Le groupe de rock californien des années 1970 The Beach Boys a fait un comeback ambitieux et réussi sur la scène de l’Olympia le 27 juin dernier. On leur a même pardonné même les fautes de goût en terme de scénographie !
Le temps d’une soirée, la scène de l’Olympia se transforme en after hippie des années 70 où l’on regrette (presque) de ne pas avoir sorti la chemise hawaïenne et le pantalon pattes d’éléphant. Certains, eux, ne les ont pas oubliés ! Face à un public majoritairement quinquagénaire et anglophone, le grand écran sur lequel est inscrit The Beach Boys en typographie psychédélique attire les flashs et selfies de la moitié de la salle.
Mention spéciale pour la scène divinement décorée avec plusieurs palmiers et jeux de lumières exotiques qui plante clairement le décor.
20h30, la salle plonge dans l’obscurité et pour rendre l’impatience presque jouissive, diffuse une introduction en images d’archives des Beach Boys. On y revoit les visages lissés et barbus de Mike Love, Brian Wilson ou encore Dennis Wilson débordant d’énergie face à une armée de surfeuses blondes platines. Les cinq hommes, cette fois-ci en 2019, débarquent sur scène et on n’est pas sûrs que cette vidéo leur ait rendus service.
La sonorité des Beach Boys authentique, à quelques détails près
Pour ce premier set, la nouvelle formation des Beach Boys ne ressemble plus à celle d’il y a cinquante ans. Si l’on reconnait avec plaisir la dégaine de motard soixante huitard de Mike Love, présent depuis la création du groupe et le minet de Bruce Johnston, le deuxième plus ancien de la formation 2.0 des Beach Boys, les autres n’ont jamais fait partie du groupe.
Le bal s’ouvre donc sur “Do It Again”, emportant derrière lui l’euphorie très relative du public, finalement convaincue sur “Surfin’ U.S.A.”. Qui sont ces hommes ? Mike Love est-il capable de tenir deux heures de concert ? Beaucoup de questions à l’arrivée des chanteurs et musiciens sur la scène. Cette première partie possède des allures d’amuse-bouche avant de baisser le rideau sur “I Get Around”, de quoi être sûr que tout le monde retrouve son siège vingt minutes plus tard.
Un deuxième set digne de l’héritage des Beach Boys
“California Dreamin'” retentit et saisit la salle d’un vent de fraicheur immédiat ! Tout le monde finit par se lever pour danser façon 60’s, les yeux rêveurs d’une autre époque. “California Girls”, “God Only Knows”, “Here Comes The Sun”, “Kokomo”, “Good Vibrations”. Les sièges restent repliés jusqu’à nouvel ordre. À tel point que les rangées du fond quittent les rangs pour danser dans l’escalier proche de la scène.
Musicalement, l’illusion est parfaite. Tout y est : l’accent californien, les montées ligues sans fausse note, les harmonies a cappella. Cependant, les Beach Boys sont dissimulés sous leurs casquettes et derrière leur pied de micro vissé dans le sol. Le tout avec les images des Beach Boys des 70’s sur grand écran ! Il faut dire que le saut entre les deux époques donne le vertige.
C’est à se demander s’il ne faut pas parfois garder les yeux sur les images d’archives. Faux pas (presque) impardonnable : les paroles de chansons qui défilent sur grand écran. Really? Les cinq musiciens finissent par quitter la salle pour faire un rappel mémorable une minute plus tard sur “Rockaway Beach” et “Fun, Fun, Fun”.
Après deux heures et demi de concert mythique, les Beach Boys ont soufflé sur les années pour recouvrir l’Olympia de sable californien. À la sortie, les voix sont unanimes : “Les mecs ont une sacré patate !”