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THE HU @ Casino De Paris (25/11/22)

Après la sortie d’un second album, la sensation metal venue de Mongolie The HU s’exporte une nouvelle fois à Paris. Une soirée à mi-chemin entre la capitale et les steppes désertiques.

C’est dans le magnifique écrin du Casino De Paris que l’alliance surprenante de la musique traditionnelle mongole et du metal prend place ce soir. Mais avant cela, c’est le quintette KING NUN qui s’avance pour ouvrir le bal. En sondant un peu dans la file d’attente, on aurait pu s’attendre à voir des compatriotes de la tête d’affiche pour cette première partie. On imagine, en partie, à cause du nom. Il n’en est rien. Le groupe nous vient en fait des États-Unis et la moyenne d’âge ne dépasse pas les vingt-six ans. King Nun réussit en tout cas son entrée en matière avec un punk assez rafraîchissant et énergique. Mention spéciale à la reprise du “I Wanna Be Your Dog” d’Iggy Pop en fin de set, qui a su chauffer une bonne partie du public avant la pièce de résistance.

This Is Mongol

Une demi-heure plus tard, les huit membres de THE HU prennent place sur scène. L’on aurait pu croire difficile de faire tenir huit musiciens sur la scène du Casino De Paris mais il n’en est rien. Les quatre membres principaux, jouant d’instruments traditionnels (morin khuur, tumur hhuur, tsuur et tovshuur) et pratiquant le fameux chant diphonique, se placent au premier plan.

Le groupe ne perd pas de temps pour entrer dans le vif. Venu présenter les titres de son deuxième album, Rumble Of Thunder, The HU ouvre justement par l’un de ces nouveaux morceaux : “Shiti Hutu”. Un bon titre pour commencer, mais c’est vraiment avec “Shoog Shoog”, extrait du premier album très connu des fans The Gereg (2019), que les choses sérieuses commencent.

Dans l’assemblée, quelques drapeaux de la Mongolie sont tendus en l’air à plusieurs reprises. Signe que la diaspora (ou peut-être même des Mongols venus directement de leur pays) est bien représentée ce soir-là et est fière d’y être. Il faut dire que la formation est tout aussi fière de sa culture. Entre références à des légendes guerrières, une chanson en hommage au “grand Ghengis Khan“, et leurs costumes inspirés de vêtements traditionnels, on se sentirait presque en Mongolie.


Un public Hu-nanime

Le seul bémol que l’on pourrait trouver à cette soirée est qu’on a parfois du mal à entendre toutes les nuances des instruments traditionnels, souvent masqués par la batterie ou la basse. En dehors de cela, l’ambiance est enthousiaste. Le public, bien qu’hétéroclite, est unanime et hoche de la tête au rythme de la batterie et des tambours et n’hésite pas à scander spontanément des “HU” qui résonnent dans la salle.

Bien que la barrière de la langue soit évidente, il y a comme une communion entre le groupe et son public. Deux des quatre membres principaux s’expriment tour à tour en anglais et en français. Des phrases qu’on imagine apprises par cœur (le groupe ne parle apparemment pas anglais) mais qui soulèvent des acclamations chaleureuses de la foule. Certains dans le public s’essayent même à entonner les chansons du groupe comme si c’était leur langue maternelle.

Côté setlist, The HU puise dans ses deux disques à part égales, enchaînant des tubes comme “Yuve Yuve Yu” ou “Wolf Totem” aux côtés des chansons récentes comme le régalant “Black Thunder”, le très bon “Shiti Hutu” et l’hymne “This Is Mongol”. Le tout est couronné d’une reprise étonnante et réussie du “Sad But True” de Metallica au rappel. Une belle soirée en somme, même s’il était effectivement triste mais indéniable que celle-ci touchait à sa fin.

The HU laisse une forte impression au sortir du concert. On se prend même à scander “HU” dans la rue du Casino De Paris, prêts à conquérir Paris au son de chants mongols.

Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?