Afin de célébrer déjà quarante ans de carrière et promouvoir son nouvel album Glasgow Eyes, le groupe écossais est de retour avec une seule date en France. The Jesus And Mary Chain n’a donc pas eu le moindre souci à remplir l’Élysée Montmartre un samedi soir malgré les températures estivales.
Deathcrash
Malgré un public à moitié présent dès le début de la première partie, DEATHCRASH arrive à attiser la curiosité de la salle et à atténuer les conversations environnantes. Le quatuor londonien, composé de deux guitares, une batterie et une basse, captive avec sa musique alternative.
Si le groupe n’est pas dans la démonstration, tout se passe musicalement avec des montées en puissance, des cris et des chants poussés par chacun des membres, qui semblent tous à égalité dans la scénographie; la batterie ne se trouve pas derrière mais sur le côté droit.
C’est sûr, après trente minutes, la formation a su installer une ambiance douce et assidue afin d’accueillir The Jesus And Mary Chain.
THE JESUS AND MARY CHAIN
Malgré la chaleur de ce samedi soir, la salle est complète à l’arrivée du groupe à 20h40 précises. Pas de doute, nous sommes bien devant THE JESUS AND MARY CHAIN comme l’indiquent les fameuses enceintes Orange où l’on peut lire “Jesus“. La première chanson, “Jamcod”, commence et nous sommes étonnés à sa fin d’entendre le chanteur Jim Reid nous adresser quelques sympathiques mots. Comme quoi, certains frères britanniques arrivent à se repentir d’un comportement grincheux pour devenir cordiaux, et cela plaît à l’assemblée.
Les morceaux s’enchaînent, “Happy When It Rains”, “Head On”, jusqu’à ce que Jim nous annonce qu’il n’est pas au top de sa forme et que sa voix peut être abîmée par son rhume. C’est vrai qu’on l’entendra tousser et peiner un peu, mais cela n’enlève rien à la qualité du concert. Le son est d’une extrême qualité et, fort heureusement, car on ne peut pas dire que le quintette anime le concert plus que ça. Si les lumières font ressortir leurs ombres, la scénographie joue plus sur l’accompagnement des musiques que sur celle du groupe. Après “All Things Pass”, nous commençons à réaliser que le son est bon, certes, mais vraiment pas fort. Il est facile d’entendre les conversations des voisins ou les fans osant pousser la voix pour accompagner les refrains. Des “louder” se font entendre (très facilement sans même crier).
Après “Amputation”, l’ambiance décolle enfin, des mains se lèvent et on enchaîne les classiques. Ce set donne l’impression de passer en revue tous les plus grands morceaux de The Jesus And Mary Chain, ce qui ne déplaît pas à l’auditoire qui se lâche peu à peu. Le groupe nous joue des morceaux que l’on n’avait pas entendus depuis longtemps comme “Head On”, “Sidewalking” ou encore “Sometimes Always”.
L’ambiance est studieuse, on est à l’écoute, on applaudit à la fin d’un morceau, pas de coup de folie, même pour les rares morceaux un peu plus pêchus. Tout est exécuté à la perfection, un peu trop parfait. Les rares moments où la formation se lâche pour pousser les solos et se laisser entraîner par la musique, l’audience l’acclame comme une sorte de “enfin !“.
C’est limite si le public ne s’attendait pas à un rappel. Certains se précipitent déjà pour partir tandis que The Jesus And Mary Chain revient pour finir en beauté, notamment avec “Reverence”, en se lâchant pour terminer en apothéose. C’est donc un peu déçu de l’ambiance feutrée du groupe qui ne permet pas de nous défouler, crier, danser, mais les yeux pleins d’étoiles que nous sortons nous rafraîchir sans la moindre oreille qui bourdonne.