since 1983. La formation récupère une assemblée chauffée à blanc par Annihilator et Death Angel et prend le risque d’entamer les festivités par le morceau éponyme du dernier album “Brotherhood Of The Snake”, sorti en 2016. Le public est très réactif aux solicitations du groupe, on sent que les premières parties ont bien fait leur boulot.
On a beau avoir Testament sur l’affiche de nos principaux festivals français et l’avoir vu en concert quelques paires de fois au fil des années, voir Alex Skolnick défendre le thrash à coups de solos violents (et ponctués de passage de notre hymne nationale) fait toujours son effet. La setlist donne satisfaction autant aux vieux de la vieille qu’aux nouveaux fans qui ont rejoint le train en route avec “Dark Roots Of Earth” (2012). Le duo Skolnick/Peterson est à la hauteur de la situation, les deux ne trahissent en rien leur réputation. Le son est vraiment propre, bien que la caisse claire d’Hoglan aurait pu être un peu plus présente. Pas de classique rappel, Testament ponctue la soirée avec “Disciples Of The Watch”.
En trois heures de show, le Bataclan a réussi le pari audacieux de satisfaire les amateurs de thrash metal. Merci à Death Angel, Annihilator et Testament pour ce beau moment.
Setlist :
Brotherhood Of The Snake
Rise Up
The Pale King
More Than Meets The Eye
Electric Crown
Into The Pit
Souls Of Black
Low
Stronghold
Practice What You Preach
The New Order
Over The Wall
Disciples Of The Watch