L’Elysée Montmartre proposait une affiche des plus alléchantes pour tous les fans de hardcore moderne avec les survivants de The Ghost Inside, les Français de LANDMVRKS et les Australiens de Deez Nuts.
Le décor est planté
Le groupe, qui rappelle qu’il est là pour mettre en jambe la salle, prend son rôle très au sérieux. Malgré le peu de monde arrivé suffisamment tôt pour le début de set, DEEZ NUTS balance son hardcore aux accents de hip hop et met tout le monde d’accord. Les fans font écho aux lignes de chant. La basse bien lourde appuie le flow captivant de JJ Peters. Le ton se durcit au fil du set, les riffs se font plus agressifs et la batterie. Le public adhère de plus en plus aux compositions des Australiens. “I Hustle Everyday” permet de mieux engager l’audience. L’un des meilleurs passages du set se fait avec le percutant “Stay True”. Et c’est toute la salle qui se joint au groupe pour le refrain de “Face This On My Own”. Une belle manière de saluer des artistes, qui se retrouveront au Hellfest dans quelques jours.
Le feu marseillais
Changement d’ambiance avec LANDMVRKS, qui signe une entrée soignée, un peu théâtrale. Le V en néons du groupe paraît incandescent sur “Lost In A Wave”. Une énergie décuplée, un chant aussi puissant que juste et un public chauffé à bloc. Tous les éléments sont là pour un show mémorable. Aussi à l’aise dans le chant saturé, clair ou rap, Florian Salfati impressionne par sa maîtrise et l’étendue de sa palette vocale. Ces variations vocales apportent une forme de renouveau dans le style pour un résultat jouissif. Autour de lui, les musiciens de sont pas en reste. Le quintette appose quelques effets sonores avec justesse pour donner plus de corps à ses morceaux. La fosse apprécie le spectacle et ne se fait pas prier pour donner de la voix.
Wall of death, mosh pit, pas de doute, l’auditoire est à fond. Sur scène, Florian continue d’assurer vocalement. Des passages mitraillés avec une rapidité folle, des paroles presque susurrées à la manière de Jonathan Davis. Il sait tout faire ! Les compositions sont bien ficelées, elles démontrent une synthèse de genres bien digérés. Changement de style avec “Visage”, le morceau débute avec un rap en français sur un duo voix/batterie. Court instant de répit avant le retour explosif des musiciens sur scène. Le groupe s’offre deux guests avec Aaron Matts de Ten 56 (ex-Betraying The Martyrs), qui monte sur scène pour interpréter “Say No Word” et Matteo Gelsomino de Sal3m (ex-Novelists) qui vient le temps “Self Made Black Hole”. En quarante minutes, LANDMVRKS aura montré toute l’étendue de son talent, à voir sur scène au Hellfest.
Still Alive
Le public semble impatient d’accueillir les Californiens de THE GHOST INSIDE, qui déboulent sur scène avec “Avalanche”. Dès les premières notes de chant la messe est dite. Le groupe n’a rien perdu de sa superbe. La salle devient frénétique sur “Still Alive”. Un morceau qui résonne différemment depuis le terrible accident vécu par TGI. Pour rappel, en novembre 2015 le tour bus percute un semi-remorque, plusieurs membres du groupe effectue un séjour difficile à l’hôpital. Andrew Tkaczyk finit par perdre sa jambe et le futur des Américains semblait bien sombre. Lorsque Jonathan Vigil revient sur la tragédie, c’est tout le public qui offre une ovation aux artistes, notamment au batteur, qui continue d’exceller sur son instrument.
La séquence émotion tournée, c’est la violence et la rage qui prennent le dessus. The Ghost Inside déroule ses titres comme des uppercuts lancés à la vie. “Dark Horse” accélère la cadence et “Out Of Control” dynamise la salle. Jonathan invective son audience avec la complicité de ses acolytes. Ils semblent touchés par la ferveur du public parisien. Le concert se poursuit avec une batterie toujours plus lourdes et des riffs qui gagnent en agressivité avec “Pressure Point”. Les breaks de ce dernier relèvent l’ambiance dans le pit, les fans sont ravis.
Un retour réussi
Servis par un lighting déconseillé aux épileptiques, The Ghost Inside s’apparente à un rouleau compresseur. Bref instant de calme sur le début de “Mercy”, mis en avant par des lumières vertes apaisantes. Le show reprend de plus belle avec notamment “Unspoken” et “Make Or Break”. Le rappel fait chanter la salle sur le refrain de “Engine 45”. Le groupe conclut un set parfait avec “Afternath” et la répétition de cette phrase comme un moto “the beat goes on“.
The Ghost Inside, LANDMVRKS et Deez Nuts ont mis tout le monde d’accord avec une déferlante de titres percutants et sans concession.