C’est dans un Batofar presque sold out que See You In The Pit nous offre une des dernières soirées metal de l’année avec un plateau éclectique et 100% français composé de The Algorithm en tête d’affiche, projet original électro-djent-metal, soutenu par Uneven Structure, Kadinja (ex-Perspectives) et le nouveau groupe rouennais Cycles. La soirée sera l’occasion pour Kadinja de célébrer la sortie de son premier EP et pour The Algorithm de profiter d’un headline à Paris.
Ce sont les rouennais de CYCLES qui ouvrent la soirée à 19:30 et il s’agit là de leur tout premier concert. Le groupe, qui a déjà quelques fans au vu des T-shirts à son effigie portés par le public, propose un metal progressif influencé par des groupes comme Periphery ou Vildhjarta. Quelques erreurs techniques et fausses notes peuvent laisser penser que Cycles n’est pas encore tout à fait au point mais le mélange des deux screams (growl et scream hardcore) teinté de chant clair rend le groupe vocalement intéressant. Le son est moyen durant tout leur set, mais une bonne volonté se dégage de la formation, qui gagnera à coup sûr à prendre de l’expérience sur scène pour un set plus maîtrisé. Cycles évolue dans un style en vogue actuellement et pourra se faire une place en France avec encore un peu travail ! Le groupe clôt son set sur le single “Drifting” et laisse place à Kadinja.
Les parisiens de KADINJA (ex-Perspectives, contraints de changer de nom à cause d’un doublon avec un groupe australien) changent clairement la donne. Leur son très lourd habilement sculpté dans un bloc de trois guitares huit-cordes est d’une qualité surprenante et la sono du Batofar l’exploite à merveille. Leur set est parfaitement maitrisé, le chant clair est juste et la technique est au niveau. Le groupe joue ce soir à l’occasion de la release party de son premier EP à paraître dans quelques jours et la fête est réussie. Difficile tout de même de se faire un avis sur la base rythmique avec la présence de trois batteurs différents dont Jean Ferry de Uneven Structure et Mike Malyan de The Algorithm/Monuments. La formation joue finalement peu de titres pour une release party, parmi eux le single “We Are One” et plusieurs maquettes sans titres avec des noms de démos plutôt originaux (“Haricot” ?). Kadinja quitte la scène et laisse derrière lui un public chaud bouillant pour la suite de la soirée.
Le sextette UNEVEN STRUCTURE monte sur scène à la suite de Kadinja. Leur composition est similaire au groupe précédent avec un metal progressif porté par trois guitares. La formation propose un (long) set de quarante-cinq minutes, sans interruption et enchaîne tous ses morceaux. La structure est carrée, le chant, essentiellement clair, est juste et le talent ne manque pas. Seulement, après deux groupes aux influences djent, l’atmosphère ambiante d’Uneven Structure ne fait pas l’unanimité dans le public. Les fans de progressif sont ravis; ceux qui s’attendaient à du jeu de scène et des breakdowns sont déçus. Une partie du pubilc a quitté la salle à la fin du set d’Uneven Structure, qui aurait gagné à être un peu moins long.
Lorsque les lumières s’éteignent pour la dernière fois à la montée sur scène de Rémi Gallego, le public s’unifie et l’ambiance monte d’un cran. THE ALGORITHM, la tête d’affiche pour qui se sont rassemblés des fans d’horizons très différents, impressionne immédiatement par son originalité. En effet, le combo de scène est composé ce soir de Rémi, de Mike Malyan (batteur de Monuments) et de Max Michel (guitariste de Kadinja). Le set est entièrement différent de la première partie de soirée et The Algorithm offre une prestation d’une originalité sans égal. Le son de Max, contrôlé par Rémi, se mêle aux sonorités électro/dubstep et offre un mix dancefloor soutenu par une batterie lourde et précise. L’ambiance est au rendez-vous, le public danse, crie, applaudit. The Algorithm fera même monter sur scène Matthieu Romarin, chanteur d’Uneven Structure, pour un feat qui apporte une touche d’originalité au set d’électro de Rémi et conclue la soirée en beauté.
En définitive, malgré le froid hivernal et la date peu avantageuse à deux jours de Noël, la salle était remplie et l’ambiance chaleureuse. Félicitations au Batofar et à See You In The Pit pour cette belle affiche et cette soirée très réussie.