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THE LIBERTINES @ Zénith (24/10/22)

Déjà vingt ans que les groupes en “the” ont déferlé sur le monde, avec des disques devenus cultes comme Up The Bracket. Pour fêter le vingtième anniversaire de son premier album, The Libertines a donné rendez-vous à ses fans au Zénith de Paris. Zénith qui est d’ailleurs loin d’être rempli puisqu’une partie des gradins est fermée. Retour sur une soirée sous le signe du jean slim, du perfecto et de la mèche sur le côté.

Une prestation décevante

La soirée commence avec PREGOBLIN, un duo voix/guitare accompagné d’un ordinateur. Le public, encore bien clairsemé, peine à entrer dans l’univers des Londoniens. La faute à un chanteur étrange qui ne semble pas dans son état normal. Mais aussi à cause de la boîte à rythme qui fausse le son et ne rend pas bien dans une grande salle comme le Zénith. Des cris se font entendre lorsque Pete Doherty monte sur scène accompagné de son chien pour chanter un couplet mais l’ambiance retombe dès qu’il retourne en coulisses. Un set loin d’être mémorable.

Trampolene met tout le monde d’accord

Après une courte pause de dix minutes, les Gallois de TRAMPOLENE débarquent et sont prêts à mettre le feu ! Bien connus des fans de The Libertines pour avoir tournés plusieurs fois avec eux et les autres projets de Pete Doherty et Carl Barât, ils déploient une énergie phénoménale pour réveiller une audience encore bien sage. Le chanteur Jack Jones bouge dans tous les sens et ses efforts payent puisque l’excellent “Shoot The Lights” est accueilli par des cris et des applaudissements soutenus. À tel point qu’il n’aura même pas besoin de demander aux spectateurs de reprendre les “ohohohoh” puisqu’ils le feront d’eux-mêmes. Pete et son chien reviennent pour déclamer quelques vers puis vient déjà l’heure du dernier titre, “Alcohol Kiss”, qui devrait plaire aux fans de The Amazons. Avant de sortir de scène, les musiciens prennent le temps de remercier chaleureusement le public, on sent qu’ils sont émus. Les cris continuent même lorsqu’ils viennent récupérer leur matériel. Paris est enfin prêt à recevoir The Libertines.

L’heure des héros

Le quatuor (quintette si on compte le chien de Pete) débarque au son du “Jungle Boogie” de Kool & The Gang et démarre avec “Vertigo”. Si l’immense pochette de Up The Bracket qui décore la scène n’est pas assez explicite, nous sommes là pour célébrer les vingt ans du premier album de THE LIBERTINES. La moitié du set est donc composée de chansons tirées de ce disque culte, jouées dans l’ordre. Le public est un peu timide au début mais se lâche complètement dès “Horrorshow” et “Time For Heroes”. C’est alors un festival de slams, de cris et de verres jetés en l’air qui déferle sur le Zénith de Paris, les gradins se lèvent, bref, le concert commence enfin et ce malgré un son qui laisse clairement à désirer. Il faut attendre “Boys In The Band” pour entendre enfin les deux guitares et la voix de Pete.

Retour vers le passé

Comme si rien n’avait changé en vingt ans, les musiciens sont fidèles à eux-mêmes. Carl Barât et Pete Doherty chantent dans le même micro et assurent à merveille leur rôle de leaders, avec leur nonchalance habituelle. John Hassall est toujours imperturbable à la basse et on se demande où Gary Powell trouve son énergie derrière sa batterie. On sent une vraie joie d’être là de la part des Anglais malgré le manque d’interaction avec le public.

Avant de jouer “Radio America”, Pete blague en disant qu’il ne se souvient pas de ce qui s’est passé il y a vingt ans. Il reprend le micro à la fin pour dire “now I remember“. Commence alors “Up The Bracket” qui met la foule est en ébullition dès les premières notes et ce jusqu’à la fin du premier set. “See you in twenty years“, crie Pete avant de balancer sa guitare et de partir en coulisses.

Après plusieurs longues minutes d’attente, The Libertines revient pour jouer quelques chansons issues de ses autres albums. Le tempo est ralenti durant l’enchainement “Gunga Din”/ “You’re My Waterloo” (que Carl jouera au piano )/ “What Katie Did”, ce qui semble perturber les fans qui s’attendaient à un rappel plus énergique. Leurs prières seront exaucées avec les classiques “Can’t Stand Me Now” et “Don’t Look Back Into The Sun” qui clôturent ce show démentiel.


Force est de constater que deux décennies après sa sortie, Up The bracket sonne toujours aussi bien. Et quel plaisir de voir les membres de The Libertines toujours aussi complices, leurs démons loin derrière eux ! À dans vingt ans ?

The Libertines Setlist Le Zénith, Paris, France 2022, Up the Bracket 20th Anniversary Tour