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THE MAINE @ Flow (04/04/19)

Comme l’a écrit John O’Callaghan pour “We’ll All Be : “All we needed were some good friends and a song to sing along”. C’était tout ce dont nous avions besoin en cette douce soirée d’avril.

Un cafouillage sur les horaires fait que CALVA LOUISE commence son set devant la moitié de la salle pleine. Qu’importe. Cela n’empêche pas le groupe de proposer son rock garage/fuzz joyeux et agréablement rétro. La chanteuse vénézuélienne Jess Allanic manie facilement le français, l’anglais et l’espagnol et fait office de chauffeur de salle. Et cela fonctionne bien.

Le son punk rock agrémenté des vociférations de la frontwoman fait bouger le public dès le début du set. Les influences sont diverses : rock des 50’s, punk teinté de pop des années 60 et rock garage dynamique. Beaucoup d’interactions et une franche bonne humeur feront passer les vingt-cinq minutes de set à toute allure.

AIRWAYS monte sur scène dans la quasi indifférence (pas mal de monde étant en train de se ravitailler au bar du fond de la salle) et nous balance son rock pêchu. Le quatuor, qui a tourné avec The Hunna ou Nothing But Thieves, propose un son très bluesy/rock, âpre et agressif. Le chanteur Jake nous exprime toute sa surprise au fait d’être sur un bateau. On ne va pas se mentir, depuis la fermeture du Batofar ce discours nous manquait.

Son chant, parfois proche de celui de Twenty One Pilots, semble moins séduire l’audience du Flow. Les garçons sont bavards, agréables mais leur son ne convainc pas totalement. “Blue Gasoline” ou “White Noise Boys” nous ont donné envie de les découvrir avec un set plus long et dans une autre configuration.

20h40 précises. Les lumières s’éteignent et l’hystérie commence. THE MAINE arrive sur scène dans la pénombre. Les membres sont vêtus des mêmes costumes orangés arborés sur les photos promotionnelles du nouvel album. Et c’est justement avec “Numb Without You” titre issu de “You Are OK” que le groupe démarre son set. Dès le début, c’est une véritable communion qui s’exprime entre le groupe et les fans. The Maine a toujours pu compter sur son auditoire. Cette ferveur éclate à nouveau ce soir.

Avec la naissance de son label, de ses boutiques et la main mise de la formation sur toutes ses créations, The Maine crée une véritable expérience pour ses fans. Le live est une pierre de plus à leur édifice d’artistes complets et le meilleur moyen pour eux de s’exprimer. Car les garçons de l’Arizona ont cette magie qui fait que chaque chanson prend corps sur scène et transcende ses interprètes. Le visage de John est constamment déformé par les émotions qui le traverse. Les yeux habités par le message qu’il nous transmet. Il joue avec les fans (majoritairement féminines et jeunes), nous incite à sauter, à hurler notre joie.

Les musiciens ne sont pas en reste : les guitares de Kennedy et Jared sont fortes et ciselées. La basse de Garrett est groovy à souhait et la batterie de Pat tonitruante. Un cinquième guitariste est présent derrière le groupe pour remplacer John. Ce dernier se concentre uniquement sur le chant et les interactions avec l’assemblée. Il prend à plusieurs reprises des pancartes tendues par des fans, tape dans les mains qui se tendent ou glisse de grands sourires lumineux aux spectateurs installés au balcon.

On regrette malgré tout de ne pas assez entendre le chanteur (comme au Backstage By The Mill en 2017). Une volonté délibérée pour que l’on s’entende tous hurler les paroles à qui mieux mieux ?

La mise en scène est soignée : un backdrop circulaire reprenant les codes couleurs du dernier disque et des néons insufflant à chaque titre sa propre identité. “Right Girl” est teintée de couleurs bubble gum, “Misery” beaucoup plus dans la pénombre.

Mais revenons en au coeur de The Maine : les chansons. La setlist de ce soir fait étonnamment honneur à “Lovely Little Lonely” (2017) avec “Don’t Come Down”, “The Sound Of Reverie” (une jolie pépite que nous sommes très heureux de pouvoir entendre) ou “Taxi”. “You Are OK” est bien sûr très bien représenté. Mais les garçons n’en oublient pas pour autant des morceaux plus anciens issus de “Forever Halloween” (2013) ou “American Candy” (2015).

Les chansons s’enchaînent rapidement. Le quintette ne prend le temps de faire une pause que pour nous demander comment on fait les doigts d’honneur en France ! Durant ce grand moment d’unité où tous les membres du public s’unissent pour faire de superbes marques d’impolitesse, on prend tous le temps de souffler et de nous éventer quelques instants.

Pas de répit et on file à toute vitesse vers la fin du concert. “Like We Did (Windows Down)” attise à nouveau la salle et on se surprend à sauter et danser avec nos camarades de soirée. Mais la fin approche. On reconnaît les premières notes de “Lovely”, puis “Black Butterflies & Déjà Vu”. Elles sont reprises en coeur par une foule de fans qui ne semble pas s’épuiser.

“Another Night On Mars” et la promesse des Américains de revenir en février (notez-le bien dans vos agendas) clôturent cette soirée magique !

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.