Presque deux ans après une belle date au Main Square Festival 2012, les anglais de The Kooks reviennent en forme dans la capitale dans le but de reconquérir les fans qui leur sont chers sans oublier de préparer le terrain pour un quatrième album, “Listen”, dont la sortie est prévue pour la rentrée 2014.
Aux alentours de 19h30, NAT JENKINS & THE HEART CAVES commence son set, confronté à une salle à peine remplie alors que le concert a été annoncé complet. Avec son style rock n’roll anglais rythmé et bruyant, la formation se dandine comme elle le peut en se remuant sur scène afin de combler un manque certain de public. Et ça marche ! Le peu de personnes présent s’avère visiblement réceptif à ce style pêchu et entraînant mené par un chanteur plus qu’en forme. Une courte représentation d’une vingtaine de minutes qui interpelle et s’apprécie.
A peine dix minutes pour changer le plateau que déjà débarque sur les planches la seconde première partie de la soirée, JOHNNY LLOYD. Ex-chanteur de Tribes, Lloyd se défend désormais en duo dans une optique plus acoustique, proche de l’univers de The Kooks à l’époque de “Inside It/Inside Out” (2006). Habile et vivant, ce set se voit vite récompensé par des acclamations et des cris de félicitations envers ce musicien, qui vient de sortir son premier EP, “Pilgrims” qu’il représente avec rigueur. Vingt-cinq minutes ont suffi pour créer un désir de découvrir ce nouvel artiste à la maison.
Tandis que la salle se remplit de manière descente afin d’accueillir le fameux headliner de la soirée, le staff s’attèle à rendre la scène prête pour l’arrivée des anglais, éclairant la bannière rouge sobre en fond de pièce et enlevant tout le superflu afin de rendre la piste optimale pour la performance. 21h sonne, l’ingénieur lumière éteint les lumières et voilà que la bande emmenée par Luke Pritchard, THE KOOKS, se lance avec leur tout nouveau single “Down”, dans une ambiance rouge et après quelques salutations en français. La foule, en pleine excitation, reprend en chœur les “diggy diggy” très soul qui affichent une nouvelle facette de la formation et l’un des futurs morceaux du nouvel album. Au niveau du décor, des écrans cathodiques empilés fusent de partout, laissant apparaître tantôt des effets psychédéliques, tantôt des images de retransmission en direct, offrant une vision relativement intimiste et décalée du groupe. Pas de temps à perdre, “Ooh La” maintient le rythme du concert juste avant le classique “Always Where I Need To Be”, sous un jeu de lumière bleu d’une simplicité et d’une classe évidente. Tous les musiciens sonnent carrés et en cohésion dans un esprit d’amitié et de passion à rendre jaloux tandis qu’un Luke plus énergique sautille à chaque occasion. Puis, dans l’idée de préparer le terrain en vue d’un nouveau disque prévu pour la rentrée, une première exclusivité est réalisée par les anglais sous le nom de “Bad Habit”. Sous un jeu de percussions impeccable, un rythme prononcé et une nuée de “ohoh” contemporain, l’ordre est bien loin du soul que l’on aurait pu espérer avec le morceau d’ouverture. L’ambiance est plus à la crème de la pop harmonisée à des riffs de guitare. Une belle surprise quoi qu’il en soit. “Is It Me?” et “See The World” remémorent les souvenirs et représentent aisément l’évolution de la formation, de l’acoustique dirigée au synthé dominant. Mais qu’à cela ne tienne, nouvelle surprise de la soirée, nouvel extrait du tant attendu “Listen”. “It Was London” s’installe dans la setlist de façon naturelle, toujours dans un esprit de britpop en évidence. De quoi faire patienter l’audience. “Le français c’est très difficile”, s’amuse à dire le chanteur juste avant de retourner aux sources avec “She Moves In Her Own Way” qui trouve preneur dans l’audience qui chante à tue-tête cette piste issue du téméraire “Inside It/Inside Out”, ne laissant personne indifférent. Une petite pause des musiciens laisse l’occasion à Pritchard de chantonner a capella le hit planétaire “Seaside”, non présent originellement sur la setlist, mais repris instinctivement par l’ensemble de la salle sous le sourire ébahi et niais de The Kooks. Ceci dit, les hostilités continuent par le biais de performances correctes des chansons “Eddie’s Gun” et “Westside”, un nouvel inédit, qui pousse le leader, seul personnage réellement actif sur scène, à enlever sa veste et à bouger de gauche à droite, afin de conquérir les personnes présentes, un tantinet timides sur les bords. Jonglant entre nouveautés et classiques dans l’idée de “Sway” sous des lights roses, “See The Sun” coloré de violet ou encore “Do You Wanna” sur laquelle le public est encore invité à remuer comme jamais, le combo arrive parfaitement à joindre des exclusivités, “Around Town” et “Forgive & Forget”, sans induire en erreur et perturber l’attention de tous. Le nouveau son de The Kooks, plus catchy, électrique et popifié, donne une nouvelle perspective aux concerts du groupe anglais. Assez vite sonne l’heure du rappel. Suivant un “Sofa Song” plus vivant que jamais, les deux derniers morceaux de la soirée, et non des moindres puisque c’est au tour de “Junk Of The Heart” et l’incontournable “Naive”, de finir le travail et achève l’assemblée, conquise par ces dernières minutes de musique. Il est alors 22h15 lorsque les lumières se rallument et que l’audience se calme.
D’un point de vue général, une soirée aux sonorités british évidentes avec de bonnes surprises et un avis positif après une petite peur au niveau des nouveaux titres de The Kooks en live. Apparaissant comme une preview des futures performances du groupe avec leur nouvel album “Listen”, la présence de titres phares de la formation rassure et conforte dans l’idée que les anglais restent les musiciens qu’ils étaient, avec juste une légère évolution dans la volonté d’amadouer le monde avec la musique. Il est possible de leur reprocher un manque de communication au quatuor, trop focalisé sur le bon déroulement du concert, quitte à en oublier le principal. Néanmoins, il est à féliciter l’équilibre des chansons de la setlist, qui reprend en bonne et due forme les quatre albums de The Kooks.
Setlist :
Down
Ooh La
Always Where I Need To Be
Bad Habit
Is It Me ?
See The World
It Was London
She Moves In Her Own Way
Seaside (acapella)
Eddie’s Gun
Westside
Sway
Around Town
You Don’t Love Me
See The Sun
Forgive & Forget
Runaway
Do You Wanna
Sofa Song
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Junk Of The Heart
Naïve