Après s’être livré à une séance de dédicaces plus tôt dans la journée au magasin Landscape Rockshop, on retrouvait le quintette pop rock américain à l’affiche du Divan Du Monde ce soir du 10 février, soutenu par les anglais au vent en poupe de Deaf Havana. Un évènement que les fans avaient visiblement bien noté sur leur calendrier.
Il n’est même pas 19h30 que les premières notes de musique se font déjà entendre derrière les portes du Divan Du Monde. Une très longue file de personnes patiente encore dehors, prête à rejoindre une salle qui va rapidement se retrouver complètement bondée. A l’intérieur, le jeune Romain Ughetto, accompagné de ses deux musiciens, débute un set tout de pop rock sucrée alternant entre le français et l’anglais. Dans les premières rangées, quelques groupes de filles apparemment venues expressément pour le soutenir, semblent aux anges. Le lyonnais ne cache pas qu’il est absolument ravi d’être là et ne manque pas de remercier le public. Il faut dire que l’occasion est belle pour l’artiste de tout juste 20 ans de se faire quelques nouveaux fans parmi la foule, très majoritairement féminine, venue voir les américains de The Maine. Qui plus est, son style pop colle plutôt bien à la soirée, même s’il lui reste à faire un petit travail sur son accent anglais (on pense à sa reprise de “Without You” de David Guetta et Usher). Notons quand même que le jeune Ughetto aura dans l’ensemble surtout trouvé son audience parmi les plus jeunes ce soir.
Il est presque 20h lorsqu’il rend la scène, laissant place dix minutes plus tard aux britanniques de Deaf Havana, évoluant depuis quelques mois à quatre, depuis le départ du chanteur/screamer Ryan Mellor pour raisons personnelles. Un tournant assumé par le groupe sur son nouvel opus “Fools And Worthless Liars”, sorti en novembre dernier, sur lequel James Veck-Gilodi (chant/guitare) assure l’ensemble des parties chantées. C’est donc pour défendre un nouveau son, axé plus pop, que le quartette est présent ce soir, et c’est avec une certaine pêche et un bonheur non dissimulé qu’il s’y emploie. La plupart des titres joués sont logiquement issus du dernier album, même s’il est impossible pour le groupe de faire l’impasse sur le tubesque “Friends Like These”, qui ravit immédiatement la foule. On assistera même à un peu de crowdsurfing et de stagediving, ce qui ne se reproduira plus dans la soirée. Concernant le désormais frontman James Veck-Gilodi, avouons que sa prestation vocale est pour le moins assez décevante, ce dernier enchaînant les fausses notes et se trouvant souvent à bout de souffle. Peut-être n’est-ce pas la grande forme, ou bien peut-être la tâche de chanteur lead est-elle un peu trop lourde pour ses épaules ? Quoi qu’il en soit, aussi sympathique que soit la performance de Deaf Havana ce soir, on se tournera plutôt vers le CD pour vraiment apprécier les chansons du quartette anglais. Espérons assister à une prestation un peu plus convaincante de la part du chanteur le 9 mai prochain au Batofar. Après une bonne demi-heure de set, c’est maintenant The Maine que la foule réclame.
Et c’est à 21h précises que les cinq garçons originaires, non pas du Maine, mais de l’Arizona déboulent sur scène. Et pour l’occasion, Garrett Nickelsen (basse) a revêtu un costume de squelette. Attaquant avec “Identify”, il apparait immédiatement que le groupe sait très bien à quel public il s’adresse, et grâce à un jeu de scène efficace et une très bonne communication, il parvient immédiatement à mettre l’ensemble de l’audience dans sa poche. Certains brandissent des masques à l’effigie du visage barbu apparaissant sur la pochette de leur dernier album “Pioneer”, d’autres des pancartes affichant simplement “Welcome Back”, une initiative de The Maine France pour laquelle John O’Callaghan (chant) ne manquera pas de remercier les personnes concernées. Les morceaux s’enchaînant, il devient évident que le public n’est vraiment pas venu en touriste, les voix de centaines de jeunes filles s’élevant dès que le frontman tend le micro vers la salle. “Into Your Arms”, particulièrement attendue par les fans, constitue un moment fort de la soirée, de même que “Some Days” ou encore “Inside Of You”. Ce qui fait la force de The Maine, c’est une complicité tout à fait évidente sur scène, une belle énergie, et une proximité avec le public assez rare. S’adressant à l’audience comme à de vieux amis, John O’Callaghan discute de la saga préférée de chacun des membres du groupe, chante un joyeux anniversaire à une jeune fille et fait même monter sur scène deux fans rencontrés lors de leur séance de dédicace pour un petit duel vocal improvisé “comme dans “American Idol””, sur le sautillant “Girls Do What They Want”. Que l’on soit fan ou non du quintette, la générosité dont il fait preuve ce soir et le niveau de jeu déployé imposent un certain respect, et le groupe se révèle tout particulièrement dans “Ice Cave”, l’un de ses morceaux les plus matures et les plus aboutis musicalement. Après près d’1h30 de set, c’est finalement avec “We’ll All Be…” que The Maine tire sa révérence à 22h30.
Vu le succès de la soirée, il y a fort à parier que les américains de The Maine pourront se permettre un nouveau passage par la France prochainement. Et c’est tout le mal qu’on leur souhaite. Dans l’ensemble, on aura passé un très bon moment, malgré des premières parties un peu plus faibles que ce que nous espérions.
Setlist :
Identify
My Heroine
Right Girl
Listen To Your Heart
Color
Into Your Arms
Don’t Stop Now
I Must Be Dreaming
Some Days
Like We Did (Windows Down)
Ice Cave
Inside Of You
Girls Do What They Want
Misery
When I’m At Home
Don’t Give Up On “Us”
Everything I Ask For
We’ll All Be…
Crédit photos : Jennifer Wagner