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THE DILLINGER ESCAPE PLAN @ Le Trabendo (19/06/17)

Lorsqu’il s’agit de dire adieu à l’une des formations les plus incendiaires des vingt dernières années, Paris se plie en quatre et nous gratifie d’un Trabendo plein à craquer pour accueillir une dernière fois The Dillinger Escape Plan. Quatre ans après son dernier passage, le groupe originaire du New Jersey revient à Paris une dernière fois avant de tirer sa révérence. Au lendemain de sa prestation remarquée au Hellfest, le quintette est accompagné par Warsawwasraw et God Mother.


 

Arrivé trop tard pour apprécier les premières parties, nous ”aurons le droit qu’aux dernières minutes du set de WARSAWWASRAW et, le regret s’est immédiatement immiscé lorsque nous avons vu la qualité de la prestation du duo français qui délivre un hardcore aux relents trash vraiment enthousiasmant ! A revoir et très vite !

Histoire de situer le contexte, le Trabendo ne possède pas la climatisation et, vues les circonstances, même un concert de jazz expérimental dont les chansons ne dépasseraient pas 60bpm provoquerait une énorme suée au public. Donc, lorsque vous le remplissez de 700 fans en transe devant des groupes qui envoient le pâté comme jamais, l’atmosphère devient vite irrespirable. C’est dans ces conditions qu’après un changement de set d’une petite demie heure que les musiciens de THE DILLINGER ESCAPE PLAN entrent en scène sous un tonnerre d’applaudissements. Les premières notes de “Prancer” résonnent très fort mais Greg Puciato fait durer le plaisir avant de lancer son premier hurlement de la soirée. Les Américains sont en forme, le son n’est pas trop mauvais même si les guitares sont en retrait, ce qui sera une malheureuse constante de la soirée.

 

 

La bande va piocher dans l’ensemble de sa discographie ce soir, en accentuant légèrement le petit dernier “Dissociation” qui rend bien mieux en live que sur CD (la doublette “Surrogate” / “Nothing To Forget” est très efficace !). Le groupe n’en oublie pas ses classiques et balance un “Black Bubblegum” magnifique avant de retourner le Trabendo sur la géniale “Milk Lizard” issue de “Ire Works” (2007). Même si l’ambiance est excellente et que la formation semble assez investie, on ne se retrouve pas devant le chaos habituel qu’une prestation de TDEP peut induire. Les musiciens, bien que très mobiles (surtout Weinman et Puciato) ne sont pas aussi fous qu’à l’accoutumée. De la sueur oui, mais c’est comme s’il manquait un peu de sang !

 

 

Le set se déroule sans encombre, le Trabendo faisant résonner sa voix cassée sur “One Of Us Is The Killer”, accompagnant Puciato qui apprécie visiblement d’être soutenu ! Le frontman bodybuildé est assez généreux dans son chant et tente de communier avec son auditoire plus par sa présence que par ses mots. Et c’est un regret de cette soirée, pour une date d’adieu, on aurait pu s’attendre à plus d’émotion générée par le groupe. Qu’importe, les Dillinger terminent la soirée sur deux classiques : “The Mullet Burden” et, bien entendu, “43% Burnt” histoire de clôturer en apothéose.

 

 

Même si un concert de The Dillinger Escape Plan est un bon moment, il n’empêche que cette date parisienne d’adieu nous laisse un peu sur notre faim. Pas assez de chaos, pas assez anarchique, trop propre, pas assez émotionnelle. C’est dommage, nous aurions aimé dire au revoir d’une autre manière, afin que cela reste gravé un peu plus longtemps que le temps de prendre sa douche pour se débarrasser de toute la sueur accumulée durant la soirée.

Setlist :

Prancer
When I Lost My Bet
Panasonic Youth
Black Bubblegum
Symptom Of Terminal Illness
Milk Lizard
Surrogate
Nothing To Forget
One Of Us Is The Killer
Good Neighbor
Farewell, Mona Lisa
Sunshine The Werewolf
Limerent Death
The Mullet Burden
43% Burnt

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN