En pleine promotion du prochain album All Quiet On The Eastern Esplanade, dont la sortie est prévue pour le 5 avril, The Libertines a donné rendez-vous aux fans français au CENTQUATRE à l’occasion des Inrocks Festival. Une soirée qui vibre au son du rock britannique avec la présence pour la première fois en France d’Eaves Wilder.
Eaves Wilder
Accompagnée de trois musiciens à la guitare, basse et batterie, EAVES WILDER, une artiste anglaise en pleine ascension, a offert son premier concert en France. Avec sa voix envoûtante, presque enfantine, et ses mélodies accrocheuses, Eaves Wilder propose un rock indépendant original qui a cependant du mal à conquérir l’auditoire. Le public, peu chaleureux, préfère engager des conversations plutôt que de prêter une oreille attentive à sa musique. Pendant son set de trente minutes, Eaves Wilder interprète des titres inédits et troque sa guitare pour le piano à de nombreuses reprises, montrant toute son amplitude musicale.
The Libertines
Il est 21h. Comme à son habitude, THE LIBERTINES n’est pas sur scène. Cela fait remonter de drôles de souvenirs, auxquels Peter Doherty nous a déjà habitués par le passé. Pour nous faire patienter (nous n’avons jamais vu ça auparavant), c’est un humoriste du nom d’Édouard qui monte sur scène non pas pour chanter mais pour faire des blagues. L’audience rit jaune, jusqu’à ce qu’Édouard propose au public (qui s’en prend à cœur joie) de l’insulter pour qu’il s’en aille. Fort heureusement, après seulement dix minutes, The Libertines arrive sur scène, arborant des bérets à la française.
Setlist best of
C’est une entrée remarquée pour la formation londonienne qui démarre avec “Up The Bracket”, mettant tout de suite tout le monde d’accord. L’ambiance qui se dégage est électrisante et restera constante tout le long de l’heure et quart de set. Dans la poursuite de nos premiers amours, “Vertigo” prolonge le voyage avec des paroles reprises en chœur par les fans. C’est pratiquement tout l’album Up The Bracket (2002) qui est joué avec plus de sept morceaux. La part belle est laissée aux nouvelles compositions dévoilées récemment par le groupe, notamment “Run Run Run” qui a un effet galvanisant sur la fosse sur laquelle on danse et chante à l’unisson. “Night Of The Hunter” et “Shiver” occupent leur place de ballade romantique, dont se dégage une certaine émotion.
L’émotion se propage notamment lors de “Gunga Din”, qui survient en ouverture du rappel avec une rapidité déconcertante. Ce titre provient de l’album Anthems For Doomed Youth (2015), celui-ci incarne le retour de Peter en meilleure santé suite à la désintoxication en Thaïlande, où le disque a été enregistré. Peter Doherty et Carl Barat ne décollent pas de leur micro partagé, offrant une interprétation du morceau à double voix, forte de signification.
“The Good Old Days” et “Don’t Look Back Into The Sun” clôturent ainsi ce set aux airs de best of de la formation. On n’a clairement pas envie que cela s’arrête.
Enfants terribles devenus trop sages ?
The Libertines sert un concert millimétré et enchaîne vingt titres en une heure et quart. On est bien loin des débordements auxquels le groupe nous a habitués. Certes, la setlist est impeccable, mais l’atmosphère générale sur scène est teintée d’une certaine retenue. Les enfants terribles du rock anglais semblent avoir perdu une partie de leur fougue, transformés en grands enfants peut-être un peu trop sages. Satisfaction ou déception, on sent bien que les fans sont mitigés. Durant la totalité du show, c’est surtout l’énergie de l’assistance qui porte le groupe, peu communicatif et démonstratif. Les nombreux problèmes de son durant la soirée n’aidant pas, le public du CENTQUATRE a joué un rôle incroyablement galvanisant tout le long de la soirée.